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15. « Un sourire peut semer l'illusion. »

Une semaine. Ça faisait une semaine que je m'étais volatilisé. Je n'avais pas vraiment pris le temps de répondre à mes messages naguère, mais j'ai pu constater que Taylor et Jude m'en ont envoyé quelques-uns.

Taylor :

« Pourquoi t'es pas venu en cours aujourd'hui ? »

« T'es malade ? »

« Est-ce que ça va ? Je suis venu te voir mais tu ne m'as pas ouvert :( »

Qu'est-ce que je suis censé lui dire ? Pour une fois que quelqu'un se soucie de savoir si je vais bien. Et pour Jude ? Je ne sais toujours pas quoi lui répondre.

Jude :

« T'es chez toi ? »

« Ça fait un moment que je ne t'ai pas vu, je commence à m'inquiéter. »

Dois-je leur répondre ? Il n'y a aucune raison qui m'en empêcherait. Au contraire, ça les rassurerait sûrement de savoir que je suis toujours en vie.
On ne sait jamais vraiment avec moi.
Peut-être devrai-je leur dire la vérité ? Je me sentirais si mal de devoir leur mentir.

Je pense également à mon travail. Je me demande ce qu'ils ont du penser du fait que je ne me sois pas présenté et n'est donné aucune nouvelle.

Blake apparut dans mon champ de vision, sortant du couloir de son appartement.

-Mes amis commencent à s'inquiéter.

Je le vois avancer près de la table basse là où est posé un ordinateur portable puis y insérer une clé USB, ignorant totalement ce que je viens de dire. Après un certain moment dans un silence désagréable, sans prendre la peine de me regarder, il me demande :

-Et en quoi c'est mon problème ?

-Je ne peux pas ignorer leurs messages indéfiniment !

Il pianote sur le clavier de l'ordinateur, puis patiente quelques instants, ignorant totalement ma préoccupation. Je souffle, agacé de son insouciance vis-à-vis de mes problèmes alors qu'il est le principal responsable de l'inquiétude de mes amis.

Je vois sa tête se rapprocher de l'écran. Je m'avance à mon tour quand ce que je vois me fait écarquiller les yeux. Sur la vidéosurveillance de la supérette, on peut apercevoir Nyra. Elle déambule dans les étalages et n'arrête pas de se retourner ; elle a l'air aux aguets.

Je ne veux pas y croire. Je me dis que cette vidéo doit sûrement dater d'avant sa disparition, mais très vite je remarque la date en bas de l'écran. Mon amie a disparu le 11 janvier, la vidéo date de début mars.

D'un côté, je suis rassuré de savoir qu'elle va bien, d'un autre, je suis en colère. Je suis en colère pare ce qu'elle m'a menti..., pare ce qu'elle me confiait sois disant tout et qu'au final ce tout n'était concrètement que mensonge.

Blake me lance un bref regard.

Tout s'emmêle dans mon cerveau, je ne sais plus qui croire. La voir dans cette supérette ne prouve tout de même pas qu'elle lui ai volé de l'argent, mais ne prouve pas non plus qu'elle n'en a pas volé...

***

Lower East Side, Manhattan, 17h55.

Faisant du mieux que je peux, j'essaie de rattraper Blake qui marche promptement. Ses jambes excessivement longues par rapport aux miennes, le rend avantageux.