Tandis que je frôle du regard ta grandeur et ta solitude, de mes grands yeux, écarquillés, perchée sur ce ponton témoin aux pieux ancrés, bousculée entre les brises de terre, de mer, je souffre en silence devant tes flots souillés, tes abysses étouffés, ton breuvage au gout de sel teinté d'amertume.
J'aperçois alors les voiles blanches pointant au loin dans la brume, sous une lune effacée, je devine l'ombre du pêcheur tissant son linceul à grand coup de filet, prêt à capturer ce qui fera son repas à défaut de faire sa fortune.
Silencieux, le regard perdu, scrutant l'horizon, cherchant le phare et la dune, se laissant bercer sur ton tapis d'écumes.
Quand le chant des sirènes retentira sur la houle, il rejoindra le port, bénissant la terre ferme qu'est son berceau, contre vents et marées, il repartira bientôt, t'abandonnant, suffoquant, lacérée, jusqu'à tes lagunes.
Nathalie.P
Tous droits réservésAcrylique sur toile réalisée en 2023
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L'âme dans les gravats
PoetrySur mes nuits bâclées, je prends la plume pour déverser l'encre sur des bouts de papier. Poésies, pensées, ressenti, je laisse par-ci par-là, des mots griffonnés, des morceaux de vie. Bonne lecture.