Chapitre 8 : La fuite

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Je ne sais pas où je cours mais je cours.

Je ne sais pas depuis combien de temps je cours mais je cours.

Mon épaule est de plus en plus douloureuse mais je continue de courir.

Je cours parce que je ne peux pas m'arrêter. Je ne veux pas m'arrêter. Je ne veux pas y retourner. Il me tuera pour avoir tenté de fuir.

Mais qui n'aurait pas fui ?

Je ne suis de plus en plus essoufflée. Je fini par m'arrêter à court de force et de souffle. La forêt semble s'étendre sur des kilomètres dans tous les sens. C'est sans espoir je le sais mais je dois continuer d'avancer, je le dois si je veux m'en sortir.

Je regarde dans tous les sens pour essayer de reconnaitre quelque chose mais tout se ressemble. Je ne sais pas où je suis et cela me terrifie. Suis-je même encore aux États-Unis ? Rien ne me dit qu'ils ne m'ont pas emmené de l'autre côté de la planète.

Je repense à la maison dont je suis sortie, parce que oui j'étais enfermée dans la cave d'une immense maison. Ces hommes doivent être extrêmement riches pour posséder une baraque pareille.

N'ont-ils rien d'autres à faire ? Et puis d'abord qui sont-ils ?

Je sais que l'un d'entre eux s'appelle Hunter, il me l'a dit, et qu'un autre s'appelle Nate ...

Ils n'ont clairement pas l'air d'être des enfants de coeur ... J'ai des frissons rien qu'à penser au regard de mon bourreau. Ce regard noir, vide ... mort ...

Comment en arrive-t-on là ?

Je continue de divaguer en m'éloignant toujours plus de l'endroit où j'ai été retenue prisonnière. Je ne compte pas y retourner donc je continue d'avancer.

Qu'ai-je fais pour mériter ça ?

Je m'en sortais plutôt bien dernièrement. J'allais en cours je voyais des gens, je pensais même à faire des rencontres.

Alors pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi moi ? 

Mes pensées sont interrompues par des cris. Ce sont des hommes, surement à ma poursuite. Je les entends derrière moi et je sais qu'ils ne sont pas loin mais je n'ai plus de forces. Je marche alors aussi vite que je peux en me faisant le plus discrète possible afin qu'ils ne me retrouvent pas.

Les branches humides craquent sous mes pieds et les ronces égratignent les mollets mais je ne m'arrêtent pas. Je prie juste pour que la forêt s'arrête bientôt.

Je me tiens toujours le bras pour amoindrir ma douleur à l'épaule. Plus j'avance plus j'ai mal. Chaque pas est une souffrance sans nom mais je ne peux plus faire machine arrière. S'ils me rattrapent, je ne donne pas chair de ma peau.

La nuit est tombée depuis longtemps, ce qui rend ma fuite encore plus compliquée. Plusieurs fois, je trébuche. Je me relève, à chaque fois, sans attendre et marche de nouveau.

Je sens mes genoux écorchés et mes yeux brulent.

Je ne sais plus quoi faire et je panique intérieurement pourtant je continue d'avancer, je le dois. La nuit est profonde mais je décerne au loin des lumières. Je ne suis donc pas au milieu de nul par. Il y a une ville, des maisons, des gens qui m'aideront surement.

Je marche pendant plusieurs dizaines de minutes, quand j'entends le bruit d'une route. Je me remets donc à courir, étant sûre que je suis sauvée.

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