___TU ES MA PROPRIÉTÉ___
3 jours plus tard :
Vendredi 18 août 2018, 14h39.La journée tant redoutée était enfin arrivée. Tout avait été si rapide, si soudain. À peine avais-je eu le temps de m'y préparer. J'étais là, dans la chambre de Kokonoi, le regard perdu sur ses valises ouvertes, tandis qu'il se préparait pour son départ. Mon cœur se serrait à l'idée qu'il s'en aille.
« Tu sais, on peut encore changer l'horaire du vol, » tentai-je, dans un dernier élan de désespoir.
Il resta silencieux un instant, ses mains s'arrêtant sur le col de sa chemise qu'il ajustait. « TP, c'est déjà fait, » répondit-il finalement, sans lever les yeux.
« Il est encore tôt... » insistai-je doucement, espérant encore un miracle.
Kokonoi ne répondit pas immédiatement. Je pouvais sentir son hésitation, mais après un long moment de silence, il lâcha un soupir, s'approcha de moi et s'accroupit pour être à ma hauteur. Il prit mon visage entre ses mains, ses yeux rencontrant les miens avec une tendresse inhabituelle.
« Je sais que tu ne veux pas que je parte, » commença-t-il d'une voix douce. « Mais tu dois comprendre que c'est le moment pour toi de te comporter comme une adolescente normale. Ces derniers temps, tes douleurs se sont arrêtées. Profite-en. Je t'appelle tous les jours, c'est promis. Et peut-être que je reviendrai avec Inui pour les vacances de Noël. »
« Pour repartir juste après... à quoi ça peut bien servir ? » répliquai-je, la voix tremblante d'émotion.
Kokonoi resta silencieux, incapable de trouver une réponse qui puisse apaiser mes craintes. Mais avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit, Inui fit son apparition à la porte de la chambre.
« On doit y aller, » annonça-t-il d'un ton calme.
Kokonoi soupira avant de se redresser. « Très bien... » Il se tourna vers moi, tentant de cacher son propre malaise. « Allez, princesse, on y va. »
Je me contentai de hocher la tête. « D'accord, » murmurai-je.
Ellipse – 15h19.
Nous étions tous réunis devant le jet privé de la famille Hajime. Mr. Sano, Sanzu, et les frères Haitani nous accompagnaient, tandis que les autres étaient restés au manoir du Bonten. Le moment du départ approchait, et l’atmosphère se faisait de plus en plus pesante.
Pdv Kokonoi :
Sanzu, toujours aussi insouciant, tapota mon épaule. « T'inquiète pas, mec. Ta sœur sera en sécurité avec moi. »
Je lui jetai un regard méfiant. « Dois-je m'inquiéter quand tu dis ce genre de choses ? »
Sanzu leva les mains en signe d’innocence. « Non, bien sûr que non. »
Ran, l'aîné des frères Haitani, intervint à son tour, un sourire en coin. « Mikey n'est pas si méchant, tu sais. Il s'est bien rapproché d'elle depuis le dîner avec le gang. »
« On t’appellera en cas de problème… urgent, bien évidemment, » ajouta Rindou, plus sérieux.
Je les écoutai, mais mes pensées étaient ailleurs. Mon regard se portait sur ma sœur, et l’idée de la laisser derrière moi me pesait. Mais je n’avais pas le choix. « Ouais... » murmurai-je finalement.
Sanzu jeta un coup d'œil à sa montre avant de déclarer : « Il est temps d’y aller. »
« Ouais, c'est l'heure... »
Avant de monter dans l’avion, Mikey et TP s'approchèrent de nous. J'observai leur interaction avec attention, un brin de suspicion me traversant l’esprit. Mikey avait changé ces derniers jours. Il était devenu plus doux avec elle, presque protecteur. Était-ce un bon signe, ou simplement le calme avant la tempête ?
Ma sœur prit la parole, sa voix faible mais pleine d’émotion : « Faites un bon voyage... Appelez-moi dès votre arrivée. »
Inui hocha la tête, un léger sourire aux lèvres. « Tu peux compter sur nous. On le fera, c’est promis. »
Je restai silencieux, mes pensées tourbillonnant.
Mikey s'avança, ses yeux froids fixés sur moi. « Je sais que ça ne te fait pas plaisir de partir pendant cinq mois, » dit-il calmement. « Mais tu n'as pas à t'inquiéter. Tu sais très bien que TP n'a rien à craindre avec moi à ses côtés. »
Je soupirai, résigné. « Oui... je n'en doute pas. À dans cinq mois, boss. »
Mikey acquiesça. « Oui, à dans cinq mois. »
Ton pdv :
Kokonoi s’approcha de moi, puis déposa un baiser tendre sur mon front avant de m’enlacer. Ce câlin semblait durer une éternité, comme si aucun de nous deux ne voulait se lâcher. Finalement, il se détacha de moi à contrecœur, monta dans le jet, et la porte se referma quelques minutes plus tard.
[Dans mes pensées : cinq mois sans eux...]
Je restai immobile, fixant le jet qui s'éloignait peu à peu. Mon cœur se serrait, une douleur sourde se répandant dans ma poitrine. Tout semblait si irréel. J'avais l'impression d'être abandonnée, même si je savais qu'ils reviendraient. Mais cinq mois… c'était long, bien trop long.
Une main se posa doucement dans mon dos. Je me tournai pour voir Mikey, ou plutôt Monsieur Sano, qui me regardait avec une expression plus douce que d'habitude. Cette gentillesse soudaine me surprit, mais étrangement, elle me réconforta.
« Retournons dans la voiture, » dit-il calmement.
« Très bien, » répondis-je d'une voix presque inaudible.
Nous marchâmes en silence jusqu'au véhicule, Mikey à mes côtés, toujours silencieux mais attentif. Le chauffeur m'ouvrit la portière, et je montai à l'intérieur, suivie de près par les hommes du Bonten. Mikey s'installa à côté de moi, et je sentis sa présence rassurante, bien qu'inquiétante.
« C'est quoi la prochaine destination ? » demanda Mikey d’un ton détaché.
Rindou, assis à l'avant, répondit sans se retourner. « Chez Hanma, on doit terminer le projet. »
Mikey hocha la tête. « Uhm… d'accord. »
La voiture démarra, et tandis que nous nous éloignions de l'aéroport, je regardais par la fenêtre, observant le jet disparaître peu à peu dans le ciel. Mon cœur était lourd, et je ne pouvais empêcher cette vague de tristesse de m'envahir. Cinq mois… Comment allais-je tenir tout ce temps sans eux ?