CHAPITRE 3. DEAN

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Je garai ma moto dans ma cour, toujours énervé par l'altercation que je venais d'avoir avec cette petite bourge, qui par ailleurs, se croyait tout permis parce que papa et maman étaient riches.

Je soufflai de fatigue et ouvris la porte d'entrée. La maison, remplie de carton, était silencieuse, ma mère devait dormir depuis un moment, j'ignorais quelle heure il était. Je montais les escaliers de l'immense demeure à laquelle je ne m'étais toujours pas habitué. Tout était trop grand à présent, pour ma mère et moi. Des dizaines de pièces toutes plus grandes les unes que les autres, c'était limite ridicule. Tout ça ne m'avait pas manqué du tout mais me voilà ici à vingt-quatre ans de retour avec ma mère. Après une émancipation totale, j'étais de retour à la case départ. Mais je lui avais fait une promesse et je comptais m'y tenir, enfin plus ou moins...

Dans ma chambre, il n'y avait qu'un lit et quelques cartons, je ne voulais pas passer de temps ici, je n'avais pas besoin de grand chose. Je me débarrassai de mes vêtements et me glissai en sous vêtements dans mon lit. J'observais attentivement ma chambre, éclairée par la lune, qui, dans le ciel, brillait. Tout ça n'était pas moi, ses grands murs blancs, ses baies vitrées laissant entrer toute la lumière de la ville. Je ne voulais pas de Florence et de ses villas hors de prix mais je le faisais pour ma mère, après tout ce qu'elle avait fait pour moi.

Londres me manquait déjà, alors que cela ne faisait à peine quarante-huit heures que j'avais quitté l'Angleterre pour l'Italie. Six années passées là-bas, les plus belles et les plus folles années de ma vie. Mais maintenant cela faisait partie de mon passé, j'étais de retour dans le pays d'origine de mes géniteurs. Alors oui la vie ici sera meilleure, fini les apparts miteux, les quartiers insalubres et les problèmes d'argent mais rien ne changera le passé que j'ai eu ici, pas même la richesse ni la luxure.

Je regardai l'heure sur mon téléphone, quatre heure du matin, je devais me lever dans quatre heures pour aller visiter ma nouvelle université. Ma mère avait insisté pour que je reprenne mes études, ce que j'avais refusé au début mais elle m'avait eu à l'usure et m'avait inscrit dans une université de petits bourges, la meilleure du pays. J'allais reprendre mes études d'économie là où je mettais arrêter, c'est-à-dire en première année de master. Ma mère rêvait de voir son fils devenir un grand économiste ou peut-être un grand entrepreneur mais je doutais que je puisse lui offrir ce privilège un jour. La seule chose qui m'importait au fond était de m'amuser et j'envisageais même de reprendre mes anciennes activités, retrouver Alessandro et tout mon ancien groupe d'amis ne serait pas si mal. Ma mère, cette fois-ci, ne sera pas au courant de quoique ce soit.

Après avoir contemplé le plafond pendant une vingtaine de minutes, le sommeil vint enfin m'emporter. Or celui-ci fut de courte durée car quatre heures plus tard mon réveil sonna. Je voulais tout envoyer valser et me recoucher mais je ne pouvais pas, pas maintenant en tout cas. Je me levai, les yeux presque clos, partant directement vers la salle de bain. Je pris une douche froide pour me réveiller, après un brossage de dents et de cheveux, je retournai dans ma chambre et m'engouffrai dans mon dressing. Il fallait que je sois bien habillé mais pas trop non plus. Il fallait que je paraisse des leurs en gardant mon caractère et mon style. J'optai alors pour une chemise blanche large que je ne fermais pas jusqu'en haut, je rentrais celle ci dans un pantalon à pinces noir. Pour les chaussures, je trouvai une paire de chaussure de ville noir en cuir que je n'avais pas mis depuis des années et par chance celles-ci m'allaient encore. Je ne pris pas la peine d'emmener une veste, le soleil, malgré l'heure, tapait déjà.

Je sortis de chez moi, à mon plus grand malheur je ne pouvais pas me rendre à l'université en moto, ma mère me l'avait interdit, je devais faire bonne impression et je savais pertinemment que si je ne l'écoutais pas, elle me tuerait. Je pris la seule et unique voiture que je possédais, une jolie Mercedes-Benz SL65 AMG Black Series noire de 2009, une voiture que j'ai eu le jour de mes dix-huit ans. Je n'aimais pas forcément les voitures plus que ça, j'ai toujours préféré la moto, mais cette voiture, je ne pourrais jamais m'en séparer. La preuve même lors de gros problèmes d'argent, l'idée de la vendre ne m'est jamais venue à l'esprit. C'était ma voiture, personne ne la conduisait, personne ne la touchait.

NOS AMOURS MAUDITSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant