Voilà que déjà trois semaines se sont écoulées. Trois semaines de routine : les cours, les dîners avec la famille de Claire, les disputes avec Amaël... Seule une chose a rythmé ces trois semaines et pour chacun d'entre nous. Une nouvelle qui nous est tombée dessus la première fois que nous sommes venus chez Claire. Elle et papa ont décidé d'emménager ensemble, et comme aucune de nos deux maisons n'est assez grande pour accueillir sept personnes, ils ont cherché et trouvé une très grande maison, non loin du lycée, du collège et de l'école primaire . Hanaé et moi avons essayé de réagir le mieux possible, mais c'était compliqué. Quitter la maison où nous avons grandi et vécu avec maman... C'est très dur à imaginer. Il faudra ranger définitivement les décorations de notre mère...
Hanaé aussi était réticente à cette idée, mais elle voulait que papa soit heureux, alors, comme moi elle a répondu par un sourire poli. Marius et Vahiné avaient l'air heureux, mais, Amaël n'était pas du même avis. Il s'était levé d'un coup de sa chaise, avait foudroyé d'un regard noir la table et, sans un mot, sortit d'un pas pressé de chez lui. Personne ne l'avait suivi. La déception se lisait dans le regard de sa mère. Le voyant, mon père avait posé une main réconfortante sur la sienne. Depuis, Amaël s'était renfermé, on ne le voyait que très peu quand on dînait tous ensemble, il était souvent absent psychologiquement au lycée, des fois il séchait même les cours.
Je ne comprends pas pourquoi il s'est autant emporté. Et à chaque fois que j'ai essayé de le lui demander, il s'énervait et redevenait l'Amaël de notre rencontre à la rentrée. Méprisant et hautain. Alors j'ai laissé tomber. Qu'il déprime seul dans son coin, mais il est hors de question que je continue à essayer de lui parler pour au final me faire rembarrer.
Les vacances de la Toussaint sont arrivées. Nous commençons tous à faire nos cartons depuis quelques jours pour déménager le six novembre. J'ai fini de ranger tous mes livres hier, aujourd'hui j'ai décidé de m'attaquer à la décoration. Je scotche le bas de mon carton puis je commence par prendre deux boules de neige, posées sur ma commode. J'aime les boules de neige. A chaque fois que je visite une nouvelle ville, je supplie toujours mon père de trouver un magasin de souvenir où je passe des minutes entières à choisir LA boule parfaite pour ma collection. Je les regarde et les secoue toujours quand j'ai un coup de moue. Quand je n'ai pas une aile maternelle qui me demande ce qui m'arrive. Ces boules sont réconfortantes. Elles me font passer d'un état où mon cœur risque d'exploser sous le stress, à une détente presque normale. Elles sont précieuses. Alors, je les range précieusement autour de papier bulle pour ne pas les briser et les dépose dans le carton. Je le referme correctement et le pose dans un coin de ma chambre et m'attaque cette fois-ci aux photos, LED et poster qui sont accrochés sur mes murs.
Après une petite heure, cinq autres cartons sont remplis et prêts à partir. Comme ma sœur, je les mets tous dans le coffre de la voiture, puis nous partons rejoindre Claire, Amaël, Marius et Vahiné pour commencer à tout installer. Le trajet se fait dans un silence gênant. Personne ne sait quoi dire. Pour le combler, je décide de mettre une musique que nous adorons tous les trois pour détendre un peu l'atmosphère. Cake by the ocean de DNCE. Les basses commencent à résonner dans la voiture. Je vois d'abord Hanaé me lancer un regard amuser dans le rétroviseur, puis j'entends mon père pousser un rire nasal. Je commence à fredonner les premières paroles.
- Oh, no
See you walkin' 'round like it's a funeral
Not so serious, girl, why those feet cold?
We just gettin' started, don't you tiptoe, tiptoe (ah)Mon père continue avec un grand sourire aux lèvres.
- Waste time with a masterpiece, don't waste time with a masterpiece (huh)
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De la haine à l'amour
RomanceDeux adolescents qui se détestent plus que tout, vont devoir habiter sous le même toit. Ils souffrent tous les deux, mais arriveront ils à mettre leur différend de côté pour aller ensemble vers le chemin du bonheur ? Et surtout en ont-ils le droit...