13. Harlem

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Il était tôt, très tôt. Et à l'instant où j'avais repris conscience de ce qu'il s'était passé la veille, l'anxiété et la peur. C'était tout ce que je pouvais ressentir. J'étais terrifiée et j'avais espérée hier que tout ne soit qu'un horrible cauchemar. Mais je m'étais finalement endormi sans même m'en rendre compte sur le canapé malgré ma difficulté à trouver le sommeil.

Ce matin, Blake m'avait réveillé pour me dire que nous partions. Je croyais que cette fois-ci, il allait me ramener chez moi. Mais il m'a très clairement dit que cette histoire était loin d'être fini et que retourner chez moi maintenant serait du suicide.

-Pourquoi est-ce qu'on appelle pas la police ?

Son regard sérieux m'indiquait qu'il semblait réfléchir... Je le regardais mettre quelques affaires dans un sac noir sans vraiment prêter attention à ce qu'il y mettait à l'intérieur.

Des habits, quelques papiers...

-Ce sont des membres d'un gang. En envoyer trois ou quatre en prison ne sera pas suffisant pour avoir la paix, m'explique t-il avant de brusquement refermer le sac.

J'étais à la fois terrorisée et dans l'incompréhension. Qu'est ce qui avait bien pu se passer dans ma vie pour que j'en arrive là...? Je suis étudiante à New York et voilà que maintenant, on me parle de gang et d'argent.

-Je dois rentrer chez moi, avertis-je. J''ai cours demain et l'université de Columbia est plus que stricte sur ça.

Il mit le sac sur ses épaules tout en prenant les clés de l'appartement sur la table basse avant de nous faire sortir.

-Parce que tu crois que tes études ont de l'importance maintenant ?

Je fronçais les sourcils, confuse par ce qu'il venait de me dire pendant qu'il refermait la porte.

-Bien sûr que oui, protestai-je. Quand je rentrerais chez moi, tout mon retard-

Il se mit à pouffer de rire ce qui me coupa brutalement dans ma phrase. Il se retourna, l'air incrédule sur son visage, avant de me lancer :

-Réveille-toi ! Tu es poursuivi putain. Tu ne rentreras pas chez toi dès demain.

Une pointe de peur surgit alors dans mon cœur.

Comment ça ?

Mes yeux retrouvèrent le sol, réalisant soudainement qu'il avait très probablement raison. Si ces types étaient réellement comme il les décrivaient, je n'étais pas prête à retourner chez moi...

En redescendant de l'hôtel, Blake redonna rapidement les clés de l'appartement à la dame de l'accueil avant de sortir en vitesse. Depuis hier, il était constamment pressé et ça me stressait énormément. L'oppression de devoir tout faire de manière prompte devenait de plus en plus insupportable et ne faisait qu'augmenter la peur en moi qui menaçait de me faire perdre le contrôle.

-Où est-ce qu'on va cette fois ? Lui demandai-je tout en montant dans la voiture.

La voiture était très contradictoire à l'appartement qu'il avait loué. C'était un genre de Mercedes Classe G d'un noir mat qui m'avait l'air de coûter plus cher que tout les salaires que je ne gagnerais jamais dans ma vie.

-Toujours se planquer, mais chez un ami.

Je rêve où il m'a répondu ?

Un millard d'autres questions me vint à l'esprit mais celles précédentes n'avaient abouti à rien alors je n'en fis pas plus, m'attendant à un énième vent de sa part.

J'espérais juste que ce soit toujours dans Manhattan....


***


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