Obligation et Attraction

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Il ne m'avait pas dit un mot, même lorsqu'il stationna sa moto devant la maison. Je me dépêchai à enlever mon casque et entrai rapidement chez moi, le laissant derrière avec son caractère de merde. J'entrai en trombe dans ma chambre en refermant la porte afin de m'isoler complètement. C'était l'heure d'une de mes émissions de télé préférée dans quelques minutes. C'est ce dont j'avais besoin ; me changer les idées. Mais j'avais beau chercher, je ne trouvais pas la manette de la télévision. Je regardai en dessous des couvertures et trouvai une lettre, de la même couleur que la dernière fois.

« Il aurait dû me choisir moi, j'aurais dû avoir la vie que tu m'as volée. »

Les doigts tremblants, je me levai de mon lit pour prendre dans le tiroir de ma table de chevet la première lettre que j'avais déjà reçue afin de les comparer. Ils étaient toutes deux de la même couleur, mais ce n'était pas la même calligraphie. La première lettre avait une écriture plus rêche, alors que cette-ci semblait plus délicate, bien que les propos furent tout aussi menaçants l'une que l'autre. Je me sentis soudain observée ou alors n'était-ce que mon imagination, maintenant en alerte. Un peu comme lorsqu'on écoute un film d'horreur avec une musique angoissante qui nous prépare à ce que nous fassions le saut d'un instant à l'autre. Je vérifiai qu'il n'y avait personne dans la pièce et vis une silhouette en direction de la porte. Ma gorge s'étrangla si fort que mon cri y mourut avant même d'atteindre la bordure de mes lèvres. Jane. Elle ouvrit la porte de ma chambre et s'approcha avant de prendre place dans mon lit, ne se doutant pas de la frayeur qu'elle m'avait causée il y a à peine quelques secondes.

- Tu as vu tes amies, alors? C'était bien? Me demanda ma petite sœur.

- Oui. Dis-je en mentant à Jane. Je détestais lui mentir. Mais sans savoir pourquoi, j'avais dit à ma mère lorsqu'elle m'avait appelée (au très mauvais moment d'ailleurs), que j'étais partie prendre une marche avec mes amies. Je décidai donc de continuer sur cette lancée.

- Tu as l'air triste.

- Quoi? Non... non je ne suis pas triste. Pourquoi tu me demandes ça, tu trouves que j'ai l'air triste? Ma voix semblait un peu trop sur la défensive. Je me raclai la gorge afin de l'adoucir.

- C'est juste que tu as l'air un peu perdue dans tes pensées. Et quand tu et rentrer tu et direct aller dans ta chambre.

- Je suis juste un peu fatiguée. Ça par contre, ce n'était pas un mensonge. Avec le party d'hier soir, je n'avais pas beaucoup dormi.

Elle se mit à rire lorsque je lui racontai un peu la fête de la veille. Son regard se posa sur les deux papiers que j'avais entre les mains.

- Qu'est-ce que tu tiens?

- Ah, ça c'est... rien d'important. Un autre mensonge. En fait, j'espérais que ce ne serait rien d'important.

19h32

Jane, Nate et moi nous nous trouvâmes dans le salon pour écouter l'émission préférée de ma petite sœur.

- J'ai faim. Dit Jane en se prenant le ventre exagérément.

Je lançai un regard à Nate, qui soupira, visiblement agacé. Allez, travaille un peu, petit fainéant, au prix que ton salaire semble te revenir, vu ta maison, tu peux bien faire un effort.

-Ça te dit d'aller manger au McDonald? Demanda le baby-sitter à Jane.

-OUIIII ! Cria-t-elle en mettant déjà ses chaussures.

Nate se leva à son tour et me lança un regard, mais je restai assise en continuant de regarder la télévision.

-Je vous attends dans la voiture! Dis Jane en refermant la porte derrière elle.

Toi et moi plus un toitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant