Chapitre 7

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Cela fait maintenant 3 mois que François est sorti de prison et que nous avons repris nos recherches. Évidemment papa est au courant. Il nous a surpris, avec Dave en train de sortir de chez le vieux bibliothécaire et, au départ il n'était pas du tout d'accord. Il voulait encore me punir mais, avec l'aide de maman et mon ami le ligron nain, j'ai réussi à le convaincre de me laisser continuer et il a promis de ne rien dire aux bienfaiteurs. Il nous a aussi avoué qu'il ne les aimait pas plus que ça et les trouvait louches, donc j'ai fini par raconter toute l'histoire mais je sais que c'est difficile à croire. Maintenant, c'est son tour d'être un peu perdu mais je sais que maman pourra le soutenir. Pendant nos recherches nous avons trouvé qu'il y avait des gens comme moi sur Terre. Des gens qui ne voient pas les esprits et c'est normal chez eux. Suite à cette découverte j'ai parlé à mon grand-père, non je ne l'appelle toujours pas comme ça mais ça viendra, de mon obsession pour votre planète et de mon envie d'aller la visiter. Il n'y est pas totalement opposé, mais je vois que quelque chose le gène dans cette idée. Ou peut-être que ce n'est pas l'idée qui l'embête mais je remarque tout de même que quelque chose le tracasse alors je décide de lui en parler.

- Quelque chose ne va pas ?

- Comment ? Oh ! Si, tout va bien, ne t'en fais pas, as-tu trouvé quelque chose dans ce livre sur la fuséologie ?

- Non, rien de neuf, je pense déjà tout savoir il me manque seulement la pratique mais, ne change pas de sujet, je vois bien que tu as des tracas.

- On ne peut rien te cacher, me dit-il avec un sourire triste, en effet il n'y a pas si longtemps, pendant la soirée, un de mes anciens collègues est venu me voir.

- Quoi ? dis-je avec surprise, mais pourquoi ? Ils ne devaient pas te laisser tranquille désormais ?

- Si, c'est vrai mais il est venu à ma porte, très simplement, sans costume, ni blouse, et m'a dit qu'il ne m'en voulait pas et qu'il était d'accord avec ce que j'ai fait et m'a souhaité une bonne soirée.

- Mais, enfin, c'est très étrange, venir te déranger juste pour ça ? Il y a anguille sous roche.

- Je suis d'accord avec toi et c'est pour cela que je suis plutôt dans mes pensées qu'avec toi.

Soudain, on frappe à la porte. Je me lève pour y aller mais François me fait signe de simplement retourner dans le salon. Il referme les portes derrière moi et va ouvrir.

- Bonjour mon cher ami, dit l'inconnu à la voix qui ferait penser à la haute aristocratie.

- Bonjour, dit François d'un ton sec, que veux-tu encore pour venir à ma porte ?

- Oh ! ne sois pas si sec, j'ai cru entendre que tu avais retrouvé de la famille et j'aimerai beaucoup la rencontrer.

Mais comment était-il au courant ? Cette histoire était de plus en plus étrange.

- Eh bien tu dois te tromper de personne, ma femme est morte il y a quelque temps et ma fille m'a renié il y a bien longtemps mais ce sont des choses dont tu étais déjà au courant Georges.

- Oh, pas à moi mon ami, je devinais son sourire malsain.

J'entendis un fracas contre l'encadré de la porte, je me levai et me retrouvai nez à nez avec le supposé Georges.

- En voilà une surprise, dit-il en souriant encore plus qu'un humain normal ne le pourrait, enchanté, j'adore faire la connaissance de jeunes gens, quel est ton nom ?

- Johan, dis-je sèchement, maintenant laissez-moi passer, je vais aider François et j'ai des choses à faire.

- Eh bien, eh bien, la politesse n'est pas invitée ici on dirait, bien, je vais te raccompagner alors.

- Merci mais non merci, dis-je en aidant François à se relever et à aller s'asseoir dans son fauteuil.

- Mais tu n'as pas compris, ce n'était pas une question, il avait toujours son sourire mais il se faisait plus menaçant que jamais.

Nous partons, moi devant lui, avec des sueurs froides qui coulaient le long de mon échine, en direction de la maison et d'un coup il me dirige vers une ruelle déserte et très étroite. J'essaie alors de courir vers la maison mais il m'en empêche et sort un pistolet de sa ceinture.

- Tu sais Johan, je n'ai rien contre toi mais tu sais, nous bienfaiteurs, nous n'avons pas le temps de s'adonner au plaisir, tu comprends, n'est-ce pas ? dit-il en commençant à défaire sa ceinture sous mon regard empli d'horreur.

Il approcha sa langue tout doucement de mon cou et hurla. Je ne comprends pas mais je cours le plus vite que je peux, j'entends un coup de feu mais je l'ignore et j'arrive à la maison. Je vois Dave arriver derrière moi en courant avec du sang sur les dents et sur certaines parties de son pelage. Il nous avait suivis discrètement, si discrètement que même moi je ne l'avais pas entendu. Il avait senti la menace et l'avait empêché de me toucher au péril de sa vie. Je vérifie que le coup de feu que j'ai entendu n'est pas une balle qui s'est logée dans son corps. Tout va bien, mais je m'écroule en tremblant. L'adrénaline est retombée. Je ferme la porte à clé, papa n'est pas à la maison mais je suis à l'abri, je me dirige vers ma chambre et ferme les volets, éteins mon téléphone et me cache sous la couette avec Dave, j'aurai dû lui faire couler un bain mais la fatigue est trop pesante et je m'endors en redoutant le lendemain. 

Et si c'était possible ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant