Kiribaku Month 2023

[06/08] - Bored

J'accélère encore, je suis presque arrivé. Il me rattrape, je l'entend. Mais il n'a pas vu qu'il me restait un objet. J'active mon ultime booster et dépasse la ligne d'arrivée dans un cri de joie.

Katsuki - BORDEL.

Eijiro - J'ai encore gagné, Katsuki !

Katsuki - Jure ? J'avais pas remarqué !

Eijiro - Roh ça va fait pas ton ronchon comme ça.

Katsuki - Ta gueule.

Eijiro - On en refait une ?

Katsuki - Nan.

Eijiro - T'as trop peur de te faire éclater, c'est ça Ka-tsu-ki~ ?

Katsuki - Même pas en rêve.

Eijiro - Nan mais je comprendrais t'inquiète, vu le niveau que j'ai.

Katsuki - Roh la ferme tête d'orties.

Eijiro - Ouais ouais.

Le blond, un peu ronchon, éteint sa console et s'écroule sur son lit, la tête dans un coussin.

Je reste donc assis sur la chaise de bureau, mes yeux posés sur lui et le sourire aux lèvres. 

Il est calme, pour une fois. L'oreiller plaqué sur son visage ne me permets pas de le regarder, malheureusement. Il grogne un peu, avant de retirer ce qui cache sa tête.

Katsuki - Tu vas rester là longtemps ? me demande t-il froidement

Eijiro - Oh, tu veux que je parte ? Désolé, je m'en vais si je dérange...

J'attrape ma veste, et me dirige vers la porte de sa chambre, prêt à sortir, déçu. 

J'ai l'habitude de ses crises de nerfs et de sa grossièreté, et pourtant aujourd'hui mon cœur se serre.

Katsuki Bakugo, ce garçon si désagréable et mal luné, que je fréquente depuis presque deux ans, me fait ressentir des choses que je ne devrais pas.

Et cette chaleur qui me traverse dès que je le vois, elle entoure ma poitrine et me réchauffe. Ce serait mentir de dire que ça ne me plait pas. 

Mais quand il est si distant et méchant avec moi, j'ai l'impression que ça me brise de l'intérieur.

Je l'aime, et pas comme il m'aime lui.

Je n'ai même pas le temps de poser ma main sur la poignée, avant d'entendre une grosse explosion venant de derrière moi : le blond s'est projeté hors du lit et me tient d'une main l'avant bras, alors que son autre main est plaquée contre la porte, m'empêchant de l'ouvrir.

Katsuki - Oï. Qu'est ce que tu fous là ?

La proximité entre nos deux corps ne facilitant pas ma concentration, j'oublie de répondre. Ses lèvres proches de mon cou me font frissonner et trembloter.

Katsuki - Je te parle crétin. 

Oh putain. Si son souffle continue de chauffer près de mon oreille, il est clair que ma capacité à parler ne reviendra pas de sitôt.

Katsuki - Il t'arrive quoi Eijiro ?

Je ne répond toujours pas, et il parait de plus en plus agacé.

Sa main toujours agrippée à mon bras me tire d'un coup, et je me retrouve dos à la porte, transpercé par le regard carmin de Bakugo.

Il ricane et me regarde, en esquissant un léger sourire.