Sensitive Love II : Submersion

30. S'Efforcer Davantage

ALISON

La tête haute, je suis de nouveau déterminée aujourd'hui pour effectuer ce que j'ai à faire. En première heure, j'ai un cours commun avec Aaron, ce qui me permettra d'avoir du temps pour lui parler. En entrant dans la classe, je prends immédiatement place près de son siège habituel, demandant à un mec de me l'échanger contre mon éternelle gratitude. Ça n'a pas fonctionné. J'ai finalement dû lui filer mon numéro pour qu'il accepte. Je prévois de le bloquer dès ce soir. Aaron n'est pas encore là lorsque notre prof arrive mais je ne perds pas espoir. Je sais qu'il viendra. Comme toujours, je reste attentive aux explications de la prof, mais cette fois-ci, je garde les yeux sur la porte au cas-où il finirait par entrer. Je dois attendre au moins vingt minutes avant qu'elle ne s'ouvre, mais ce n'est pas lui. Ça me décourage légèrement mais l'instant qui suit, Aaron arrive enfin avec vingt minutes de retard.

Je ne peux m'empêcher de me questionner sur son retard.

Après avoir promis à notre prof que ça ne produirait plus, il vient s'asseoir à sa place habituelle qui se trouve être libre. Il ne semble pas me remarquer immédiatement. En s'installant, il me jette un regard, s'attendant sûrement à voir Jeremy, mais ouvre grand les yeux en constatant que c'est moi. Il détourne immédiatement le regard, s'intéressant aux explications de notre prof. Il copie absolument tout ce qui se trouve sur le tableau, une chose qui lui ressemble pas. Je sais qu'il essaie seulement de m'éviter et je peux parfaitement le comprendre. C'est aussi ce à quoi je m'attendais, ce matin. Toutefois, une partie de moi aurait préféré que ce ne soit pas le cas. Que tout pourrait juste redevenir comme avant. Sans me laisser abattre, je déchire un bout d'une feuille et me mets à écrire avant de le lui glisser sur son bureau.

Il l'ignore au début avant d'être contraint à le lire.

Hey. J'aimerais qu'on parle, si c'est possible. Je veux juste pouvoir rendre compte de ce qui s'est passé.

Au bout de quelques secondes, il me rend le papier. Il n'a rien écrit dessus. Je lève la tête vers lui et la sienne est toujours dirigée vers le tableau. Je me mets donc à gribouiller autre chose et à lui reposer le papier tout juste devant lui.

S'il te plaît.

Je l'entends soupire en le lisant. Cette fois-ci, toutefois, il se met à écrire et ça apaise instantanément mon esprit. J'ai enfin une chance et je compte bien la saisir autant que je le peux. Je tapote nerveusement le bout de ma table en patientant qu'il termine. Je m'attends à tout et n'importe quoi. J'ai aussi un peu peur qu'il n'y ait rien. Je peine à me concentrer tellement l'attente est torturante. Lorsqu'enfin il repose le bout de papier sur mon bureau, j'en perds quelques battements puisque sa main a frôlé la mienne ; le temps de quelques secondes, j'ai cru qu'il était en train de me toucher. Mais ce n'est pas le cas et je dois me calmer.

J'essaie d'écouter le cours.

Je lâche un soupir. Je m'attendais à ça ; je m'attendais à une rejection. Pendant quelques secondes, j'y ai vraiment cru, mais je crois qu'il faut que je me fasse à l'idée que rien n'est comme avant. Je ne peux pas attendre de lui qu'il oublie tout. Parce quand ce que j'ai fait est aussi grave. Mais je peux essayer de trouver une ouverture, quelque chose qui me permettrait de mieux l'atteindre. De mieux le toucher pour qu'il veuille enfin m'écouter.

Je croyais que tu n'en avais rien à faire des cours d'économie ?

Il ne s'attend pas à ce que je lui renvoie ça, mais ne perd pas de temps pour répondre, ce qui me surprend à mon tour.

J'essaie de changer. Les gens changent.

Mon cœur se presse.

Je sais. Alors tu veux bien m'accorder cette discussion ? Je n'ai plus rien avoir avec celle que j'étais dans cette vidéo. Je te le promets.