41. Quand Tout Vrille

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AARON

Deux ans auparavant,

Je n'ai jamais eu un entraînement aussi épuisant.

La tête contre mon casier, j'essaie encore de reprendre ma respiration même après avoir pris une douche et m'être changé. Coach ne m'a vraiment pas raté aujourd'hui et je crois qu'il ne compte pas en finir aussi tôt. Dès mon premier jour au lycée, il m'a affirmé que j'avais du potentiel et j'en était reconnaissant. Mais deux années passées avec lui et je crois que j'aurais aimé qu'il ne remarque rien puisqu'à présent, il est déterminé de faire de moi un grand champion. Bien sûr, je suis heureux de l'avoir en tant que coach parce qu'il s'investit réellement dans ce qu'il fait. Il ne fait pas ça pour l'argent. Il ne fait pas ça par obligation. Ils nous entraînent parce que c'est ce pour quoi il vit. Je ne pourrais être plus heureux de l'avoir en tant qu'entraîneur même si, des jours comme ceux-là, je le regrette un peu. Mais c'est seulement le temps que je récupère et que je réalise que tous ces tours de terrains et tous ces exercices en plus étaient seulement là pour me renforcer.

Enfin, pour l'instant, je le déteste.

— Je t'avais prévenu, me nargue Jayden près de moi.

Je grogne.

— Arrête. Je regrette déjà d'être venu à l'entraînement.

— Quand il a commencé à parler de nos matchs importants, t'aurais dû t'enfuir. Fallait m'écouter.

Je me tourne vers mon meilleur pote qui est carrément en train de se foutre de moi.

— Je te le ferai regretter, tu le sais, ça ?

Il éclate de rire avant de me tapoter l'épaule.

— Contente-toi d'abord de retrouver ta mobilité. On verra pour le reste.

En me saluant, il sort des vestiaires tandis que je peine à effectuer le moindre mouvement. Cet enfoiré a encore raison. Avec nonchalance, je récupère mon sac au sol et puise dans mes forces afin de le récupérer. Demain, je suis certain d'avoir toutes les courbatures du monde et je n'ai aucune idée de comment de je vais pouvoir m'en sortir. Pour autant, je garde la tête haute et parvient à sortir à mon tour des vestiaires. Une fois dehors, je récupère mon téléphone pour vérifier l'heure et me rends compte qu'il est déjà plutôt tard ; notre entraînement a été allongé par ce que Coach m'a fait subir. Par réflexe, je veux prévenir ma mère mais je me souviens rapidement qu'elle est partie avec mon père il y a deux jours en France pour voir sa famille. À la place, je fais défiler mes contacts avant d'en revenir à celle que j'aurais dû appeler depuis le début. Néanmoins, sur le point de l'appeler, c'est à ce moment qu'elle apparaît devant moi.

— J'ai pensé que vous finiriez jamais, s'exclame Aria en s'approchant de moi.

Je repositionne mon sac sur mon épaule en lui souriant.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Quoi ? T'aurais préféré que je ne vienne pas ?

— Non, non. Pas du tout. Au contraire. Je suis juste surpris.

Elle roule des yeux.

— Allez, viens.

Sans s'assurer que je la suive bien, elle se dirige déjà vers les portes du lycée qui mènent au parking. De là, nous rejoignons sa voiture qui est garée tout juste à côté. Sans plus attendre, je balance mon sac à l'arrière et m'assois au siège passager tandis qu'Aria est en train de se regarder dans son miroir pour soigner certains détails avant de le refermer et de tourner la clef de démarrer le moteur. Elle ouvre ensuite le compartiment situé entre nous et balance quelque chose sur mes genoux.

Sensitive Love II : SubmersionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant