Chapitre 20 : 'En scène Lukas'.

44 4 0
                                    

Pouvait-elle empêcher des morts qu'elle avait pu prédire ? Tonks était tout de même morte par sa faute. Remus allait-il mourir ? Et ses amis ? Et Ginny ? Tant de questions tandis qu'elle se faisait traîner par son oncle entre les corps au sol qui n'allait pas se relever. Ce dernier semblait lancer des sorts à tout va, sûrement pour compenser le mollasson qu'était devenue Luaine.

Thomas avait ramené sa nièce vers les portes du château, du moins les débris des portes puisqu'elles avaient été détruites. Son oncle, qui boitait de la jambe gauche, la prit par les épaules :

– Bon Luaine ! Sur ce terrain c'est vivre ou mourir tu m'entends ?! On a pas le temps des doutes et des pleures ! Thomas la secoua. Reculer face à l'ennemi c'est perdre d'avance ! Donc maintenant tu vas dans la Grande Salle, tu n'es pas en état de combattre !

La violette ne répondit rien. Les paroles de son oncle résonnaient dans un coin de sa tête. Devait-elle vraiment aller se cacher ? Était-elle si inutile en combat ? Le professeur McGonagall avait-elle fait fausse route en la pensant capable de combattre dans ce parc ?

Tandis que Thomas était reparti combattre dehors, Luaine n'avait pas bougé d'un iota. Les bruits d'éboulement, des sortilèges, des cris... Tout était si lointain.

Ressaisis-toi Luaine bordel ! pensa-t-elle en colère contre elle-même.

– LUKAS !

Cette voix...

Luaine releva alors la tête, sortant de sa léthargie faisant face à son prochain adversaire qui avait un sourire mauvais accroché au visage. Ses yeux étaient pourtant tout l'inverse de ce qu'il souhaitait montrer. Ses yeux avaient peur.

– Nicholas.

Il lui balança un sortilège en pleine poitrine la faisant traverser le hall à toute vitesse avant de se cogner brutalement contre un mur qui n'était déjà plus en bon état. Tandis qu'elle se relevait difficilement, le jeune garçon s'approcha lentement, ricanant.

– En scène Lukas. Il pointa de nouveau sa baguette vers elle. Ta dernière heure à sonnée.

Une fois debout, la violette ne pensait plus à Tonks, ni à toutes les futures pertes qu'elle devait empêcher. Elle était prête cette fois-ci. Mais était-ce possible de se préparer à ce qui allait suivre ?

Reculer face à l'ennemi c'est perdre d'avance ! La voix de son oncle résonna plus fort dans l'esprit de Luaine à cet instant.

– Alors c'est là que ça doit finir Nicholas ? Luaine était armée de sa baguette qu'elle avait brandit face à son ancien ami.

– J'ai juré que ce serait moi qui aurai ta peau Lukas.

Un étrange silence s'était installé entre les deux. Luaine pouvait se remémorer ses souvenirs au combien joyeux au côté de l'ancien Poufsouffle, puis elle repensa aux derniers mois à ses côtés. Froid, méchant mais étonnamment toujours à ses côtés. Quand Voldemort et Bellatrix la mutilait avec divers sorts, à son réveil, il était là.

Un enchaînement de sortilèges fusèrent entre eux. Luaine et Nicholas se battaient ardemment pour faire tomber l'autre. La vie ou la mort ? Qu'allait-il advenir d'eux ? Qui allait se salir les mains du sang de l'autre ce soir ?

Luaine lança un énième sort informulé qui atteignit finalement le torse du brun. Le souffle court, la violette vint se rapprocher du corps à terre du mangemort, toujours la baguette bien levée. Baissant le regard pour fixer sa silhouette, Luaine eut une hésitation.

– Tu ne m'as jamais considérée comme une amie ? lui demanda alors Luaine.

Nicholas la fixa étonné. Il pensait son sort scellé, il pensait voir là la fin de son chemin si ardu. Lui qui avait dû batailler toute son enfance pour faire honneur à ses parents, pour rentrer dans leur bonne grâces. Nicholas était surpris.

– Pourquoi l'aurais-je fait ? Nous sommes des opposés, Nicholas soupira.

– Alors pourquoi tu as continué à m'épauler mentalement ces derniers mois ?

– J'avais pitié ! Ne t'invente pas des histoires Lukas.

Luaine abaissa finalement son bout de bois pour finalement s'asseoir en face de son supposé ennemi.

– Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda Nicholas, les sourcils froncés.

– Je m'assois ça semble évident.

Peut-être était-il nerveux, que le trac de mourir ici lui faisait perdre la tête mais Nicholas s'était mis à rire. Un rire incontrôlable qui entraîna rapidement la violette dans un rire. C'était une vision étonnante dans ce monde de guerre que de voir deux personnes qui s'affrontaient deux minutes auparavant rire par la suite.

– T'es vraiment emmerdante Lukas, j'espère que tu le sais, fit Nicholas une fois calmé.

Luaine essuya une larme qui s'était échappé du coin de son œil gauche.

– On me l'a déjà fait remarquer oui.

Un petit crac. C'est ce qui avait interrompu le petit moment de calme entre eux. Luaine ne l'avait pas entendu comparé à Nicholas qui avait relevé la tête pour voir le mur précédemment derrière eux s'effondrer au-dessus de leur têtes. D'un geste désespéré, il poussa la violette loin de lui tandis que les premières pierres vinrent le bloquer au sol.

Sonnée, Luaine dut attendre que la poussière qui s'était levée s'estompe pour ne voir que le haut du buste du garçon ainsi qu'un bras hors de ce tas de pierres.

– Nicholas !

L'adolescent eut un gémissement de douleur tandis qu'une flaque de sang se formait doucement sous son crâne.

– Lu...Luaine ?

– Je suis là !

La violette se rapprocha rapidement de lui, paniquée. Bouger les pierres avec la magie allez créer un nouvel éboulement et ce n'était pas l'effet voulu. Comment allait-elle pouvoir le sortir d'ici ? Elle se mordit la lèvre inférieure.

– Tu sais... Les moments avec toi... Ils n'étaient pas si terribles que ça...

Luaine eut un sanglot en voyant doucement la peau de son ami blanchir, sentir ses doigts se refroidir au fur et à mesure et bleuir rapidement.

– Tu fais vraiment chier... Pleure pas...

C'était sûrement un geste douloureux pour lui mais il avait, comme il le pouvait, serré la main de la violette tout en lui faisant un sourire malgré la douleur et la fatigue qui le prenait.

– Tu as gagné ce combat on dirait...

– C'était un match nul. Luaine renifla.

– J'ai été un piètre ami... Hein ?

– Oh que oui, mais je te pardonne.

La main de Nicholas ne tenait plus celle de Luaine. Elle trembla légèrement tout en ayant les yeux fermés. Quand elle les rouvrit elle put voir le sourire soulagé du garçon qui semblait être parti sereinement. Un dernier soupir et Luaine s'était déjà relevée pour affronter l'inévitable. Elle laissa à contre-coeur le corps désormais sans vie de Nicholas. Luaine comptait bien se battre jusqu'à la fin.

Sorcière et métamorphomage  TOME VOù les histoires vivent. Découvrez maintenant