- Ah! Bonjour ma chérie, bonne nouvelle, ton père a pu se libérer pour ce dîner. Annonça ma mère en déposant les plats sur la table d'un air serein.
Je crois que tu voulais dire mauvaise nouvelle...
Apparemment, quand le déroulement d'une journée se passe comme de la merde, aucune chance que ça s'améliore. Il y a cinq minutes j'étais en colère, maintenant j'étais hors de moi. Visiblement, elle lui avait encore pardonné... Je me forçai toutefois de lui sourire et allai m'asseoir à table. Jouer la comédie était rendu une seconde nature chez moi.
Je vis Nate prendre place en face de moi. Mes angoisses commençaient à me tordre l'estomac lorsque je vis ma mère amener une bouteille de vin et remplir le verre de mon père avant de déposer la bouteille sur la table. Je sentis mon pouls s'accélérer, craignant qu'il perde encore le contrôle et se défoule de ses malheurs imaginaires. À l'affut du moindre signe de violence, je sursautai en entendant mon père prononcer simplement mon nom.
- Alice, comment ça s'est passé à l'école? Demanda Oscar, mon père en prenant une boucher de sont repas.
Nerveuse, je posai le regard sur lui avant de lui répondre en tentant de cacher mon angoisse.
- Très bien... Dis-je en détournant le regard afin de me concentrer sur la coupe de mon steak.
- Très bien? Répéta-t-il, dans le vague, et avec un ton que je connaissais bien. Il cherchait la bagarre.
- Rien d'autre? Poursuivit-il avec un rire sournois.
Je lançai un regard à ma mère, la suppliant de me venir en aide, mais elle détourna automatiquement ses yeux pour s'attarder sur son assiette. Je sentis les larmes au bord de mes yeux, je détestais que l'on me crie dessus ou que l'on élève la voix sur moi. Je ravalai mes larmes et croisai le regard de Nate qui semblait crisper la mâchoire.
- J'ai... j'ai eu un cours de français avec mon amie Rebecca... et j'ai mangé avec mes amies.Mes cours ont bien été. Nous n'avons pas trop de devoirs.
- Ah oui, Rebecca... Tu ne crois pas que tu devrais traîner avec des gens qui sont comme toi? Me demanda mon père.
- Comme moi? Osais-je demander.
- Oui faib- Mon père fut coupé par Nate qui pris la parole.
- Alice m'a aidé pour me retrouver dans le lycée, elle est une très bonne guide! Grâce à elle je me suis retrouvée dans ce lycée. Dit Nate en me lançant un sourire chaleureux.
C'était faux. Je ne l'avais pas aidé, il avait dit ça pour me permettre de m'échapper des griffes que mon père cherchait à planter dans mon cœur. Nate savait ce que j'avais vécu quand j'étais jeune et ça ne me surprendrait pas qu'il ait déjà compris, vu l'agissement de mon père ce soir, que mon cauchemar d'antan était toujours d'actualité. Je lui lançai un sourire en coin et baissai la tête pour fixer mes cuisses. C'était trop, j'avais envie de pleurer. À ce moment, Jane commença à nous raconter sa soirée pyjama d'hier avec ses amies. Je la regardai et vis toute l'innocence d'une enfant dans ses yeux. Je l'enviais. Moi, j'avais perdu mon innocence plus tôt que je ne l'aurais dû.
J'avais à peine touché à mon assiette. L'estomac tellement noué dû à l'angoisse, je n'avais pas faim. Je sentais que j'allais me mettre à vomir si je terminais le contenu de mon assiette. J'avais beau prendre des gorgées d'eau pour faire passer, je réalisai rapidement que ça gonflait mon estomac et que c'était pire. Les autres avaient terminé leur repas, je me levai afin d'aller discrètement jeter à la poubelle le reste de nourriture que j'étais incapable d'avaler.
- Qu'est-ce que tu fais? Me demanda mon père soudainement.
- Je... je n'ai plus faim.
- Tu devrais manger un peu plus. Tu n'as que la peau sur les os et c'est vraiment repoussant. Il n'y a rien d'attirant à un squelette.
Je sentis une larme dévaler ma joue rapidement en entendant son commentaire. J'essuyai rapidement la trace de son ravage sur ma joue et repartis m'asseoir à table avec eux, avec un faux sourire. Que disais-je encore, il y a quelques minutes plus tôt? Ah oui! La comédie était pour moi une seconde nature. Je sentis la main de Jane me caresser la main sous la table et je me tournai vers elle. Ma sœur m'offrit un sourire, l'air désolé. Sa main me réconforta, son sourire détruisit mes derniers efforts afin de rester de marbre. Il fallait que je parte.
Petite lueur au bout du tunnel ; mon père nous annonça qu'il devait repartir pour le travail dès ce soir. Nous étions devant la porte d'entrée et j'essayais de garder un sourire alors que je vis ma sœur et ma mère l'enlacer en lui souhaitant bon voyage. Je n'ai pas eu le courage de faire semblant plus longtemps, je restai un peu à l'écart. Tandis que Nate, de son côté, semblait me fixer. En fait, maintenant que j'y pense, j'avais senti son regard sur moi pendant tout le dîner. Aussitôt que mon père a refermé la porte derrière lui, je détournai les talons sans parler à personne pour aller à mon endroit préféré ; le toit.
- J'espère qu'il y aura un énorme crash d'avion et que tu y resteras. Je te déteste! Dis-je à voix haute rendue sur mon toit.
En général, je gardais pour moi ces pensées mesquines. Mais ce soir, c'était la goutte de trop. J'avais besoin de dire tout haut ce que je pensais tout bas. Ma mère, qui tolérait tout ça, qui faisait comme si rien n'était, la présence de Nate qui me rendait malade à l'idée qu'il devine que je subissais encore ces blessures physiques et mentales...
J'étais épuisée d'entendre les commentaires désagréables de mon père. Tout ce que je lui disais lors du souper, il s'en servait pour m'atteindre. J'entrai dans ma chambre et allai sur le toit afin de me vider la tête. Je me couchai sur la toiture et contemplai le ciel étoilé. J'étais plongée dans le noir avec pour seule compagnie mes pensées négatives. Seuls les étoiles faisaient briller le ciel. Pourquoi ma mère lui avait-elle encore pardonné, elle sait que je me fais battre depuis mon enfance. Elle m'a souvent dit qu'elle allait le laisser, mais elle ne le faisait jamais, trouvant toujours des excuses au comportant de son mari qui semblaient logiques pour elle, mais absurdes pour moi. Un jour, après qu'il m'avait frappé le crâne sur le réfrigérateur, elle m'avait dit qu'elle allait demander le divorce. Je l'ai crue, mais j'avais compris très rapidement en voyant que le cauchemar recommençait, que c'était des paroles en l'air.
En fait, dès le lendemain matin j'avais réalisé que ma mère m'avait menti, qu'elle n'avait pas l'intention de divorcer. Ou alors qu'elle en avait envie, sur le coup, mais qu'elle avait perdu son courage en chemin. Ce matin-là, je m'étais levée et je vis ma mère se faire battre par mon père. J'avais pris sa défense et mon père m'avait lancé une assiette en plein visage. Je m'étais réveillée à l'hôpital, ma mère m'avait suppliée en pleurant de ne rien dire à l'infirmière. Pendant toute ma vie j'ai vécu dans la violence et dans le mensonge, m'efforçant de jouer un rôle. Je fermai les yeux pour essayer de ne plus penser à ce que j'avais vécu.
Épuisée de cette terrible journée, je me relevai et entrai dans ma chambre. En voulant me glisser sous les couvertures, je remarquai un papier de couleur mauve disposé près de mes oreillers.
« Je suis tout près Alice, tu vas souffrir comme moi j'ai souffert. »
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Hello!!! Ce chère Oscar et dure avec Alice se soir non? Qui et votre personnage préféré de cette histoire jusqu'à maintenant? Ont se dit à bientôt pour un nouveau chapitre!
-Angel xoxo
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Toi et moi plus un toit
RomanceAlice une jeune fille de 16 ans encore au lycée, elle a des amies formidables ,mais une famille dont elle aurais préféré ne jamais faire partis. Sa vie vas prendre un nouveau tourment lorsque sont père vas engager un baby-sitter pour elle et sa peti...