Chapitre 2 : Maé : Accident

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La rare personne à qui je parle s'appelle Ellie. Elle est comment dire... Bruyante, un peu chiante et franchement dérangée ? Oui, un peu de tout ça sans doute. Les opposés s'attirent qu'ont dit. Nous en sommes la preuve vivante.

Conforme à notre routine, elle me raconte les dernières nouvelles du genre : "Nn mais meuf je t pas dis?Bella a plaquer quentin pour arthur !! Elle a eu raison la pauvre il avait un front énorme!" ou encore "au fait tu viens a la soirée samedi soir?". Pathétique, je sais. Même si c'est vrai que Bella a bien fait de plaquer Quentin. Il ressemblait à un hamster constipé. Comme à mon habitude, je lui rappelle qu'on a un test en maths. 

Je suis sur le point d'appuyer sur la touche "envoyer" mais un long sifflement m'arrête à deux centimètres de mon tel. Je me retourne plus qu'agacer. Voilà le quotidien des femmes modernes maintenant. On a beau être au 21ème siècle mais certains mecs se comportent comme des gros machos. Je lève les yeux de mon portable et les posent sans étonnement sur trois gars assis à fumer une clope sur les marches d'un tabac. 

Je commence à faire quelques pas pour aller leur expliquer le principe de l'égalité et du respect hommes femmes mais mon frère s'arrête et me fixe, les sourcils froncés. Je le rejoint d'un pas rapide. Je sais pas ce qui me retiens de leur mettre mon point dans la figure. La loi peut être.

- Tout va bien, me lança-t-il, une fois que je l'ai rejoint.

A bah tiens. Qu'est-ce qu'il veut celui-là ?

- Parfaitement bien pourquoi ? 

Il haussa les épaules et se reconcentra sur ses textos. 

Enfin arriver dans la cour, je rejoins Ellie sur un banc qui tient son manuel.

- Tu es au courant que tu tiens ton livre à l'envers là ?, la questionnais-je d'un ton pas trop assuré.

- Ah oui merci je suis pas bête, me dit-elle avec un sourire enjoué.

Je lui adressai mon plus beau sourire qui j'espérais, paressait sincère. J'ai beau essayer de me pas m'attacher trop aux personnes qui risquaient de devenir très proche. J'ai peur de leurs briser le cœur. Le mien est déjà brisé en mille morceaux alors une ou deux fissures de plus, cela ne changera pas grand-chose. Mais avec Ellie, ce n'est juste... pas possible. Je ne peux pas. Je n'arrive plus. Elle est tellement gentille et souriante, aimante et enjouée que c'est devenu impossible de ne pas l'aimer.  

Aujourd'hui encore, on finit encore plus tôt. En se moment, tout le monde déteste finir plus tôt à cause des manifestants qui pullulent les rues de Paris. J'en ai marre des grèves, des pneus brûlés, le bruit. Tout cela me faisait frissonner. Je les croise partout, quand je vais courir, faire les courses ou sur le chemin. 

Je ne comprends pas la logique des gens. Ils élisent un président pour ensuite lui tenir tête pour des sujets qui ne nous intéressent pas du tout ou encore, pas maintenant. 

Je suis sûr que dans quelques semaines,  ce sera pour l'essence ou le salaire des profs.

En sortant de cours, je vois mon frère sur le trottoir d'en face. Il me fit signe de le rejoindre. Il m'attend.

A peine ais je posai un pied sur le sol que je me retrouve prise en sandwich entre des dizaines de manifestants qui crient des injures. Je n'ai jamais vu des gens aussi énervé.

J'ai perdu de vue Théo car tout le monde me dépasse d'au moins une tête. 

Et puis là, tout le monde s'écarte pour rejoindre les trottoirs en courant. Ils me crient quelque chose mais je ne les entendent pas à cause de mes écouteurs. Plutôt mourir que d'enlever cette paire d'écouteurs et me casser les tympans. Je vois mon frère courir vers moi en agitant les bras en l'air. Il est ridicule. Je fronce les sourcils car je vois bien la peur sur son visage.

Je me retourne et vois deux phares blancs suivis d'un crissement de pneus et de bruit de klaxon.

Et c'est là que je comprends. Nous, ou plutôt je me trouve sur une route. La dernière chose dont je me souviens est un lourd et dur impacte et noir...


Jour pour jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant