L'homme qui venait d'entrer était très intimidant, avec son costume et son air sérieux, je n'aurais jamais imaginé que c'était le père de mon copain. Les deux hommes se dévisageaient en silence pendant que le père de Camille s'avançait vers notre table, fixant la main de Cam qui tenait la mienne. Camille me lança un hochement de tête et je déglutis en silence. Il me lâcha la main et se leva, soutenant le regard de cette personne.
- Bonjour père, dit-il d'une voix qui ne semblait pas sienne.
- Tiens mon fils, toujours en vie à ce que je vois, lui répondit-il d'une voix ferme
- Une santé de fer comme toujours.
Les deux hommes se dévisagèrent intensément. Ni l'un ni l'autre ne détourne le regard, ce qui faisait un peu flipper, j'avoue.
La ressemblance était frappante. Père et fils avaient les mêmes cheveux blonds plaqués par le gel d'un côté et un peu en désordre de l'autre. C'étaient les mêmes yeux noirs qui soutenaient leurs regards.
- Maëlys Autamps, enchanté, dis-je en m'interposant entre les deux hommes, mettant fin à leur combat de regard devenu insupportable.
Son père me dévisagea de haut en bas en levant un sourcil, ce qui fait sourire Camille. Je lui lançai un regard de détresse.
- Père, je vous présente Maé... enfin Maëlys. Ma copine, informa Cam, venant enfin à mon secours.
Il fut pris d'un rire jaune accompagné d'un regard de jugement.
Je regardai timidement Camille qui me sourit avec des pouces vers le haut. Je commençais sérieusement à paniquer. Je préparai mes idées de vengeances tendit que Cam et son père continuèrent de parler. Camille se plaça devant moi et me prit la main.
Son père le regarda, indigné et lui dit quelque chose, mais j'étais trop dans mes pensées pour entendre quoi que ce soit.
Mon cerveau se remit en mode ON quand Cam se rapprocha de mon oreille et me demanda si je pouvais les laisser seuls un moment.
Je lui répondis d'un hochement de tête et je les laissai perdues dans mes pensées. Je m'assis à une table plus loin en prenant soin de rester à une distance convenable au cas où quelqu'un finira par craquer. Ce qui était fort probable vu la tension palpable entre les deux.
Je pris ma tête entre mes mains, prise d'une douleur qui devenait de moins en moins supportable. Cette douleur s'invitait maintenant quotidiennement chez moi à mon grand regret. Je n'en avais pas encore parlé à Camille, car je savais que ça l'inquiéterait et c'était la dernière chose que je souhaitais.
Je laissai glisser ma tête le long de mon avant-bras pour la faire toucher la table froide et dure. Un bruit ferme me tira de ma transe. Je sursautai et relevais la tête.
Trop vite et je me fis mal aux cervicales. Vous savez, quand on fait un mouvement trop vite et ça nous prend d'une douleur vive dans la nuque. Je dus rester quelques instants à me la masser avec une grimace de douleur. Quand se fut terminé, je relevai la tête plus doucement cette fois-ci. Mathias.
- Ça va ?, me demanda-t-il, visiblement inquiet
- Oui oui très bien merci et toi ?
- Non, tu ne vas pas me dire que ça va, je viens te voir la tête entre tes bras avec une grimace de douleur sur le visage. Tu ne peux pas me dire que tous vont bien, répliqua-t-il
- Non, c'est vrai, j'ai juste un peu mal à la tête. Ce n'est pas un crime si ?
- Cela arrive souvent ?
- Bon, c'est un interrogatoire là ou, comment ça se passe ?
- Maëlys répond à ma question s'il te plait, insista-t-il
- Olala c'est bon ! Tu me fais tellement penser à Camille quand tu fais ça.
Je me levai en titubant.- Je vais le chercher, me dit Mathias, avec une inquiétude beaucoup plus visible maintenant
- Non aller là, tu n'es pas cool, rétorquai-je en commençant à voir double
- Non, mais tu t'es vue ? On aurait dit que tu étais bourré, ce qui n'est pas le cas, enfin, j'espère vu que l'on se trouve dans un hôpital. Tu as bu ?
- Mais non, qu'est-ce que tu racontes.
- Je ferais mieux d'aller le chercher, recommença-t-il avec plus de détermination cette fois
- Non, s'il te plait, n'y va pas !
- Mais pourquoi ?, me demanda-t-il
- Là-bas, c'est intense vraiment
- Comment ça intense ?
- Ba ouais, intense, je te dis, je ne sais même pas si c'est une réunion père fils en mode chic ou un duel de regard, vraiment, c'est trop chelou.
- Viens avec moi.
Je me levai et mes genoux se dérobèrent sous moi. J'avais l'impression que ma tête allait exploser. Je remerciai le ciel que Mathias soit là.
Il me rattrapa et glissa ses mains sous mes aisselles et mes genoux.
- Je suis déjà prise, tu es au courant, lui lançai-je en délirant
- Tu es vraiment malade.
- Je crois aussi. Tu peux me poser deux secondes s'il te plait, je crois que je vais vomir.
Il s'empressa de me lâcher et je vomis boyaux et tripes contre un mur. Quand je relevai la tête, il me regarda avec de grands yeux inquiets.
Son menton trembla plus que le mien. Je fis un pas et ma tête décida que c'est à ce moment qu'elle s'était en veille. Je me sentis porté par de lourds et puissants bras. Mon corps entra en contact avec un matelas ce qui me fait perdre totalement conscience.

VOUS LISEZ
Jour pour jour
Teen FictionMaelys, une jeune femme de 17ans se retrouve un jour dans un hopital ayant perdue tous repères, elle a été renversé par une voiture puis se réveille dans se lit blanc. Pour seul compagnie, un jeune homme blond qui se tient à ses côtés en la regardan...