CHAPITRE 7 Alaïna

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Je sors du bureau escorté par Taylor, je pense ne pas me rendre compte de la situation. Je vais devoir avoir une discussion sérieuse avec mon père, ils ont directement voulu s'adresser à moi et ne pas passer par lui, car ils ont compris que la situation ne s'arrangerait pas.

Je dois lui parler, et maintenant.

Je suis Taylor et nous arrivons dans le salon dans lequel mon père est assis sur le canapé, la tête dans les mains, les coudes appuyés sur ses genoux et Jeffrey toujours avec ses fameuses lunettes assis dans un fauteuil avec un verre d'alcool à la main.

À notre arrivée, mon père se redresse et me regarde, conscient qu'il est désormais trop tard pour avouer ses erreurs et qu'il est dans une situation désespérée. Taylor lui demande poliment de nous suivre à l'extérieur, indiquant que le chauffeur devant la porte nous ramènera chez nous.

Dans mon regard, ne subsistent que la haine et la colère. Comment un père peut-il défaillir autant dans ses responsabilités ? C'est une descente aux enfers sans fin. Par sa faute, je suis contrainte de mettre ma vie entre parenthèses pour réparer ses erreurs.

En passant devant le fauteuil de Jeffrey, il m'interpelle dans ma course pour me donner une carte.

- C'est moi qui viendrai te récupérer dimanche soir, n'est-ce pas trop bien ! Dit-il tout excité.Envoie-moi un message quelques heures avant d'être prête. À bientôt min kära.

Puis, il finit son verre, se lève et disparaît dans le couloir d'où l'on sort.

En sortant de la maison, Taylor nous conduit jusqu'à la voiture où le chauffeur attend. Mon père a la tête baissée, probablement honteux de la situation. Il ignore encore ce qui s'est passé dans le bureau, et n'a pas ressenti ma déception. Il ne comprend pas la douleur, n'a aucune idée de ce qui s'est passé.

Taylor s'arrête devant la voiture.

-Mademoiselle Richards, c'est ici que nos chemins se séparent. Léon, notre chauffeur, va vous raccompagner chez vous. Monsieur Richards, dit-il en se tournant vers mon père, je vais laisser le soin à votre fille de vous expliquer les accords convenus avec M. Blake. À dimanche, mademoiselle.

Je sens le regard de mon père se porter sur moi, et je ne sais pas pourquoi, mais quand Taylor me dit à bientôt, tous me tombent dans l'estomac. Je réalise de l'absurdité des choses, et qu'à ce moment-là, tout vient de changer.

Taylor rentre dans la maison pendant que Léon nous invite à monter dans la voiture.

-Pouvez-vous nous accorder cinq minutes ? J'aimerais parler à mon père, demandai-je.

-Bien sûr, mademoiselle. Prenez votre temps, installez-vous quand vous aurez fini, répond-il avant de contourner le véhicule pour s'installer côté conducteur.

Je me tourne alors vers mon père, le visage empreint d'une colère que je n'avais jamais ressentie jusqu'à présent. Les mots me manquent pour exprimer ce que je ressens. Il m'a trahie, menti, déçue, et maintenant, je dois sacrifier ma vie pour réparer les conséquences de ses actes.

-Te rends-tu compte de ce que tu as fait ?, lui lançai-je, le ton chargé de reproche.

Il semble prendre conscience que je suis au courant de tout dès que mon visage se ferme. Pourquoi est-ce toujours ainsi ? Pourquoi est-ce que tout le monde me déçoit constamment ? Je persiste à faire confiance aux gens, pour finir toujours brisée.

- JE vais devoir travailler pour eux, JE vais devoir passer SIX PUTAIN de mois en tant que nounou, JE dois payer pour TES conneries ! Tu trouves ça normal !

- Tu aurais dû négocier un autre délai.

Il n'a pas vraiment dit ça, s'il vous plaît dis-moi que c'est un cauchemar et que je vais me réveiller.

No Promises (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant