Chapitre 8 : Camille : Attente

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Je vérifiai une dernière fois que le col de ma chemise était mis correctement. J'étais à deux doigts de mettre une cravate, mais Maé m'avait rappelé que ce n'était pas un entretien d'embauche.

J'avais tendance à l'oublier la plupart du temps.

Je fis passer le fil de ma perfusion sous ma manche droite. Je regardai mon réveil. Neuf heures. Ils seraient là dans environ une demi-heure. Enfin, s'ils n'oublient pas.

Je m'assis sur le bord du lit de Maëlys. À peine me suis assis qu'elle bâilla en grimaçant.

-Bonjour, dit-elle avec une adorable voix ensommeillée et un large sourire, c'est aujourd'hui le grand jour non ? Tu vas voir tes parents, vraiment quel exploit.

- Bingo, lui répondis-je en l'embrassant doucement

- Tu n'en fais pas un peu trop ?

- Tu trouves ?, lui demandais-je en faisant un tour sur moi-même

- Tu ne m'avais pas dit que ton père était le président des US ?

- Très drôle. Non, sinon plus sérieusement, comment le suit.

- Magnifique, me répondit-elle

- Tu n'as même pas ouvert les yeux, lui lança-t-elle

- Hum...

- Au fait au passage, sur un malentendu, je compte bien te présenter à mes parents et si tu veux les rencontrer en pyjama, tu es bien partie même s'il te va très bien.

Ses yeux s'ouvrirent complètement et elle sauta du lit en me lançant un regard noir accompagné d'un oreiller.

- Mais ne t'inquiète pas, ce n'est pas le roi d'Angleterre non plus, relax, dis-je en rigolant.

Je m'avançai pour l'embrasser à nouveau, mais elle me repoussa sans ménagement avec un « Même pas en rêve ». Je m'esclaffai.

- Tu sais que je te déteste ?, me dit-elle

- Moi aussi, je t'aime. Ils arrivent dans trente minutes.

- Je me vengerai.

- Oh, mais je n'en doute pas une seule seconde.

- Ma vengeance sera longue et douloureuse, continua-t-elle

- Mais oui, je n'en attends pas moins de toi.

Elle me foudroya du regard avec ses yeux bleu foncé qu'elle ne me tarda pas à souligner d'un fin trait noir. Je la pris par la taille et je lui déposai un baiser sur la tête.

- Je descends OK ? On se retrouve en bas ?, lui dis-je

- Mouais.

Je souris et lui fis un clin d'œil complice avant de tourner les talons et de quitter la chambre.

Je descendis pour aller prendre mon petit-déjeuner à la cafétéria. Je m'assis en face de Mathias qui buvait son café.

- Je ne savais pas que tu te mariais aujourd'hui, bravo champion, ironisa-t-il

- Alors là, vraiment, mais vraiment très drôle.

- Non mais mec, tu t'es vu là ?

- Oui bon, c'est bon, j'ai compris là, lui dis-je, énervé.

Nous restâmes plusieurs minutes à se toiser du regard, discutés et se racontant les dernières actualités. Génial, je sais.

- Sinon tu viens demain soir, me demanda-t-il

- Demain ?, lui dis-je sans souvenir d'un événement particulier le jour suivant

- Non mais sérieusement ? Le match alors ? Genre THE match quoi. Tu me déçois là.

- Je ne sais pas si je peux, il faut que...

- Je demande à Maé, en essayant de m'imiter avec une voix insupportable, tu n'es pas sérieux gars ? Ramène-la au pire.

- Euh, je ne suis pas sûr que c'est trop son truc, lui dis-je

- Si ça me branche de quoi, demanda Maëlys qui débarqua derrière moi.

Je frôlai la crise cardiaque. Je me retournai pour l'observer. Elle abordait une longue robe bleue élégante qui lui descendit jusqu'à ses genoux. Je ne pus pas m'empêcher de sourire.

- Ravissante.

Elle me renvoya un sourire enjoué et elle vint s'assoir sur genoux.

- Sérieux là, vous allez me faire vomir avec vos sourires niais, ajouta Mathias

Je lui lançai un regard noir.

- Bref, ça te dit de venir regarder un match demain soir ?, poursuit-il

- Est-ce que ce sera une soirée remplie de mecs et de litres bières ?, demanda Maé

- Dans l'idée oui, mais pas beaucoup de bières malheureusement. On reste dans un hôpital et vous-même, vous restez de pauvres petits êtres fragiles.

Cette dernière phrase nous refroidie tous un peu. Nous nous jetâmes un regard avec Maé et nous nous serra encore un peu.

- Tu n'es pas obligé vraiment, dis-je à ma copine.

- Non mais moi, je suis d'accord, encore plus s'il y a des beaux mecs.

Je la regardai en écarquillant les yeux. Mes traits de visage se radoucirent en la voyant éclater de rire. Je souris.

- Bon, je vous laisse, je vais vomir. Sérieux, vous avez beau être le couple le plus heureux et chou sur cette Terre, mais calmés le côté sourires mielleux s'il vous plait, nous dit Mathias avec une expression de dégoût Il partit enfin et me lança un clin d'œil.

- Ça ne fait pas un peu trop ?, me demanda-t-elle, anxieuse

- Tu es parfaite, vraiment.

- Hum, mouais...

Elle se leva.

- J'ai faim, tu veux quelques choses ?

- Un café peut-être s'il te plait.

- Depuis quand tu bois du café ?, me demanda-t-elle en plissant les yeux

- Depuis que mes parents viennent.

Elle leva les yeux au ciel et quitta la table. Je restai là, comme un idiot, un sourire collé aux lèvres. Ce sourire ne me quittait pas depuis deux semaines et pour la première fois depuis six mois, je ne voulais pas mourir. Non, je ne pouvais pas. Je ferais tous mon possible pour que cela n'arrive pas. Je ne pouvais passe permettre de quitter cette vie en laissant Maé.

Je fus réveillé par une main qui s'agitait devant mon visage.

- Hé ho ? Hello ?, me demanda Maé

- Oui, pardon

Elle posa un café bouillant entre mes mains, ce qui me réveilla complètement, et s'assit en face de moi.

- Dis, tu n'es pas stressé quand même, lui demandais-je en rigolant

- Non, c'est sûr, pourquoi je serai stressé, c'est vrai. Aucune raison, vraiment aucune.

Elle croqua sa pomme quand les portes automatiques du hall s'ouvrirent sur un homme assez charismatique en costume. Il jeta un regard autour lui avec une expression de dégout. Mon père, seul visiblement, pourquoi je suis étonné. Je regardai Maé en lui serrant la main et hochais la tête.


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