Chapitre 8 : Le flic

437 34 4
                                    

Je reste pensive sur le matelas. On est le matin et pour l'instant Jeff est toujours pas venu. J'ai faim... J'aimerais savoir si les infos parlent de moi par tout hasard. Est ce que mes parents seraient un minimum tristes ? Bah... Ça m'étonnerai carrément.

La porte s'ouvre. Jeff descend de l'escalier avec un bol à la main. Je baisse les yeux parce que je n'ai pas envie de croiser son regard. Il me déstabilise. Il s'approche et me passe le bol, c'est... Du chocolat chaud.

- Bois.

Je ne bouge pas d'un pouce.

- Allez, tu pense vraiment que j'ai mit du poison là dedans ?

- Je n'écarte pas cette hypothèse, mais c'est pas sa qui me gène, si il y aurai eu du poison je l'aurait bu au contraire.

face à cette déclaration il me fixe un moment puis dit finalement :

- Pourquoi tu veux pas boire alors ?

Parce que j'ai un minimum de fierté... Mais bon il s'en fou pas mal. À la place je dit ça :

- Pas faim...

Même si j'ai extrêmement soif en vérité... Il grogne et reprend le bol dans sa main 

- Je suis vraiment pas patient tu sais...

Il prend mon visage dans sa main et porte le bol à ma bouche pour me faire boire. J'en reviens pas... Me faire nourrir par mon kidnappeur. Cette situation est très étrange. Il reste silencieux un moment alors je décide de briser le silence en reprenant le bol :

- Je sais boire merci... 

Après trois gorgée je soupire et le regarde dans les yeux. Ils sont toujours aussi beau. Oui... Pendant un moment j'oublie que ce type tue des gens pour passer le temps.

- Elles t'ont ruinée la vie au point de vouloir te donner la mort ?

Je reste silencieuse. Il pose les yeux sur mes bras. Merde... J'essaie toujours de cacher cette zone des yeux indiscrets. Mais avec les siens c'est comme si il me lisait à travers. Il prend mon bras et il voit les petites cicatrices que j'ai. Il ne dit rien mais sa poigne se resserre.

- Regarde moi Alice. 

Je ne le regarde pas. J'ai trop honte pour ça. J'ai l'impression d'avoir remonté dans le temps. D'être comme il y a deux ans avec lui, mais... Qu'est ce qui a bien pu se passer pour qu'il devienne comme ça...

- Regarde moi.

Je m'impatiente. Je stresse et quand je stresse je laisse sortir des phrases débiles :

- Ou sinon quoi ?

Ou sinon il peut très bien te tuer pauvre idiote... Qu'est ce que j'ai sérieux... Avec une seule main il prend les miennes et les mets au dessus de ma tête en me plaquant contre le mur pour ne pas que je bouge. En un clin d'oeil il prend son couteau et passe la lame froide sur ma cuisse.

- Qu'on soit bien clairs... Les seules cicatrices que tu est censée avoir se sont les miennes...

D'un geste vif il faits glisser le couteau du côté coupant sur ma cuisse. Du liquide rouge coule sur le long de ma jambe et je me retient de me plaindre pour ne pas paraître encore plus misérable que j'en ai déjà l'air.

Il lâche le couteau puis sans prévenir il vient m'embrasser. Il enfouis une main dans mes cheveux pour les caresser. Notre baiser se fait plus profond. Il me laisse peu de temps pour reprendre ma respiration. Je frissonne mais il s'arrête là. Il me regarde longuement. Moi je ne sais absolument pas quoi dire... 

- Allez t'a dormi comme une marmotte alors c'est déjà l'heure de manger, viens par là.

Il m'enlève les menottes et je le suis à l'étage. Je sort du sous sol et à mon grand étonnement je me découvre dans une maison moderne avec une terrasse et une vue imprenable... Je comprend qu'on doit être à environ vingt kilomètres de la ville. Il m'entraîne vers la cuisine et me montre une assiette. 

Soudain on entend toquer à la porte. 

Il m'adresse un regard qui me dit clairement que je doit rester ici. Ce que je fait. Il remet son masque et ouvre la porte. J'entend la voie d'un homme.

- Bonjour, Jack, le chef de la police. Excusez moi mais. Avez vous-vu une certaine Alice par ici ?

Je manque de m'étouffer. Un policier ? Mes parents sont allés se plaindre de ma disparition ?

- Non désolé... Soupire Jeff, apparement il joue très bien la comédie. 

- Rhalala... Désolée du dérangement...

- Attendez, vous avez sans doute cherché toute la nuit. Vous voulez peut être du café ?

- Ah oui c'est pas de refus jeune homme !

Qu'est ce qu'il lui passe par la tête à Jeff ? Je vois le policier s'introduire en sifflotant dans la cuisine et il me voit :

- Bien le bonjour mademoiselle ! Comment allez vous ?

Je suis tellement habitué à mentir à cette question que ça en devient un automatisme :

- Bien et vous ?

- Je suis vraiment fatiguée. mais...

Il ne fini pas sa phrase. Du sang sort de sa bouche puis il tombe face contre sol. Jeff l'a poignardé. Son couteau est mouillé et ces yeux paraissent aussi froid que de la glace. Une grande tache de sang se dessine sur la chemise du policier.

- Il... Il est mort... Constatai-je en voyant qu'il ne bougeait plus.


Just a stalkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant