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1. « Bien heureux sont les ignorants. »

« Et soudain, le rêve commençait à me pourchasser. »

        Tu es partout sauf ici.

Les bras croisés, je repensais à cette fameuse discussion de la veille.

    Quand elle est partie.

« Tu n'as rien pour qu'on soit fier de quelqu'un comme toi. »

                                   Je te déçois, je le sais.

Tu n'aurais pas dû partir, laisse moi le temps de te montrer.

Tu as de quoi être fier avec eux ?

      Lui, il ne comprenait pas.

                        Il ne voulait pas comprendre.

      Il ne se souciait pas.

Ils ne se souciaient pas.

                                         ***

2h45, New Jersey, Lakewood.

La lumière au dessus de mon devoir de math, il faisait beaucoup trop sombre pour voir les autres maisons depuis la mienne, je m'empressai de le finir. C'était le début de février, le ciel morose équivalait à mon humeur, les gens dehors portaient encore leurs mentaux et la plupart n'avaient toujours pas enlevé leurs décorations de Noël. Monsieur Whitley, mon professeur de math, m'avait donné une seconde chance afin que je puisse rendre mon devoir dans les temps me retrouvant sur mon bureau à une heure si tardive.

Je me débrouille toujours pour avoir du retard sur tous mes devoirs. J'avais expliqué à mon professeur la disparition soudaine de mon amie, d'où l'empathie de ce dernier en me laissant plus de temps mais mon excuse ne serait pas valable indéfiniment.

Mon amie, Nyra, avait disparu depuis maintenant 3 semaines. M.Whitley m'avait laissé du temps mais maintenant c'était à moi de me reprendre mais je n'y arrivais pas. Je ne comprenais pas la raison de sa disparition soudaine, je lui avais parlé la veille, on avait rigolé ensemble.

C'est peut-être cliché mais les apparences sont visiblement trompeuses.

Ses parents avaient dit qu'elle avait laissé une lettre sur son bureau comme quoi elle partait au Japon pour y faire ses études. Sûrement un moyen de combler le manque des gens qui avait besoin de ragot. Je m'en suis tenue à ça.

Nyra n'avait que deux ans de plus que moi, soit vingt ans. Elle m'avait dit à quel point Londres la faisait rêver et qu'elle voulait partir faire ses études là-bas et pourquoi pas y faire sa vie. Elle me l'avait tellement répété, tellement que je n'arrivais pas à croire à ce que ses parents avaient dit.

Pourquoi ne leur en a-t-elle pas parlé, alors ?

***

Cela faisait maintenant près de trois heures que j'étais toujours sur ce devoir de math, mais la seule chose à laquelle je pensais c'était que Nyra était je ne sais où pour je ne sais quelle raison et que d'ici la semaine prochaine je devrais non seulement trouver du travail mais aussi espérer être accepté à Columbia. J'étais en dernière année de lycée et c'était mon rêve d'aller à Columbia, enfin surtout celui de mon père.

-Blanche, est ce que Columbia t'a répondu ?

Columbia, c'était la seule chose qui me préoccupait et qui visiblement préoccupait mon père aussi ces derniers temps. J'avais tout donné pour espérer y entrer. Je voulais aller à l'université et suivre des études pour pouvoir avoir un but dans ma vie. Je voulais réaliser des rêves, des rêves qui n'existaient pas. Je voulais juste qu'on soit fier de moi, qu'on me dise que j'ai réussi.