Derrière les mots

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Ah les mots, les mots, la poésie poison, comme cadeau

Et on y va, on déploie ses ailes pour lui, pour elle
À vous cette légèreté, cette ivresse, de berner de pauvres écorché.es

Oubliée la sagesse, et que vivent vos pensées, rêves et fantasmes inavoués
Voici que sur la toile, à défaut de papier, vous leur offrez de quoi s'évader

Pauvres esseulés qui cherchez inlassablement un plaisir si éphémère à travers les remparts écroulés, et vogue votre errance faite de rencontres furtives, désordonnées

À chaque coin de rue, nouveau corps, nouveau regard
Semer les semences négligées qui vagabondent au gré des futurs plumards d'un foutoir plutôt bien organisé
Aux petites "z'âmes perdues" décousues restent le cul comme dernière identité

Au diable les sentiments, on souffle dès, je t'aime comme pour ne pas oublier
Que laisser croire à l'autre qu'on l'aime, ça lui donnera des ailes Un soir d'automne
Une nuit d'hiver
Une pluie d'été

Tant que demeure la vision d'un con vaincu et son contraire étendu dans cette indécente obscurité
Brandir son étendard, unique bouclier du chevalier perché sur son destrier

La voile relevée du marin sans scrupules, jetant son filet, prêt à capturer l'espèce ciblée, abandonnant sa flottille quand vient la marée.
Cherchant du regard son futur amer histoire d'aller se raguer

Faut-il que vos vies soient assez ennuyeuses et vos esprits si étriqués, pour que vous ayez⁸ si souvent l'envie d'accoster ?

Débarquer en oubliant respect et sentiments avec tellement d'audace, suite immonde de ridicules préfaces, promesses tapées de vos doigts sombres sur le clavier

N'obéissant qu'à cette pulsion sans retenue, sans serment, juste cette folie non salvatrice, parfois même dévastatrice, d'avancer face au vent par tous les temps, croyant ralentir le châtiment dernier

Sentir ce souffle que fait chanter l'amant.e
Tandis que la vie suit son cours et passe inévitablement,
Persuadé d'usurper le temps pour finalement le regarder s'effilocher doucement
Et en oublier le verbe aimer

Tantôt celui ou celle de quelqu'un d'autre,
détournant ce geste timide d'une main tendue sans équivoque, d'une âme blessée dont ils se moquent
Qui se cache derrière ces miroirs aux coins biseautés ?

Je m'en vais murmurer mes états d'armes ailleurs que devant vos jeux dévastateurs planifiés
Vous qui me condamnez d'un air rieur, pour mes écrits sur vos crimes, tout juste bon à gerber

Préférant partir voguer sur l'âme de la grande bleue fidèle salée
Choisir le chant de l'absence face à vos déviances de pantins désarticulés, faussés
Rêver à l'amour vrai, intense, passionné, comme une évidence, un parfum doux sucré

Vous laissant bandants débander avec indifférence, sans pitié, presque amusée, Au clair de mon silence,  assise sur le bord de la jetée.

Nathalie.P
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L'âme dans les gravatsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant