Tess

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Bizarrement, je n'ai pas crié.
J'étais trop choquée pour le faire, sûrement. La douleur est apparue plus tard, presque à la fin de la partie.
Depuis que mon doigt était tombé, je n'entendais plus rien, je ne voyais plus rien.

-Le couple peut se rendormir.
J'obéissais tout de même aux ordres de la double voix.
Je l'avais pas vu mon amant, ce qui m'handicapais beaucoup. Normalement, j'étais sensée tout faire pour éviter sa mort, sinon, la mienne s'ensuivrait. Le problème, c'est que je n'avais aucune idée de qui s'était, et donc, je pourrais voter pour lui durant la journée, sans même m'en rendre compte.

Dans une partie avec des amis, une partie ou sa vie n'est pas en jeu, j'avoue que j'aime bien être le chasseur. Quand on est « mort » on peut tuer quelqu'un d'autre, et ça m'amuse toujours de tuer Deva, juste pour la voir s'énerver et frapper la personne a côté d'elle, souvent Robert, d'ailleurs.

Il y'a eu plusieurs rôle au furent et à mesure, ce qui ne faisait qu'augmenter mon stress. Quand arriverait les votes, pour qui je voterais la mort ?
-Le village se réveille.
J'ouvrais lentement les yeux et laissais un cri s'échapper. La douleur lancinante commençais déjà. (Où devenait plus puissante, plus précisément).
Je me tournais vers Baptiste. Il avait les yeux fous, semblait complètement choqué. Il touchait sa gorge en faisant de petit massages, et des larmes laissaient des traces sur ses joues. J'étais sûrement dans le même état.
-Nous avons eu 1 mort, cette nuit.
J'étais à nouveau contrôlée, ma tête se tournais automatiquement sur la droite où j'apercevais....
Un cadavre coupé en morceau, du sang, des boyaux, une vraie boucherie. On ne reconnaissait même pas le corps, mais j'étais sure que ce n'était ni Baptiste ni moi.

-Vos soupçons ?
Ça, j'avoue que j'avais complètement oublié. On pouvais parler, exprimer notre ressenti de la partie, et surtout, accuser ceux que l'on aime pas.
-C'est elle.
Une mains ridée, avec de long ongle peint en violet montrait ma prof de latin, qui tripotait ses mains en transpirant à vue d'œil. J'ai toujours bien aimé cette prof, bien qu'elle enseigne une matière pourrie. Elle nous expliquait toujours les consigne des contrôle et se fâchait rarement. Je crois qu'elle m'appréciait aussi, j'étais une élève attentive (pour une fois).
-NON !!! CE N'EST PAS MOI !!!
-Nous allons procéder aux votes.
La femme accusée se tue, l'air encore plus angoissé qu'avant.
-Levez la mains si vous accuser Mme. Steiner de trahison envers le village et de cannibalisme envers M. Ray.
Je ne l'avais pas remarqué, mais c'était bel et bien mon prof de biologie qui ressemblait à présent à de longues tranches de jambon mal découpée.
-Ceux qui ne voterons pas pour Mme. Steiner devront obligatoirement pointer du doigt leur suspect. Il n'y a pas d'exceptions.
Autour de moi, les bras se levaient lentement, presque toute la salle semblait être de l'avis d'ongle violet. Au fur et à mesure des mains en l'air, le visage de l'autre se décomposait, elle me regardait avec pitié, comme pour me supplier de faire quelque chose. De petites larmes perlait déjà sur son visage.
-Il ne reste plus que vous. Tess Lelij, pour qui votez vous ?
Même Baptiste semblait s'être décidé. Son bras fièrement levé, il me suppliait du regard.
-Tess.... C'est pas moment de faire la suicidaire...
J'ai fait comme tout le monde, condamnant la pauvre femme à la mort, en faisant sourire sa meurtrière encore plus grand.
-Bien. Alexandra Steiner, vous êtes condamnée à mort, par le choix du village entier. Quel était votre rôle ?
-Je.... J'étais.... villageoise....pitié..... je... je peut sortir du jeu... je ferait tout pour que...
Elle me lança un dernier appel à l'aide.
Et sa tête tomba un peu plus loin, juste à côté de Baptiste, qui se mit à hurler.
-Taisez vous !!!
Sa bouche se ferma toute seule, il semblait être sous le contrôle de la voix.
De la colère, de la tristesse, de la peur, tout se mélangeais en moi.
-Dis donc, vous, vous aller payer pour ce que vous avez f....
Je m'adressais à la vieilles avec les ongles violets qui venait de tuer et qui riait doucement dans sa barbe, mais la personne sur le trône m'interrompis.
-Celui qui parle après un vote et qui conteste son propre choix meurt !!! Vous aurez tout le temps de vous entretuer pendant la nuit. Le village s'endort.

Je fermais les yeux. Je crois que je n'ai jamais eu une telle envie de meurtre durant ma vie. Je me suis déjà énervée, même très fort, mais ça....
Trouvez moi cette bonne femme, et brûlez la sur place.

Une deuxième manche s'écoula, rien de différent pour moi, mais à la fin....
-Le village se réveille, avec deux mort.

Deux ?
Le couple ?
Moi ?
Je regardais Baptiste avec angoisse...
Et remarquais une traînée de sang, coulant au niveau de sa bouche.
Sa bouche dont dépassais deux longues dents pointues.

Et un sourire, un sourire malsain.
Son regard croisa le mien, et une lueur de défi s'allumera dans ses yeux.

Un loup-garou ? Baptiste ?

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