Chapitre 7

57 3 0
                                    

La fin de soirée avait été moins difficile que prévu grâce à l'ambiance du groupe. Maintenant, tout le monde était enfin couché, les lumières éteintes et la porte fermée à clef, pourtant personne ne dormait.

Félix attendait le bon moment pour passer au dessus de sa couette et commencer à faire des abdos, malheureusement il entendait les autres se retourner dans leurs lits et soupirer. Alors, en attendant que tout le monde s'endorme, il patientait en faisant des relevés de jambes, silencieusement couché sur le côté.

A plusieurs reprises, il entendit Seungmin se lever pour aller aux toilettes, certainement pour se laver les mains vu les bruits d'eau répétitifs. A son troisième aller-retour, il eut le droit à une remarque cinglante de Minho qui aurait bien voulu, oh grand Seungmin, Dieu de la propreté, réussir à dormir sans être dérangé toutes les 5 minutes. Alors après ça, les garçons n'entendaient plus que les doux bruissements du paquet de lingettes et Minho qui, cette fois, menaçait de le droguer par tous les moyens les soirs suivants si ça pouvait lui permettre de dormir tranquille.

Venant de la chambre d'à côté, Félix percevait que les autres n'avaient pas non plus sombré dans le sommeil. Enfin pour l'un d'entre eux au moins, car les murs laissaient bien trop passer le son et il entendait à travers le placo des pleurs étouffés. C'était comme si la personne était juste là, derrière lui, juste un peu plus loin. C'était très gênant, de partager sans le vouloir ce moment intime, mais il ne pouvait que se contenter d'attendre.

Sauf que les reniflements ne s'arrêtaient pas. Même lorsque Seungmin ne toucha plus à son paquet de lingettes et que le sommeil ralentit enfin la respiration de Minho, les pleurs à côté continuèrent. Encore un peu plus tard, alors que Jeongin laissait échapper un minuscule ronflement, de l'autre côté du mur, la crise de larme n'était pas terminée.

Félix profita du sommeil de ses camarades de dortoir pour enfin sortir discrètement de sa couette. Il commença doucement son premier abdos, sauf qu'ayant mal anticipé sa position dans le lit, il mit un bon coup de tête dans le mur derrière lui. Se tenant douloureusement l'arrière du crâne, il était tout de même content qu'aucun des autres ne semble s'être réveillé à cause du bruit.

Descendu plus bas sur son matelas, il allait reprendre son exercice quand il entendit toquer 2 fois au mur. Il s'arrêta net, écouta le silence de la nuit... Silence qui lui permis de se rendre compte que derrière lui, les pleurs s'étaient arrêtés. Encore une fois : "toc toc". Est-ce que la personne tentait réellement de communiquer avec lui de cette manière ? Il se rapprocha du mur, toqua 2 fois aussi, attendit un instant... "Toc toc toc", alors il donna lui-même 3 coups dans le mur également.

Cet échange était ridicule, pourtant il n'aurait pas su expliquer pourquoi, il en avait un petit sourire au coin des lèvres. Est-ce que l'autre venait d'arrêter de pleurer à cause d'un coup de tête maladroit dans un mur trop fin ?

Il était épuisé mais s'obligea malgré tout à faire sa bonne cinquantaine d'abdos. Il voulait bien guérir, mais il était hors de question qu'il garde la totalité de tout ce qu'il avait ingéré dans la journée. Et puis quoi encore, une journée à 800 calories c'était deux fois plus que ce qu'il mangeait ces derniers jours. Plusieurs semaines dans l'établissement et il allait ressortir encore plus dégueulasse qu'il n'était rentré. Comment guérir s'il ne supportait pas l'idée même de son corps ? S'ils espéraient vraiment le soigner de cette voix dans sa tête qui lui hurlait qu'il était répugnant, bon courage à eux.

Un moment maintenant qu'il se retournait dans son lit et il sentait qu'il s'endormait enfin, mais par bribes. Somnolant, avant de se réveiller pour se retourner à nouveau dans ses draps, et replonger encore dans un demi-sommeil. Le rêve et la réalité finissaient par s'emmêler, jusqu'à ce qu'il soit prit par une sensation étrange, comme s'il était observé.

Juste un Rayon de SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant