Chapitre 13

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Nous montons les marches pour entrer dans une immense demeure bétonnée. Puis l'aspect intérieur m'interpelle. Tout est boisé, des murs au plafond du même bois clair, en passant par les meubles de bois noir. Tout cela me faisant fortement penser à la maison de François, la différence de luminosité mise à part. L'habitation de Benoï n'est pas du tout ressemblante à la maison du reste de la famille ainsi qu'aux autres logements dont j'ai pu voir l'agencement à travers les fenêtres. Cela doit être la seule villa semblable à une des maisons de ma planète. Le grand-père remarque ma surprise et vient dans ma direction.

- Viens t'asseoir, je vais tout t'expliquer.

- J'arrive, dis-je en rejoignant Cléa, Judith et Simon. Un canapé avec une structure en bois noir avec des coussins tout aussi noirs trône au milieu de la pièce, en face de lui, un fauteuil à bascule lui aussi tout en bois noir avec des coussins noirs, puis derrière lui, une table et des chaises de la même couleur.

Je m'assois sur le canapé à côté de Cléa.

- Vous voulez quelque chose à boire les jeunes ? questionne le propriétaire de la villa en nous regardant tous les quatre.

- Non, ça ira, merci papa. Je t'avoue que l'on n'est pas vraiment là pour cela.

- Les jeunes de nos jours, vous êtes toujours pressés. Mais bon, s'il n'y a que ça pour vous satisfaire, allons-y. Il s'éclaircit la gorge et commence son récit.

- Il y a 1 milliard d'années et 415 ans, des scientifiques ont commencé à s'intéresser à l'existence des spectres. Les gens croyaient de plus en plus aux entités et au fait qu'elles étaient parmi nous sans que nous ne puissions les voir. Les médiums faisaient de l'ombre à la science car ils pouvaient donner une connexion entre vivants et morts que ne pouvaient pas donner les scientifiques. Eux ne croyaient pas à tout cela car "on ne croit que ce que l'on voit" comme le disait Saint Thomas, un apôtre qui a existé il y a encore plus longtemps, je ne saurais vous dire quand. Les hommes et femmes de sciences ont donc décidé de commencer des recherches sur le don de voir les morts et ont appelé tous les médiums volontaires pour faire des expériences et trouver d'où venait cette capacité. Ils ont fini par trouver, aux dépens des vies de leurs volontaires. Les morts de ces personnes ont été cachées aux yeux du monde. Ils voulaient garder cette trouvaille uniquement pour eux pour être aimés du peuple et reconnus par les puissants. Puis ils ont développé cette puce. Cependant, il ne trouvait pas assez de personnes acceptant de sacrifier leurs nouveaux-nés pour la science.

- Mais pourquoi des nouveau-nés ? Demandé-je.

- J'y viens. La puce qu'ils ont inventée est une puce à développement, c'est-à-dire qu'une fois la croissance de l'humain terminée, la puce ne peut plus grandir et donc la médiumnité est au plus bas. Mis à part pour ceux qui l'ont déjà en eux de façon innée, sur qui l'effet est inversé.

- Comment ça un effet inversé ? Ça veut dire que ceux qui peuvent voir à l'origine ne peuvent plus ?

- Oui, mais je te pris de ne pas m'interrompre, me dit-il avec un sourire qui me rappelle quelqu'un. Je disais donc que la puce devait se développer en même temps que l'organisme vivant pour que cela fonctionne au mieux. Comme je vous l'ai exposé juste avant, les terriens ne voulaient pas laisser leurs bébés aux scientifiques, mais qui leur en tiendrait rigueur ? Ils ont décidé d'inventer de toutes pièces une fin du monde, l'explosion du soleil.

Benoï montrent des photos décrivant ce qu'il raconte, il en sort d'autres avec des vaisseaux dessus.

- Il reste donc une partie des humains sur Terre, les sceptiques, qui avaient raison de ne pas y croire, sinon on ne serait plus là, dit-il en riant. Et il y a d'autres personnes qui ont suivi les scientifiques qui se sont autoproclamés "bienfaiteurs". D'énormes vaisseaux faits pour récupérer les humains de toute la planète et d'autres un peu plus petits pour récupérer les animaux, deux de chaque, un mâle et une femelle, comme une arche de Noé 2.0, apparaissaient un peu partout dans le monde, petit à petit. Pour monter à bord, les parents de nouveau-nés devaient laisser les bienfaiteurs poser la puce. "Pour éviter toute contamination par des enfants". Les adultes faisaient confiance aux scientifiques et ne s'attendaient pas à ce que ce soit un test de médiumnité sur leurs enfants.

- Pardon de vous interrompre à nouveau mais, comment savez-vous tout ça ?

- Ce n'est pas grave, c'est normal que tu te poses cette question. Dans ma famille, à cette époque, nos ancêtres étaient des bienfaiteurs mais ils n'étaient intéressés que par l'existence d'une autre planète habitable,. Ils se sont séparés, ils savaient que la fin du monde n'était qu'un prétexte pour les expériences de leurs collègues. Une lignée est restée sur Terre pour expliquer ce qui s'était passé durant toutes ces années sur Terre pour qu'un jour, si quelqu'un venant de là-bas arrive, nous puissions lui expliquer le pourquoi du comment, et tu es ce quelqu'un. L'autre lignée est partie sur ta planète et eux, devait faire la même chose mais pour ce monde-ci. Nous nous sommes donc réparti les ouvrages de recherche et les photos pour quand ce jour arriverait. Et aujourd'hui tu es là.

Il repose les photos comme pour indiquer que son récit est terminé.

- C'est impressionnant, dis-je sans trop savoir comment réagir.

- Mais grand-père, dit Cléa, tu n'as pas expliqué pour la puce. Comment cela se fait qu'elle ait un effet inversé ?

- Si je ne l'ai pas expliqué, c'est parce que j'ai oublié, répond-il en gloussant. Mais Johan, reprend-il plus sérieusement, si tu en as besoin, j'ai toute une pièce remplie d'ouvrages qui répondront à la moindre de tes questions. Je t'ai simplement résumé le plus important à mon sens.

- Je vous remercie amplement Benoï. Votre récit est déjà très instructif. Pour être honnête, vous me rappelez mon grand-père, votre maison ressemble à la sienne, du moins à l'intérieur et le fait que vous ayez gardé tous ces ouvrages aussi, il a fait la même chose.

- Johan, ce que tu me dis là, ne veut qu'une seule chose, dit Benoï, l'air un peu surpris. Ce plan d'intérieur, celui de ton grand-père et le mien, est un design qui est transmis depuis cette même époque, de génération en génération dans notre famille, c'est également notifié dans les documents que j'ai récupérés. S'il possède aussi une pièce pour garder ces documents, c'est que nos familles n'en forment qu'une.

Il reprend son souffle.

- Nos ancêtres de cette époque sont les mêmes. Je suis, il sèche une larme coulant le long de sa joue.

- Je suis très ému, si tu savais. Cela fait si longtemps que nous attendons ce moment, je ne pensais pas être en vie pour le vivre, dit-il en ravalant un sanglot. En plus, tu fais partie de nos lignées, si ce n'est pas un signe du destin, je ne sais pas ce que cela peut-être.

Je regarde Judith et Simon, eux aussi ont les larmes aux yeux.

- Je ne pensais pas que c'était si important pour toi, mais je suis vraiment heureux, dit Simon à son père.

- Cette journée était forte en émotions, rentrons à la maison, ajoute Judith.

- Oui, allez-y. Je t'attends demain Johan si tu as besoin, je te laisserai faire tes recherches et je répondrai à la moindre des questions.

- D'accord, merci beaucoup, je reviendrai demain, dis-je le sourire aux lèvres.

- Allons-y, disent Judith et Simon en cœur.

Alors, nous repartons dans la rue bétonnée pour retourner chez Cléa, Judith et Simon. Sur le chemin du retour, je me dis que j'avais probablement des dons innés comme d'après ce qu'à dit Benoï. Je dois donc trouver comment retirer cette satanée puce. J'ai quand même besoin de plus d'informations sur cette chose. 

J'ai vraiment hâte de retourner chez Benoï pour enfin avoir des réponses à mes questions. 

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 19 ⏰

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