Chapitre 3

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Yléana : 17 ans

- Il a fait quoi, s'exclame Enya pour la troisième fois depuis un quart d'heure.

- Il a refusé et à cause de toi je me sens idiote !

- Mais non, tu as fait ce qu'il fallait, c'est lui l'idiot !

- Mais non, il en a parfaitement le droit.

- Le droit de te repousser, alors que vous allez sûrement habiter sous le même toit ?!

- Wow, doucement Enya, personne n'a parlé de déménagement ou d'aménagement.

- Je sais, commence-t-elle, mais si ça devient sérieux, il faudra sûrement... y penser.

Je ne réponds pas tout de suite.

- Je ne veux pas y penser du moment que je n'y suis pas forcée. Cet idiot, a réussi à beaucoup m'énerver en l'espace de 24H, donc si je peux l'éviter, je l'éviterai !

- Tu parles de lui ou de ton père, me demande Enya.

Je soupire.

- Des deux, j'avoue. Je ne sais même pas comment réagir ce soir quand il nous parlera.

- En restant toi-même. Maintenant, il fait beau on devrait sortir. Tiens je sais où on pourrait aller ! Au stade ! Ça te changera les idées.

- Tu dis ça surtout parce que Louis a un entraînement, non ?

Elle me sourit d'un air innocent.

- Peut-être, mais tu as aussi besoin de te changer les idées et il n'y a pas de meilleurs endroits que le stade pour ça. Et tu sais très bien de quoi je parle, annonce-t-elle en me lançant un regard lourd de sous-entendus.

Je la fusille du regard.

- Alors tu viens, me demande Enya.

- Rohhh c'est bon, je viens !

- Super !

Elle se lève et se dirige vers la porte en me traînant par les bras.

Il fait un grand un soleil aujourd'hui, le ciel est bleu et nos cheveux s'envolent dans une petite brise fraîche. Louis a toujours joué à la crosse, depuis que je le connais, et il est devenu vraiment doué. Et comme lui et son équipe ont un entraînement cet après-midi, Enya m'y a amené de force. Ou peut-être pas... En fait, il y a un garçon qui joue aussi dans son équipe, Oswald, et peut-être que... je suis amoureuse de lui depuis la 5e. Mais comme je ne lui ai encore jamais parlé, Enya me tire de force à tous leurs matchs pour le croiser ou lui rentrer dedans par « inadvertance », mais j'ai toujours réussi à m'échapper avant que ça n'arrive. Ce qui m'arrange... 

Nous nous asseyons dans les gradins les plus bas, je sors un roman que j'avais mis dans mon sac avant de partir, mais Enya me le prend des mains.

- Ah non ! On est pas là pour que tu lises. On est là pour encourager les garçons et si t'es prête à transpirer un peu, on peut même courir avec eux, m'explique-t-elle.

- Depuis quand tu veux courir avec eux, je lui demande en la dévisageant.

- Depuis que je me suis mis à la course à pied pendant les grandes vacances, explique Enya en haussant ses épaules d'un air nonchalant.

- Attend, quoi ? Je confirme ce que tu m'as dit hier, malgré nos nombreux appels et messages pendant les vacances, tu ne m'as pas tout raconté à ce que je vois, je luis reproche.

- Je voulais t'impressionner, c'est pour ça, explique-t-elle en me faisant un clin d'œil.

Je lève les yeux au ciel.

De la haine à l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant