Chapitre 2 : Bandage et tarte aux pommes

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Près d'une semaine s'était écoulée, une semaine pendant laquelle le calme était revenu régner sur l'Institut de New York. Les patrouilles étaient calmes, sans problèmes apparents, et seuls de rares démons restaient à débusquer, mais ils se faisaient tuer avec autant de facilité que s'ils n'avaient été que des chatons apeurés. Alec se demandait même s'il l'incident du loup-garou découvert dans la ruelle n'avait pas été un rêve, mais le noiraud sentait la tension palpable chez ses parents, et il se rappelait que non, ce n'était pas un rêve. Le cadavre du lycanthrope était toujours en examen et serait bientôt rendu à sa meute qui, lorsqu'elle avait demandé de l'aide aux Nephilims pour le retrouver, avait enfin appris son décès. Le Chasseur d'Ombre aux yeux cobalts se rappelait de la froideur de ses parents dissimulée par leur professionnalisme face à la meute, alors que lui-même se sentait déchiré de les voir souffrir de la perte de leur proche. Le jeune homme n'avait jamais eu les mêmes réactions que sa famille vis à vis des Créatures Obscures. Bien qu'il eut reçu une éducation stricte, Alec s'efforçait de les traiter comme ses égaux, avec respect et indulgence, contrairement à Jace qui se montrait régulièrement condescendant, si ce n'est méprisant. Les deux parabatais avaient d'ailleurs eu plus d'une dispute sur le sujet, Maryse et Robert finissant par donner raison à Jace. Alec ne pouvait pas en vouloir à son meilleur ami, même si son comportement le faisait souffrir : le blond avait été élevé ainsi et avait du mal à voir au-delà des idées archaïques qu'on lui avait transmises et inculquées. Il n'en restait pas moins un combattant hors pair, un ami loyal et dévoué et un confident qui ne trahirait sa confiance pour rien au monde, même si son jugement se faisait parfois trop tranché. Et surtout, Alec se sentait plus à l'aise de patrouiller avec le blond. C'était justement pour cette raison qu'il alla chercher le premier concerné pour l'emmener avec lui pour sa nouvelle patrouille de nuit. Ne le trouvant pas dans la salle d'entraînement, où Jace passait pourtant le plus clair de son temps, il finit cependant par le trouver dans la salle d'arme en train de s'équiper.

- Ah, te voilà, je te cherchais ! Lui sourit Alec en s'avançant vers son frère de cœur. Tu es déjà prêt pour la patrouille, tu lis dans mes pensées dis moi ?

- On est parabatais, je te rappelle, sourit Jace en retour. Mais non, je ne vais pas en patrouille, j'accompagne les parents à Alicante pour une réunion de dernière minute et ils m'ont demandé de venir, annonça-t-il en haussant les épaules.

- Oh...Je vois..., soupira le noiraud en baissant les yeux.

Le Chasseur d'Ombre dû retenir un soupir de déception. Jace, toujours Jace. Leurs parents ne l'emmenaient jamais à leurs réunions à Alicante, mais Jace, lui, pouvait y aller quand bon lui semblait. Il n'avait jamais réellement compris pourquoi. Il posait souvent la question à sa mère, lorsqu'il était petit, et chaque fois Maryse lui donnait la même réponse, affirmant qu'il ne s'y plairait pas. Au fil des ans, Alec avait finit par se dire que si toute l'Enclave avait les mêmes idéaux que ses parents, il ne s'y plairait pas, en effet. Mais était-ce une raison pour lui refuser le droit de revoir le pays qui l'avait vu naître ? Car si Jace et ses parents partaient, ils n'emmenaient jamais Max non plus, et Alec devait donc rester pour veiller sur son petit frère. Ravalant sa rancune et son amertume, le fils Lightwood aida son parabatai dans ses préparatifs, veillant à ce qu'il n'oublie aucune de ses affaires, et il l'accompagna jusqu'au Portail de l'Institut où Maryse et Robert attendaient déjà. Max était là, lui aussi, ce qui surpris Alec une fois de plus, voyant que son bagage était avec ceux de ses parents.

- On va l'emmener, pour une fois, il n'a jamais vu Alicante, répondit Robert à la question muette de son fils aîné. J'espère que ça ne t'embête pas ?

- Non, de toute façon il faut bien que je reste pour veiller sur l'Institut, rétorqua le jeune homme par automatisme, avec l'impression qu'on venait de lui planter un poignard dans le cœur.

The Light in Your Darkness {Malec}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant