Fugue.

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PDV JELLAL

     Il faut que je le retrouve avant que Lucy ne se réveille sinon, je ne donnerai pas cher de ma peau.

     Je lui jette un dernier coup d'œil, puis sors de la chambre. Je vais vers celle d'Ultears. Je toque frénétiquement, pressé. Elle m'ouvre, déjà prête.

Moi : j'ai besoin de ton aide, Ultears.

Ultears : pour?

Moi : je veux savoir si je serai choisi pour un combat aujourd'hui.

Ultears : pourquoi?

Moi : j'ai fait une grosse gaffe et il faut que je la répare avant que Lucy ne se réveille.

Ultears : tu as fait quoi?

Moi : j'ai comment dire... Grondé son esprit et il s'est enfui.

Meldy : ah ouais, t'as vraiment merdé. Je l'ai vu traverser le hall en courant et il pleurait, le pauvre.

Moi : alors Ul?

     Elle soupire, et me prends les mains en fermant les yeux. Quelques minutes plus tard, elle les réouvre.

Ultears : non, par chance.

     Je suis tellement soulagé.

Moi : merci Ultears. Bonne chance pour aujourd'hui.

     Je les salue et vais en direction de la sortie de l'hôtel.

     À nous deux Clover.

PDV LUCY

     Je me réveille et tapote à côté de moi. Il n'y a personne.

     Où est Jellal?

     Je me lève, et vais dans la salle de bains. Pendant que je me brosse les dents, je remarque que le haut de mon sein gauche est vide.

     Lui aussi a disparu?

     Je soupire, et me déshabille avant de prendre ma douche. Une fois celle-ci prise, je me sèche et sors de la salle de bains. Je prends des vêtements dans la garde-robe et m'habille de façon à être totalement recouverte.

     Je sors de la chambre, et vais au dernier étage qui constitue un espace privé pour la guilde. Le petit déjeuner y est déjà servi, pour moi en tout cas. Les autres sont déjà partis.

     Je ne mange pas, et demande plutôt à ce qu'on vienne récupérer le petit déjeuner à travers le téléphone de service présent. Quelques minutes plus tard, un jeune homme arrive. Je mets une bonne distance entre nous, parce que honnêtement, son regard ne me plaît pas. Surtout que ce n'est pas la première fois.

     Au lieu de faire ce pour quoi il est là, il balade librement son regard sur moi, ce qui a le don de m'écœurer. À cet instant précis, si quelqu'un n'intervient pas, je vais faire une crise de panique.

Employé : mademoiselle?

     Je recule.

Moi : quoi?

     Ok, là, j'ai été très sèche. Mais je ne le voulais pas.

Moi : d-désolée. Je stresse quand je ne suis pas avec mon petit ami.

     Là, je crois qu'il a compris.

Employé : vous êtes donc en couple... Ce n'est pas surprenant, vous êtes très belle.

Moi : euh... Merci?

     Mon père entre dans la pièce.

Papa : il t'importune, Lucy?

Moi : non papa.

     Le jeune homme se tourne et s'en va.

     Il n'a rien tenté du tout. Je crois que je complique les choses pour rien. Il me regardait juste parce qu'il était curieux à mon sujet. Mais je suis tellement habituée aux regards lubriques que je ne vois que ça quand d'autres personnes que mes amis me regardent.

     Tous les hommes ne sont pas pareils, je le savais, mais là, j'ai eu une preuve de plus.

     On peut s'intéresser à quelqu'un pour autre chose que la satisfaction de ses désirs primaires.

     C'est bon à savoir avec preuve à l'appui. Mais bon, pour l'instant, mon objectif, c'est Clover et Jellal.

Moi : dis papa, tu n'aurais pas vu Jellal et Clover, par hasard?

Papa : non, pourquoi?

Moi : je me suis réveillée mais il n'était pas là, et d'habitude, il me laisse un mot quand il sort. Clover, lui, ne me quitte jamais. Je ne sais pas où ils sont passés.

     Mon père me regarde avec les sourcils froncés.

Moi : qu'y a-t-il?

Papa : qui t'a fait cette marque hier?

     Je me fige en me touchant la clavicule gauche. Mon regard est attiré vers le sol, et les larmes menacent de couler.

Moi : je... C'est que... Papa...

Papa : ne me mens pas jeune fille.

     Il est le seul parent qu'il me reste. Pourquoi je ne lui dirai pas? J'ai peur qu'il n'aille lui faire du mal? Je ne veux pas le protéger, loin de là, mais je ne veux pas que mon père se salisse les mains pour lui.

Moi : tu ne feras rien, promets le moi.

Papa : ça dépendra.

Moi : papa... Je ne veux pas que tu commettes un meurtre de plus.

     Il soupire, lassé.

Papa : très bien.

     Comment vais-je le lui dire sans fondre en larmes? C'est déjà assez difficile comme ça pour moi d'essayer de ne pas y penser et devoir le dire...

Moi : hier... Je... Pendant qu'Angel se battait contre Erza... N... Natsu... Il...

     Mes larmes coulent. Je m'effondre sur le sol, essayant de me calmer avec l'aide de mon père qui, je crois, a compris.

Moi : je... Je ne peux pas le dire à Jellal, il va me détester et rompre.

Acnologia : tu as déjà vécu pire et il l'a accepté parce qu'il... Parce qu'il t'aime. Il a accepté tout de ton passé, de toi. Il t'aurait abandonné depuis longtemps sinon. Et puis, tu ne le voulais pas.

     C'est difficile de croire que ça soit lui qui me dise ça. Et pourtant, ça sonne encore plus vrai que si ça avait été quelqu'un d'autre.

Moi : tu as peut-être raison. Je suis bête d'avoir pensé ça. Mais je ne suis pas prête à le lui dire.

Papa : fais le quand tu le sentiras, mais fais en sorte qu'il l'entende de ta bouche.

Moi : j'ai compris.

     Je me nettoie le visage, plus sereine, et mon père m'aide à me remettre sur mes pieds.

Moi : merci papa. Maintenant, je sais pourquoi maman est tombée amoureuse de toi.

     Il me regarde, surpris.

Moi : quoi?

Papa : non... Rien. Je trouve juste que tu lui ressembles beaucoup trop.

Moi : sa photocopie crachée, oui. Elle doit énormément te manquer, hein?

Papa : oui. Je regrette ce que j'ai fait.

Moi : tu n'étais pas toi-même, et je suis sûre qu'elle penserait la même chose que moi.

     Nous nous sourions. C'est la première fois que je vois ce côté ci de mon père, et ça me fait très plaisir.

Pourchassée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant