Depuis petit mes parents m'ont toujours fait adorer le grand mage noir qu'avait été celui-dont-on-ne-devait-pas-dire-le-nom. Adorateurs de la magie noire, j'avais baigné dans divers sortilèges qui, alors qu'il me semblait utilisé par tout le monde, était en réalité très mal vu.
Mes parents ne m'ont jamais caché avoir préféré sauver leur vie durant les nombreux procès concernant les mangemorts suite à la chute de Voldemort lors de la première guerre. Ils savaient qu'ils s'étaient fait bon nombre d'ennemis parmi les mages noirs mais ils n'avaient jamais eu peur. Ils n'avaient jamais douté de leurs capacités.
– Dans notre famille, nous marchons fièrement. Me répétait sans cesse mère.
– Qu'ils essaient donc de nous attaquer et ils verront alors à qui ils ont affaire, poursuivait alors père à ses côtés.
Mais quand ils ont été pris en embuscade lors de l'année de mes huit ans durant une promenade, j'ai alors commencé à douter. Devais-je suivre leur trace ? C'est alors qu'un membre de la famille Selwyn m'a alors pris sous son aile, continuant de me faire grandir dans l'espoir de voir renaître celui qui avait causé le chaos dans le monde des sorciers avant ma naissance.
Il m'a alors fait prendre une toute autre identité, pour que je puisse servir mon futur maître quand il serait de retour. Les Langstone n'étaient pas trop reconnus dans le monde des sorciers bien que sang-pur depuis toujours.
C'est alors que lors de ma répartition à Poudlard, alors que le choixpeau souhaitait m'envoyer dans la maison des serpents, je l'ai supplié de m'envoyer à Poufsouffle. Selwyn aurait préféré que je sois à Gryffondor pour que je puisse mieux approcher le garçon à la cicatrice mais j'ai visé autre chose.
Potter avait toujours été sous haute protection, celui qui devait à tout prix être protégé. Vouloir l'approcher avec une intention cachée n'était pas bon pour ma pseudo identité. Je devais me fondre dans la foule, devenir ce que j'avais toujours trouvé répugnant et abject : un né-moldu. Qui pouvait se méfier d'un petit né-moldu découvrant la magie pour la première fois et dont Voldemort était censé être la menace numéro un.
Au lieu de m'approcher du garçon directement, je comptais bien me mettre dans la poche ses amis proches. Mais c'était bien plus compliqué que prévu. Tandis que le rouquin ne quittait jamais Potter et que la brune était souvent introuvable ou trop obnubilé par ses livres, j'avais alors rabattu ma dernière carte sur la dernière personne qui semblait avoir rejoint le cercle restreint des amis proches du survivant : Luaine Lukas.
Selwyn m'avait longtemps dit que l'aîné des Lukas avait souillé leur sang avec un moldu irlandaise donnant ainsi naissance à Luaine, qui n'avait rejoint Poudlard qu'à partir de sa troisième année, ayant fait les deux autres en France.
J'avais enfin pu interagir avec elle pour la première fois durant la période du mois d'octobre où la neige avait fait son apparition assez tôt cette année-ci. Elle était dans la cour, jouant distraitement avec la neige et ses cheveux qui avaient virés au blanc sûrement à cause du froid. Je me rappelle n'avoir pas été discret en m'approchant d'elle, souhaitant me faire entendre. Quand j'ai pu voir son visage de plus près, mon cœur avait loupé un battement quand j'avais pu constater qu'elle pleurait, alors inconsciemment je lui avais demandé si elle allait bien.
Elle avait vite reprit ses esprits par la suite et ses cheveux avaient repris une teinte violette, celle qu'elle portait en temps normal. Etais-ce un choix de sa part de toujours avoir cette teinture ? Néanmoins, j'étais vite rentré dans mon personnage d'enfant découvrant à peine le monde sorcier, m'extasiant pour rien, surtout quand son visage avait pris la forme d'un canard suite à ma demande. C'était très drôle.
- Je m'appelle Nicholas Langstone, je suis en première année à Poufsouffle.
Luaine m'avait alors tendu la main que j'avais serré avec une fausse joie.
- Enchantée Nicholas. Moi c'est Luaine Lukas en troisième année à Gryffondor.
Et voilà comment, tout doucement, j'étais rentrée la vie de Luaine Lukas sans qu'elle ne s'aperçoive de la supercherie. Cette année-là, je n'avais pas réellement cherché à me rapprocher de Potter car je devais m'assurer d'avoir pleinement la confiance de la métamorphomage avant de proposer quoique ce soit.
Lors de ma deuxième année, Luaine et moi avons continué à nous voir à la bibliothèque pour travailler nos différents cours mais également aussi dans la cour où je parlais de ma vie imaginaire chez les moldus et de sa vie à elle en Irlande. Là encore, je n'avais pas pu approcher le gryffondor. Selwyn commençait d'ailleurs à s'impatienter mais pas pour cette raison.
Comme personne n'avait pu rentrer pour ce noël à cause du bal de noël organisé à cause du tournoi des trois sorciers, je n'avais pas pu avoir d'informations de la part de Selwyn et de son humeur étonnamment joyeuse et anxieuse en même temps. Quand à la fin d'année, j'avais pu apprendre par Hermione, qui me connaissait de vue pour m'avoir souvent aperçu avec sa cousine, l'état de Luaine suite à des évènements qui m'avaient fait sourire intérieurement. Voldemort était de retour. Néanmoins, sans savoir pourquoi, je n'étais pas totalement satisfait. Mon regard était toujours dirigé vers la table des rouges et ors espérant apercevoir le visage de Luaine parmi tous ces sorciers. En vain, jusqu'au dernier jour.
C'est là que j'avais compris que mon plan commençait alors à se retourner contre moi. Car quand j'ai pu apercevoir son visage sortir de l'infirmerie, même si elle n'avait pas vu ma présence, j'avais ressenti un tel soulagement en la voyant. Ce n'était pas bon.
Je n'avais aucun ami à Poufsouffle, tous semblait ne pas savoir mon existence à mon plus grand bonheur. Cependant, plus je grandissais et plus je sentais ce vide au fond de moi. Ce que je faisais était-il vraiment nécessaire ? Mes idées étaient-elles les bonnes ? N'allais-je pas le regretter plus tard ?
L'année suivante, je n'avais quasiment pas vu Luaine. Je m'étais grandement remis en question durant cette année mais mon bras gauche me rappelait constamment mon choix et mes responsabilités. Je ne pouvais plus reculer malgré ma peur. Un Langstone ne devait pas montrer ses faiblesses.
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– Nicholas...? Mais pourquoi ? Qu'est-ce que tu es en train de faire ?
J'avais dû résister pour ne pas m'excuser, lui dire que je n'avais plus le choix, que j'étais obligé, que j'étais faible. J'avais été impuissant en voyant le regard de Luaine se détruire en me voyant dans le mauvais rôle.
Depuis, la culpabilité me rongeait doucement. De l'extérieur je ne montrais rien, donnant l'impression juste que ce qui se passait à l'extérieur était insignifiant à mes yeux. Alors que je revois simplement en boucle ma seule 'amie' partir définitivement de ma vie. Mes choix d'enfants venaient de me détruire.
Le reste ne fut pas plus glorieux. Devoir emmener Luaine dans cette cage, cet endroit qui me donnait des sueurs froides à chaque fois que je devais venir, tout ça me faisait tort. Mais que pouvais-je faire ? J'étais dans le camp des mangemorts, je ne pouvais plus faire marche arrière comme Thomas. Ma seule bonne action, ça a été de trouver l'elfe des Lukas dans les cuisines du manoir pour lui demander de l'aider discrètement. J'avais appris plus tard que Malefoy fils avait fait la même demande quelques heures plus tard.
Finalement, quand je me suis senti partir après ce combat, quand j'ai pu éviter à Luaine de sombrer sous les décombres. J'étais soulagé. Elle était vivante. Je l'avais blessée, l'avait combattue mais elle avait gagné. Toute la peine qu'elle ressentait, elle l'avait utilisée pour ce combat. Ce combat si symbolique à nos yeux. La fin de notre histoire, de mon histoire.
Merci Luaine, d'avoir été sincère avec moi. Ma seule amie.
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Sorcière et métamorphomage TOME V
Fiksi Penggemar• Tome final de sorcière et métamorphomage • Tandis que leurs camarades souffraient en silence sous les règles stricts des mangemorts, le trio d'or ne relâchait pas ses efforts pour aller à bout des horcruxes. De son côté, Luaine luttait. C'était l...