CHAPITRE 18 Alaïna

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J'attendais samedi avec impatience, les trois heures de route ne m'ont même pas épuisée. Savoir que j'allais revoir mon père me faisait du bien, quand je suis partie, on est resté sur de bon terme, je lui ai pardonné même si en repensant à chacun de ses actes, j'ai perpétuellement ce goût amer dans la bouche. Mais il faut que je lui pardonne, ce qui est fait est fait, ça ne sert à rien de vivre dans le passé.

Je suis arrivée dans les alentours de midi, et quand je suis rentrée dans la maison, il n'était pas là. Alors, j'ai fait un petit tour pour voir si rien n'avait changé et j'ai été surpris. Rien n'avait bougé mis à part son bureau qu'il a bougé et mis contre le mur, lui donnant moins d'importance. Des cartons et des sacs de literie sont dans la pièce. Comme s'il voulait en faire une chambre. Faisant le tour de la pièce, j'entends la porte d'entrée claquer. « Alaïna ! » crie mon père sûrement après avoir aperçu mon sac posé à l'entrée.

Je sors du bureau et me dirige vers l'entrée passant par la cuisine.

- Tu as fait du changement dans ton bureau ?, lui demandai-je.

Il s'approche de moi et pose les sacs de nourriture sur l'îlot central.

- Oui, je me suis dit pourquoi pas en faire une chambre d'ami, ça pourrait être sympa.

Il s'avance et hésite avant de vouloir me prendre dans ces bras. Il sait que je n'aime pas le contact humain, il sait que je déteste ça, il ne sait pas pourquoi, mais il sait que je n'aime pas. Mais pas eux, pas ma famille. Alors, je lui souris, lui montrant qu'à moi aussi, il m'a manquée.

- Tu as fait bonne route ? C'est ta voiture devant ? Me demande-t-il toujours dans ces bras.

Je me détache de lui et le regarde, sans pouvoir m'en empêcher, je l'analyse des pieds à la tête. Il a moins de cernes, du moins elles ont diminué et il a l'air plus reposé qu'avant. Son regard n'est plus si terne et morose, les choses commencent peut-être à aller mieux pour lui.

Ça va aller maman, on va finir par y arriver.

- Oui, c'est la voiture que Aaren m'a prêtée pour mes déplacements, la route, c'est super bien passer, rien de mieux qu'un concert en voiture. Par contre, j'ai méga faim.

- J'ai pris des burgers dans notre fast-food préféré et il y a des raisins verts dans le réfrigérateur. Tes préférées...

- Non, c'est vrai ! tu en as racheté ! Criais-je, me précipitant sur le réfrigérateur.

- Oui, mais d'abord, on mange, j'ai préparé Iron man 1...

- Mais papa, c'est bon, je n'ai pas quatre ans... En plus c'est meilleur pour la digestion de manger les fruits d'abord et... Attends... On va se faire le marathon ?

- Oui alors ramène tes fesses sur le canapé, j'ai faim moi aussi.

- Oui chef. Dis-je en me jetant sur le canapé.

La journée s'écoula dans le calme, alors que je décidai de faire un tour en ville, lui, partit gérer une petite urgence au bureau. Après avoir réglé le problème, il vint me récupérer et nous sommes allés dîner à l'extérieur, terminant cette soirée de samedi sur une bonne note.

Dimanche, nous avons consacré cette journée à la chambre d'amis. J'avais des courbatures dans des endroits dont j'ignorais l'existence. Puis, alors que nous montions le lit, il prononça une phrase à laquelle je ne m'attendais absolument pas.

- J'ai parlé avec ta sœur... prononce-t-il.

Mon regard s'est figé sur la pièce en bois que j'avais dans la main. Ma sœur... Comment est-ce possible ? Après qu'elle soit partie, je pensais qu'elle nous avait rayé de son existence.

No Promises (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant