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4. Vernis Perle

Appartement de Taylor, Manhattan, 14h35.

Les yeux devant mes lunettes, j'étais plus que concentrée dans mes bouquins. Mon retard s'était légèrement atténué mais n'avait pas disparu pour autant. Tout en lisant tout ces mots dont je me forcer à être intéressé, j'espérais recevoir un appel ou un message de mon père. Il ne m'avait rien envoyé.

Taylor était assis sur une chaise, les pieds sur la table, entrain de se limer les ongles. À ce stade-là, elle se limait les mains. Cela faisait une heure qu'elle frottait cette lime sur ses ongles.

À peu près 2h s'était écoulé sans que je ne lève mes yeux de ces bouquins mais bizarrement, je n'arrivais pas à me concentrer. Je n'avais qu'en tête les messages que j'espérais recevoir de la part de mon père, il ne m'avait donné aucune nouvelle de lui ni ne m'en avait demandé depuis que j'étais arrivé à Manhattan. Les seuls appels que je recevais, étaient ceux d'Oliver. J'étais vraiment heureuse que quelqu'un pense à moi et qu'il m'appelle, mais j'en espérais autant de la part de mon père... Même Marlene avait fait plus d'effort que lui en demandant à Oliver comment j'allais. Plus les jours passaient, plus je me sentais insignifiante à ses yeux. J'avais fais de mon mieux pour entrer là où mon père rêvait que j'aille, j'avais vraiment espéré un certain rapprochement si je réalisais ce qu'il attendait le plus de ma part.

Peut-être que comme Oliver a dit, il est vraiment occupé...

Au début, je demandais souvent à Oliver en milieu de conversation si papa comptait m'appeler mais je voyais qu'il n'avait pas plus de réponse lui non plus et que ça commençait à l'agacer que je parle de lui dans chacune de nos rares conversations, ce que je comprends, alors j'ai fini par ne plus lui demander. J'ai malgré moi encore espoir qu'il finisse par m'envoyer un message. Ça prendra peut-être du temps mais je suis sûr qu'il le fera.

Je suis sa fille.

-Tu préfère quelle couleur ? Me demande soudainement Taylor en faisant cliquer les deux flacons de vernis.

-Le blanc.

Elle se mit à regarder les deux couleurs de plus près, il n'y avait plus que le bruit de son chewing-gum qui claquait dans la pièce et la légère musique qu'elle avait mise en fond.

-C'est du perle.

Je levais les yeux au ciel, exaspéré de sa précision sur des couleurs de vernis.

-Dans ce cas, le perle, lui dis-je dans un rictus.

Elle me sourit, enthousiaste, avant de déclarer :

-Alors je mettrais le rouge.

Je fronçais les sourcils, troublé.

-Alors pourquoi-

-Tu vas mettre le perle, termina-t-elle.

-Tu veux me ridiculiser, c'est ça ?

Elle sait que je ne sais pas mettre de vernis et c'est bien la raison pour laquelle je n'en mets jamais. Elle se mit à rire légèrement puis me fit signe de venir.

-Je vais te le mettre.

Je m'assis sur la chaise face à elle avant qu'elle ne prenne ma main pour y déposer le vernis.

-Vous étiez au courant que la disparition de Nyra est remonté jusqu'à New York ? Nous informa Jude en sortant de la cuisine avec un paquet de Doritos et un soda.

Quoi ?

Dans le New Jersey, pas grand chose ne se passe. Donc quand quelqu'un disparaît soudainement, les gens sont assez inquiets. Mais pourquoi l'affaire est remontée jusqu'à New York ?