Chapitre 10

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J'arrive au niveau de la mésosphère qui se situe entre cinquante et quatre-vingts kilomètres de ce que l'on appelle La croûte, en gros, c'est là où on pose les pieds, enfin pour moi, le vaisseau. J'appuie sur le bouton pour atterrir tout en constatant, qu'en effet, la Terre ressemble beaucoup à Terranéo. L'atterrissage prend une dizaine de minutes, je ne sais pas vraiment où j'arrive mais, en comparant mon planisphère et ce que j'ai vu de la Terre, je pense me poser dans un pays qui s'appelle France. En regardant dans mon vaisseau, je vois l'horloge qui indique 10h03. Si vie il y a encore sur cette planète, j'espère que ce sont des personnes diurnes. Je sens que le vaisseau touche le sol. Bon, grand-père m'a dit que l'on peut respirer aussi sur Terre, mais, un peu de précautions n'a jamais tué personne, j'enfile donc une des combinaisons prévues à cet effet. Je regarde derrière moi, avec un sourire nostalgique, en me rappelant les aventures que j'ai vécu ces dernières vingt-quatre heures et en pensant que sans mon grand-père, il y a quelques années, si quelqu'un m'avait dit que j'irai sur une autre planète un jour, je lui aurai sûrement ris au nez. Je regarde maintenant devant moi et je crois pouvoir dire sans me tromper que j'ai atterri dans un champ. Cette planète est quasiment similaire à la mienne de ce que disent les livres mais, c'est également ce que je constate, seules certaines petites choses doivent être différentes. Au moins, le ciel n'est pas rouge ou violet et l'herbe n'est pas bleue. De drôles d'animaux me regardent, je crois qu'ils sont effrayés. Ils ressemblent un peu à Dave, sauf qu'ils n'ont qu'une queue, des oreilles triangulaires, ne grognent pas mais font un bruit qui est très étrange, comme s'ils essayaient d'évacuer quelque chose de bloqué sur leur palais. Il n'y avait pas de livre sur la faune de la Terre, je vous avoue que je ne sais pas quoi faire, ils ont l'air petits mais je vois quelque chose dans leurs yeux, comme une envie de détruire le monde où au moins de le diriger d'une main de fer. Heureusement j'ai prévu du rembourrage dans ma combinaison. Je passe entre eux, doucement, ils me fixent puis retournent vaquer à leurs occupations.

"Pitié, dites-moi que ce ne sont pas les dernières créatures sur Terre, je ne veux pas avoir fait tout ça pour rien" pensé-je.

Je vois des habitations un peu plus loin, toutes de la même forme, cubique, grises ou blanches, ce sont les seules couleurs que j'arrive à apercevoir. Elles ont l'air d'avoir été créées par l'être humain et je vois que la route est bizarrement faite. L'herbe n'a pas l'air d'avoir beaucoup de place dessus ou dans la ville. Il n'y a quasiment que du béton, ou du moins quelque chose qui y ressemble. Je pense que je vais devoir m'habituer à beaucoup de choses durant mon séjour. Déjà, c'est évident mais le soir, je ne verrai que la Lune, c'est très dépaysant. Je continue mon chemin, Mis à part la forme des habitations, c'est assez similaire à chez moi, mais leur herbe a l'air sec même si je remarque que des fleurs réussissent tout de même à pousser, c'est très étrange, ils n'ont peut-être pas de système d'irrigation souterrain ici, du moins, pas aussi perfectionné que le nôtre. De plus, chaque jardin est constitué d'un petit rectangle de pelouse et le reste c'est du béton ou des graviers selon le bon vouloir des propriétaires j'imagine. Dans les rues de tout petit carrés de terres n'ont pas été envahi par le béton pour y laisser pousser certains végétaux. Je m'émerveille devant presque tout, les arbres ont des fruits que je ne connais pas, les fleurs sont si différentes sur Terre. Et soudain, j'entends une voix.

-Eh ! Eh toi !

Je me retourne vers là d'où vient la voix.

- Oui toi ! T'es pas du coin, si ?

Je me retrouve face à une jeune fille, qui doit avoir mon âge, ou presque. Elle est bien plus petite que moi, le teint pâle avec les joues rougies, de grands yeux bleus, un petit nez, une bouche de taille moyenne, des cheveux blonds lui arrivant au milieu du dos, des formes assez généreuses, bien que ce ne soit pas ce que j'ai regardé en premier, pour qui me prenez-vous ? Je m'étonne de comprendre sa langue qui doit être le français j'imagine. Peut-être que le miclanais et le français sont identiques, c'est possible, après tout, nos usurpateurs, hum, nos bienfaiteurs, viennent de la Terre à l'origine. J'ai de la chance.

- Non, en effet, je viens d'arriver, pourrai-je vous demander l'asile ?

- L'asile ? Le plus proche est à vingt minutes d'ici mais, pour quoi faire ?

- Euh, non, demander l'asile c'est vous demander si je peux rester chez vous. Ce serait juste le temps d'une journée et d'une nuitée, si cela ne vous dérange pas, évidemment.

- Ah ! Je me disais aussi, ce serait bizarre de demander où est l'asile, surtout d'assumer d'y aller en fait, faudrait être drôlement courageux. Moi, ça ne me dérange pas, mais je dois voir avec mes parents, viens, au pire, on te trouvera un autre endroit ensemble.

Je trouve sa gentillesse très étrange, méfions nous, il doit y avoir des personnes malveillantes aussi sur cette planète. J'entre dans le jardin d'où m'appelait la jeune fille. C'est très joli, des fleurs rouges et roses, des fleurs uniquement roses et des fleurs uniquement rouges. Elles sentent merveilleusement bon.

-Aïe !

Une épine me pique le doigt. Une épine ? Sur une fleur ? D'autant plus qui sent si bon ? Je ne me referai pas avoir, je demanderai quand j'aurai confiance en cette famille.

J'arrive à la porte et je toque.

- Oui, entre, j'ai prévenu mes parents, ils arrivent pour te saluer.

Je me permets donc d'entrer, je suis la demoiselle et arrive sur un canapé très moëlleux, pas le temps de regarder autour, j'arrive surtout à remarquer la dissonance qu'il y a entre les couleurs extérieures, principalement ternes, et celles à l'intérieur, plutôt douces et chaudes, ça fait penser aux vacances. Mais la panique se fait sentir quand j'entend les bruits de pas se rapprocher. Ils se font de plus en plus proches puis s'arrêtent net.

- Papa, Maman je vous présente ...

- Johan ! dis-je avec une voix légèrement plus forte que je ne le voudrais.

- Voilà, Johan. Et Johan nous demande l'asile pour aujourd'hui et la nuit, est-ce que vous seriez d'accord ?

Je relève doucement la tête et soudain, je vois leurs visages et je le sens. Non, ils ne sont pas d'accord et ils ne sont pas contents. 

Et si c'était possible ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant