J'étais assise devant mon assiette, mais l'appétit n'y était pas. Je me sentais coupable de cette situation alors que ce n'était pas ma faute si Aylan m'appréciait et ce n'était pas forcément la sienne non plus car personne ne contrôle ses sentiments. Adrian termina son repas avec un léger sourire lorsqu'il reçut un appel lui confirmant que le voleur a bien été arrêté. Je ne pouvais pas rester insensible à cette injustice. Comment pouvait-il aller aussi loin ? Pourquoi avait-il le numéro d'un agent ?
- Tu ne manges pas ? me demanda-t-il
- Non. Parfois, je me demande si j'aurais dû planter cette fourchette dans la jugulaire de Kameron.
Il me regarda surpris.
- Es-tu une meurtrière ? me demanda-t-il
- Mérite-t-il ma clémence ? De temps en temps, je me fais peur. Un jour, j'étais partie acheter du pain pour ma mère et en revenant, j'ai aperçu Kameron qui traversait sur le petit passage qui mène à notre maison. J'ai accéléré. À cet instant, je voulais lui faire mal autant qu'il m'en a fait, quitte à le tuer.
- Et qu'est-ce qui t'en à empêcher ? demanda-t-il
- Il ne mérite pas que je croupisse en prison pour lui. Il ne mérite pas que je me perde pour lui, je vaux beaucoup mieux que ça.
- Où tu veux en venir Kiana ?
Je m'approchai de lui et posai ma main sur son torse.
- J'aimerais que tu te demandes, toute l'énergie que tu dépenses à détester Aylan, cette énergie destructrice que vous utilisez tous les deux pour vous faire mal, à quoi elle sert ? Que va-t-elle t'apporter ? Quelle a été l'erreur d'Aylan ? De naitre ? On ne choisit pas sa famille. Quelle a été ton erreur ? D'avoir été choisi par ton père ? Je pense que vous deux, vous oubliez que vous êtes victime de cette situation et vous avez tous les deux perdu votre père. Voulez-vous perdre aussi votre âme dans cette guerre ? En le détruisant, tu vas aussi détruire ta famille, mais aussi une part de toi. Car on ne fait pas du mal aux autres sans s'en faire soi-même. Tu m'as dit une fois que tu protèges les tiens quoi qu'il arrive, Aylan fait partie des tiens, il a ton sang que tu l'acceptes ou non. Je rentre à la base, je pense que ce soir, vous devez avoir beaucoup de chose à vous dire et demain matin, je dois finaliser l'entrainement des nouveaux.
Je lui embrassai la joue et pris mes clés de moto. Je devais rentrer, je ne pouvais pas rester là, car je sens qu'ils ont besoin de se retrouver quitte à se battre avant.
*
Je rentrai chez moi et continuais l'entrainement des bleues. Je pensais à Adrian, allait-il laisser son frère passer la nuit en prison ?
Le lendemain, je me réveillai avant l'alarme de la base. Ma nuit avait été courte. Nous étions dans la dernière phase de l'entrainement qui consistait en une simulation d'une mission. Ils se doivent de réussir, l'échec n'est pas permis pas après ces trois mois intensifs.
Devise de cette simulation : « il n'y a aucune mauvaise équipe, que de mauvais leader »
- Vous y êtes les enfants ! cria Taylor, c'est l'évaluation finale. La mission est simple, vous avez une cible qui se trouve à l'intérieur d'une région de cinq kilomètres. Vous devez la localiser, la trouver et la ramener ici durant le temps attribué. Faites attention les enfants, si vous êtes capturé, vous serez pénalisé et vous allez clairement le regretter, car entre la simulation et la réalité, il n'y a qu'un pas. Bonne chance !
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Un peu de Love (En Réécriture)
RomantizmIl est dit que la souffrance est une des preuves que nous sommes encore en vie. Si nous souffrons, c'est que tout n'est pas encore fini. Toute ma vie, je me suis battu pour devenir la femme d'aujourd'hui. Entre l'armée et ma famille, j'y ai laissé d...