Chapitre 5 : Maé : Eveil

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J'entrouvre mes paupières en grimaçant, c'est donc ça d'être mort ?

La première chose que je sens, c'est un truc en plastique dans le nez, je lève ma main pour retirer ce truc, mais une main ferme m'en empêche. Je me redresse avec peu de grasse à vrai dire et vois un garçon assis là, à côté de moi.

- A ta place, j'éviterai de trop toucher ce fil si tu ne veux pas mourir, ironise-t-il avec un sourire espiègle, après avoir passé quelques jours à l'hosto, tu as encore des envies suicidaires ?

Et là' je fus prise d'un rire sans joie pour aucune raison et le moniteur cardiaque s'emballa.

- C'est donc ça l'effet du rire chez toi ? Intéressant... Camille, dit-il en me tendant la main.

- Maé, enchanté.

- Très bien écoute moi Maëlys, j'aimerais bien que tu m'expliques quelque chose. Pourquoi une voiture de police, tu es au courant que tu risques de chambouler le monde avec ça. La prochaine fois prend quelque chose de mieux. Genre bus ou même avion si tu tiens au spectacle. Non sérieux parce que là vraiment bravo ! Pour te faire renverser par une voiture de police, va falloir que tu me dises comment tu fais.

- Ah, ah. Hilarant. Et puis d'abord, on se connaît ? Pitié dis moi que non sinon cela veut dire que j'ai dû recevoir un sacré coupeur la tête pour oublier un humour aussi pitoyable.

- Et comique en plus ? Bah dis donc, j'en ai de la chance, mais désolé de te décevoir, tu ne me connais pas. Ça doit te faire un choc non ? , me répond t-il avec un certain ton d'hilarité.

Je lève les yeux au ciel et regarde autour de moi, toutes mes affaires sont posées dans un carton près de mon lit et mes vêtements sur des cintres dans un placard tout miteux en face de mon lit. Le garçon, Maël avait visiblement installé son campement et avait envahi ma table de chevet. Son portable sonna et il se leva.


- Ta mère, me dit-il avec un grand sourire et une certaine satisfaction.

Et puis il partit, sans doute pour nous laisser de l'intimité.

Ma mère m'assura qu'elle allait se libérer pour venir, mais je refusa, pas question de faire attendre Jean Dujardin. Non, mais ça va pas la tête ! Elle accepta à contre-coeur, mais me promettant de venir samedi ou dimanche. J'allume mon téléphone qui est posé au sommet du carton. Tout de suite, une montagne de signal sonore se fait entendre. Des messages, vraiment beaucoup de messages. J'ouvre en priorité ceux de mon frère qui me demande si je vais mieux et si je suis bien réveillée. Ellie a essayé de m'appeler plus de 27 fois en... Beaucoup de jours en fait. Il faudra que je demande au garçon combien de temps je suis restée inconsciente. Elle m'a envoyé des articles de presse dont les titres sont tous du même style : « Une adolescente, Maëlys Autamps se fait renverser à Paris par une voiture de police ». Génial, exactement le genre d'attention que j'évite de m'attirer.

Je sors de mon lit pour déballer mes affaires dans le carton et prends la liberté de décaler les affaires de Maël sur son lit pour me laisser la place sur ma table de chevet. Je pose mon réveil et des livres avec mes écouteurs. Un médecin ne tarde pas à venir me voir accompagné d'un chariot rempli de boites blanches avec des inscriptions dessus.

Plus tard, après avoir épuisé le stock d'antibiotiques de l'hôpital, une infirmière m'emmène me laver les cheveux. Ça me fait un choc, mes beaux cheveux sont parsemés de sang. La dame me les lave avec soin et délicatesse, mais je ne peux m'empêcher de grimacer. Sur le chemin du retour, des gens en blouses blanches me fixent et m'examinent de haut en bas.

J'entends parler de "choc crânien". Ce terme me terrifie tellement que j'en tremble. Quand j'entre dans la chambre, j'ai le droit à un regard inquiet de Camille. Après l'avoir rassuré, je pars me brosser les dents et me mettre en pyjama. Quand je reviens, il est parti. J'en profite pour appeler Ellie qui décroche à la première sonnerie.

- Maé ? C'est toi ?, me questionna t'elle

- Bien sûr que c'est moi. Ça va ?

- Tu te fou de moi là ? Ce n'est pas moi qui me suis fait renverser par une voiture. En plus, tous le collège ne parle que de ça donc si tu espérais que ça reste secret, c'est raté. »

Je lui raconte tous et elle aussi. A la fin, on oublie même dans quelle position nous sommes et on se tape nos meilleurs fous rires jusqu'à que je me rende compte que ça me fait mal aux cotes. Je lui parle de Camille.

Et c'est là que je regrette. Ne jamais parler de garçon que tu viens de rencontre à ton amie. Exaspérée, je finis par raccrocher en lui disant que je suis fatigué, ce qui n'est pas totalement faux. J'ai beau avoir dormi pendant... Oh, ça commence à m'énerver ça, il faut vraiment que je lui demande ! Enfin bref, j'ai beau avoir dormi pendant longtemps, je suis défoncée. J'éteins mon téléphone pour la nuit que je pose sur ma table de nuit. Pose ma tête sur mon oreiller et m'endors.


Jour pour jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant