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16. « L'eau n'a aucun effet sur les fleurs artificielles. »

Upper East Side, Manhattan, 8h35.

Les buildings défilent sous mes yeux pendant que l'angoisse, elle, se propage dans mon corps. Je suis constamment essoufflée depuis la semaine dernière. Même quand je ne cours pas. Là encore, je réfléchissais à tout ce qu'il se passait dans ma vie actuellement et l'envie de pleurer me montait.

Blake ne veut rien m'expliquer, ou du moins le minimum. Et depuis ce fameux jour où je suis partie avec lui, nous n'arrêtons jamais les va-et-vient. Dès la semaine dernière, où Clifford lui a parlé d'une certaine « Serena », il n'a pas perdu une seconde et s'est renseigné au près de Chase (l'homme qui lui a conseillé de parler à Clifford de la vidéo) pour savoir où est-ce qu'elle résidait.

Il a quand même eu l'affabilité de me dire où nous allons, aujourd'hui. Chase a du lui même me dire son prénom ce qui l'a faussement offensé quand il a su que Blake ne l'avait pas présenté.

Je sens soudain la voiture ralentir. Nous ne sommes désormais plus sur la route goudronneuse des allées de New York mais dans un parking sous-terrain. Blake se gare sur une des places assez près d'une des entrées sous-jacentes puis nous montons dans l'ascenseur situé juste à côté de la cage d'escalier.

Arrivée à l'étage, l'hôtesse présente ses civilités. Je lui rends un sourire timide avant de m'engouffrer dans un nouvel ascenseur avec eux. Le silence entre nous n'est plus vraiment gênant mais laisse ainsi de la place à mes pensées angoissantes.

-Quand on arrive, plus un mot, me prévient Clifford le regard méfiant.

Je détourne le regard et remarque que Chase m'observe le sourcil relevé, puis marmonne :

-C'est pas comme si elle disait grand-chose...

L'ascenseur s'ouvre au même moment, me libérant de cette situation déplaisante. Dans le corridor, je ralentis pour suivre Blake étant donné que je n'ai aucune idée d'où je vais. Il s'arrête finalement à une porte numérotée « 747 ».

Après quelques secondes, la porte s'ouvre sur une femme aux paupières recouvertes de noir, faisant ressortir ses yeux bleus. C'est la première chose que je remarque en la voyant. Elle hausse ses sourcils fins et défini puis un sourire en coin se dessine sur son visage, reconnaissant l'homme face à elle. Ses cheveux d'un noir de jais, long et lisse, la rende audacieuse. En observant sa peau bronzée je remarque que son soutien-gorge bleue ressort délibérément de son débardeur blanc.

Elle est jolie.

-Tiens, tiens...

Elle se tient les bras croisés dans l'encadrement de la porte.

-Qu'est-ce qui t'emmène ?

-T'as des informations sur Nyra ? Demande Blake sans perdre de temps.

Un sourire pervers se dessine sur le visage de la femme qui, je présume, est Serena.

-Je pensais que j'te manquais, ironise-t-elle.

Elle fait mine de réfléchir pendant un moment, puis demande rhétoriquement :

-À quel sujet, exactement ?

Je peux voir à l'expression de Blake qu'il commence peu à peu à perdre son sang-froid.

Il n'a pas beaucoup de patience.

-Tu sais très bien de quoi je parle, marmonne-t-il entre ses dents en se rapprochant lentement.

Blake la dépasse en taille mais cela ne l'empêche pas de garder son regard rivé sur lui. Elle soupire et lui dit d'entrer.

À l'intérieur, tout est d'un blanc immaculée. Seulement quelques touches de noir contraste avec le reste. Elle avance vers le grand comptoir en marbre de la cuisine puis y fait glisser sa main.