Toi et moi plus un toit

Un dur réveil.

Je me réveillai en panique et sur le coup je ne me rappelai pas où j'étais. J'étais étendue dans un lit inconnu et la pièce éclairée par la lumière du matin me parut étrangère. Mais la soirée de la veille me revint en tête. En regardant autour de moi, je vis que, sur la table basse, était disposés un verre d'eau et deux comprimés contre la migraine. Des flashbacks de la veille me revinrent à l'esprit alors que je bus une grande gorgée d'eau et avalai les deux cachets ; mes amis et moi ayant envahis la maison de Nate sans sa permission, la musique, des vérités et des conséquences... Je me souviens la piscine... D'ailleurs...... Je regardai ma tête dans le miroir du meuble à côté du lit et je vis la tête d'un fantôme, les cheveux ébouriffés et ondulés, les yeux cernés.

Dans ma mémoire je me souvins que Nate était arrivé et était très en colère.

Je sentis son odeur dans la pièce, sur moi. Je soulevai les couvertures. Je portais un chandail et des boxers que je jugeai être les siens. Je me revis dans cette chambre, me tenant nue alors qu'il me tournait le dos. Ah non, qu'est-ce qui s'est passé ? Mon cœur se pinça douloureusement.

Mais tout de suite, dans mes souvenirs, je le revis quitter la pièce. Je me souvins m'être écroulée sur le lit en ressentant son rejet et m'être mise à pleurer... La suite de la soirée m'apparue plus clairement. J'en étais certaine, je n'avais pas rêvé, il était revenu me rejoindre et s'était étendu contre moi. Il avait l'air triste, me demandant de ne pas lui en vouloir, qu'il regrettait de m'avoir parlé durement. Puis je m'étais rendormie contre lui, lui pardonnant tout, comme je l'avais déjà fait par le passé. La vérité est que, je lui avais déjà tout pardonné avant même de recevoir la moindre excuse de sa part, avant même qu'il commette la moindre faute. Et que j'ignorais quelle conséquence ça allait avoir sur moi.

J'entendis soudain cogner faiblement à la porte, puis celle-ci s'ouvrit doucement. Nate apparu dans l'embrassure, les mains dans ses poches.

-Salut. Lui dis-je timidement.

L'ambiance était bizarre. Comme si aucun de nous deux ne savait quoi dire. Il s'avança vers moi en scrutant chacun de mes gestes d'un air incertain, comme s'il avait peur de me vexer ou je ne sais quoi. Je tentai de calmer l'atmosphère en changeant de sujet et, avec un petit sourire timide, je m'approchai de la chaise où mon linge humide reposait depuis que je l'y avais lancé la veille.

-Je devrais aller les faire sécher parce que sinon...

Au moment où je tendis mes mains pour saisir mes vêtements, il arrêta mon geste en saisissant ma main doucement. Je relevai les yeux vers lui, mais il gardait son regard concentré sur son pouce qui frôlait chacun de mes doigts.

-Alice, je me sens vraiment mal pour hier soir. Je n'ai presque pas dormi de la nuit tellement ça tourne en boucle dans ma tête. Je m'en veux d'avoir hurlé sur toi.

-Je n'aurais pas dû aller chez toi sans ta permission...

Il me coupa la parole en se rapprochant d'un pas en me regardant enfin dans les yeux.

-Ce n'est pas ça... Il avala difficilement et regarda tout autour. Quand je t'ai vue dans la piscine avec Maxime, ça m'a mis très en colère. Je ne lui fais pas confiance... Je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne comprends pas pourquoi j'ai perdu les pédales comme ça... Je n'ai pas d'excuse pour avoir crié sur toi, aucune raison n'est valable...

-C'est correct, Nate.

-Non, Alice, ce n'est pas correct. Je ne suis pas capable de me sortir de la tête ton regard, tu as eu peur de moi. Et tu... tu t'es... offerte à moi dans l'espoir que ça me calme et que je ne te fasse pas de mal...