Chapitre 1

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Félix déposa son sac et l'aide soignante qui l'accompagnait glissa sa valise en dessous du lit qui lui avait été assigné :

"Tout a correctement été vérifié dans tes affaires jeune homme. Si tu as bien vu tout à l'heure nous t'avons retiré téléphone, tablette et objets considérés dangereux pour les autres comme pour toi. Ah ! Et encore une fois si l'on découvre que tu possèdes des substances non autorisées tu risques d'avoir de gros ennuis.

- Hmm...

- Dans une demi-heure tu passeras un nouvel examen médical approfondi avec le médecin de l'établissement, sache que selon ses observations lui seul décidera si tu as le droit de fumer, de sortir ou même de faire du sport..."

A ces mots la femme le regarda brièvement de haut en bas et rougit, elle devait sûrement déjà regretter la fin de sa phrase. Bien sûr qu'il n'aurait pas le droit au sport, il n'avait déjà pas l'autorisation de porter sa propre valise...

"Les autres garçons de ta chambre doivent être à leurs activités à l'heure qu'il est, je vais appeler Chan pour qu'il te présente l'établissement un peu plus en détail."

Félix ne prit même pas la peine de répondre. L'aide soignante s'en sortait à merveille dans son monologue et lui était déjà bien assez fatigué par le mal de tête qui le tenait depuis son réveil quelques heures plus tôt.

Après lui avoir demandé sans succès s'il souhaitait d'autres informations de sa part, la femme sortit pour trouver le dit Chan. Félix profita de la découverte de sa chambre pour marcher quelques aller-retours dans la pièce. Elle était spacieuse, entièrement blanche pour parfaitement coller aux stéréotypes qu'il s'en était fait et comportait 1 salle de bain toute simple à côté de l'entrée. Il compta en tout 4 lits, visiblement 3 d'entre eux étaient déjà réquisitionnés au vu des quelques photos qui étaient positionnées sur les tables de nuit et des vêtements laissés éparpillés ou au contraire parfaitement pliés et empilés selon le lit où il regardait. Il faisait froid, il avait tout le temps froid de toute manière. Les couvertures ne semblaient pas très épaisses, les autres avaient visiblement leurs propres plaids et il se dit qu'il aurait vraiment aimé, là maintenant, se rouler en boule dans celui de son salon et ne pas avoir à vivre cette journée.

Il entamait un énième demi-tour dans la pièce lorsqu'un garçon entra.

"Salut ! Besoin d'une petite présentation ?"

Félix acquiesça et il suivit timidement son nouveau guide en dehors du dortoir. Il trouvait la situation extrêmement gênante et, ne voulant pas entamer de discussion, il laissa Chan lui montrer les points clefs de l'étage. Le tour fut bref car l'agencement des couloirs n'était pas compliqué. Il n'y avait que peu de dortoirs, une dizaine au plus et tous étaient de part et d'autre d'un petit salon dont les couleurs des canapés laissaient franchement à désirer.

Pendant cette visite, Félix se fit la remarque que ce fameux Chan avait une voix très douce et rassurante, pourtant lorsqu'il le regardait ses yeux montraient une grande fatigue. De ce qu'il avait cru comprendre en l'entendant parler, le garçon était arrivé dans le centre 7 semaines plus tôt et connaissait d'ailleurs les 3 personnes qui allaient partager sa chambre.

"Mon dortoir est juste à côté du tien, tu verras tes colocataires sont vraiment sympas... Un peu spéciaux mais bon, on l'est tous plus ou moins ici !"

Il se raidit en remarquant que Chan lui jetait à présent un coup d'œil. Il détestait être observé et il se sentit immédiatement à la merci de tous dans cet endroit clos. Il tira sur les manches de son pull oversize et tandis qu'il dessinait avec son ongle des petits ronds autour de la pliure de son pouce il tenta de se concentrer faussement sur le reste de la visite. Le rez-de-chaussée était grand et lumineux grâce à l'accueil devant lequel il était déjà passé plus tôt et qui était maintenant vide. Ils s'éloignèrent des baies vitrées trop ensoleillées à son goût et remontèrent alors le long d'un couloir plus sombre qui présentait plusieurs portes fermées. Parfois quelques voix résonnaient de l'autre côté mais jamais rien de perceptible, en effet tout était très calme partout, comme si l'entièreté du bâtiment vivait silencieusement, ce qui n'était pas pour lui déplaire.

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