Sensitive Love II : Submersion

35. Confrontation

ALISON

— J'espère que c'est la dernière fois que je te vois dans cette ville, balancé-je à Damien une fois sa voiture garée dans le parking.

Le blond tourne la tête vers moi tout en s'accoudant à son volant. La façon qu'il a de me regarder m'indique que ce n'est pas la dernière fois que je le vois. Je sais qu'il n'en a pas fini avec moi. Il n'en aura jamais fini avec moi. Pour toujours et à jamais, je serai pour lui sa plus grande œuvre.

— Alors tu vas rencontrer sa mère, hein ? Vous avez prévu de vous marier ? Comme c'est mignon.

La main sur la poignée, je m'efforce de regarder devant moi.

— Je t'ai pas demandé ton avis.

— Oh, mais t'en as pas besoin, poupée. Je te le donne quand j'en ai envie.

Roulant des yeux, je lâche un soupir avant d'enfin ouvrir ma portière afin d'enfin me sortir de ce calvaire qu'est Damien. Je l'ai appelé parce qu'il est la première personne à qui j'ai pensé pour m'emmener ici. C'est loin d'être ma meilleure option, mais c'est moins cher et plus rapide qu'un Uber. Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre en venant ici, mais j'espère ne pas me tromper en lui faisant confiance. Madame Davis est la personne qui m'a parue la plus sincère lorsque je suis arrivée ici, alors je ne peux pas ne pas lui laisser de chance. J'en ai donné une à Aaron, alors je peux essayer avec sa mère. Au téléphone, elle avait l'air d'être honnête et réellement vouloir m'aider. Je ne crois pas qu'elle essaie de m'acheter comme son mari. Au contraire. Elle veut m'aider. Et, tout de suite, je crois que je peux au moins accepter ça. Je peux au moins accepter une main tendue.

— À jamais, Damien.

J'entends son rire derrière moi juste avant de fermer la porte.

Prenant une grande inspiration, j'avance droit vers ce café dans lequel mon ancienne patronne m'a donné rendez-vous. C'est un endroit plutôt calme tout en étant public : elle essaie de me mettre en confiance. Tandis que la voiture du blond s'éloigne, je trouve enfin la force en moi d'avancer. J'ai été étonnée qu'elle veuille qu'on se retrouve aussi vite, mais j'imagine qu'elle est vraiment déterminée à m'aider. C'est du moins ce que je me répète lorsque j'atteins enfin la porte du petit magasin. Comme prévu, peu de monde se trouve à l'intérieur. Ça me permet de la trouver rapidement à travers toutes ces tables vides. Elle a pris une table au fond, loin du regard et avec la fenêtre juste à côté, ce qui m'indique qu'elle m'a vu arriver. Je scanne tout de même les alentours, comme si j'allais trouver son mari à tout moment. Je peux l'imaginer en train de m'espionner tandis que sa femme essaie de me berner.

Mais je fais confiance à Madame Davis.

Je dois lui faire confiance.

— Je te remercie d'être venue, me dit-elle lorsque j'arrive finalement à sa hauteur.

Je me contente d'acquiescer avant de m'asseoir en face d'elle.

— Tu veux quelque chose ? poursuit-elle. La nourriture est très bonne ici.

Je me redresse en posant mes mains sur la table.

— Non, merci. Ça ira.

Elle hoche la tête, m'offrant un léger sourire.

— Je comprends que rien de tout ça ne soit simple pour toi, commence-t-elle en me regardant droit dans les yeux. Je suis sincèrement désolée de ne pas être venue te voir plus tôt. J'essaie de trouver des solutions.

Je fronce les sourcils.

— Des solutions à quoi ?

— Je vais y venir, m'affirme-t-elle. J'aimerais d'abord comprendre comment tu t'en sors, toi. C'est important pour moi de savoir que ça va bien, même si je conçois que tout est très difficile pour toi en ce moment.