No Promises (FR)

CHAPITRE 27 Alaïna

Ce matin, je me réveille avec cette sensation d'être reposée. Longtemps, je n'avais pas dormi comme ça, et c'est un peu grâce aux garçons. En parler à Leya m'avait fait tellement de bien, et en parler aux garçons n'a fait que m'aider encore plus. Le simple fait de me livrer sur tout cela à des personnes de confiance est tellement apaisant. Cette sensation d'être entendue, à l'écoute de ce que j'ai pu ressentir, est une sensation d'une fluidité, comme si je me laissais transporter par le doux courant de la rivière apaisée par l'eau. Je ne sais pas quelle heure il est, mais il faut que je me prépare pour emmener Liam aujourd'hui, surtout qu'il va avoir besoin d'aide pour s'habiller avec son plâtre. J'aimerais bien me lever, mais un truc m'empêche de bouger. Baissant ma tête, j'aperçois un bras qui ne m'appartient pas. Je me retourne pour voir le visage d'Aaren juste en face du mien. Surprise de le voir, je crie et pousse sur mes jambes pour m'éloigner de lui. Tombant du lit, je me retrouve le dos par terre, mes jambes toujours sur le matelas emprisonné par les draps.

- Est-ce que tu vas bien ? Me demande Aaren, une voix encore endormie.

Oh purée, qu'est-ce que je fais ?

Qu'est-ce que je fais ?

Non !

Lui, qu'est-ce qu'il fait là !

- Mais qu'est-ce que tu fous dans mon lit ?

- Je n'en ai absolument aucune idée. Dit-il en passant la main dans ces cheveux ondulés et en bataille.

J'ai envie d'y passer la main.

Je le vois se redresser et s'asseoir, le dos contre la tête de lit, pour s'étirer. Et c'est là que je remarque qu'il ne porte plus le tee-shirt qu'il avait hier soir. J'ai une vue sur tout son torse. Et je peux apercevoir distinctement son vitiligo. On dirait une copie de Liam, mais en légèrement différent. On voit qu'il s'acharne au sport, c'est quelqu'un qui prend soin de lui. Du moins physiquement. Son vitiligo longe ses muscles de son épaule jusqu'au-dessous de son pectoral gauche. C'est beau. Vraiment beau. On dirait la carte d'un pays imaginaire, tout droit sorti d'un livre.

- Désolé, j'ai dû avoir chaud la nuit. Dit-il en remettant son tee-shirt qu'il récupère sur le côté.

- Ce n'est pas grave, ne t'excuse pas, je trouve ça... très beau.

Qu'est-ce que je raconte...

- C'est du vitiligo. Me dit-il, pensant m'en informer.

- Oui, je sais, Liam m'en a parlé, vous avez le même.Dit je me relevant et m'asseyant sur mon lit.

Il me regarde, surpris que je sois au courant. Il se tourne dans ma direction, touchant la partie de son corps touchée par le vitiligo.

- J'ai mis du temps à accepter cette marque. Me dit-il le regard perdu sur les draps.

Hier soir, il est le seul à ne pas avoir parlé, il était là pour Jeff et il était là pour moi. Il nous a écoutés. À moi d'être là pour lui.

- Petit, je ne voulais jamais aller à la piscine, ou alors, je n'enlevais jamais mon tee-shirt. Je ne me mettais jamais torse nu devant les autres, et ça a continué en grandissant. Jusqu'à il y a cinq ans, quand Liam est né, j'ai vu qu'il avait cette même marque que moi.

- Quand il est né, il était déjà atteint du vitiligo ?

Je me rapproche de lui, et dans un geste qui m'étonne. Moi qui déteste le contact. Je m'assois en tailleur face à lui et lui prends la main. De même qu'il a été là pour moi hier soir, je peux faire un effort pour lui montrer mon soutien.

- Oui ça arrive, elle était petite au départ et en grandissant parfois, elle se développe. Si tu savais à quel point j'étais heureux quand il est né. Me dire que j'allais pouvoir lui apprendre tellement de choses. M'amuser avec lui, l'aimer, le protéger. Je ne voulais pas qu'en grandissant, il fasse comme moi, qu'il se cache ou qu'il ait honte de son corps. Donc, je me suis promis de lui montrer le bon exemple pour qu'il s'accepte. Alors, j'ai commencé à porter des tee-shirts, des débardeurs, puis j'ai commencé à aller à la plage ou me mettre torse nu à la piscine. Et maintenant, j'ai réussi ma mission, regarde-le, je ne l'ai jamais vue hésiter à se montrer torse nu ou poser une question me faisant ressentir qu'il était inconfortable avec son corps.