CHAPITRE 11. DEAN

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Je n'avais pas fermé l'œil du reste du week-end, mes pensées obsédées par le baiser que j'avais échangé avec cette emmerdeuse de Sinclair. Cette connerie n'aurait jamais dû avoir lieu, l'adrénaline était responsable de tout cela. La soirée avait été plus que mouvementée, ce baiser n'était que la réponse à tout ce bordel. Je ne devais plus m'approcher d'elle, pas un regard, pas une parole. J'avais été, ces dernières semaines, assez stupide pour lui donner mon attention, ce ne sera plus le cas. Je ne comptais pas donner à cette gamine capricieuse ce qu'elle voulait.

La semaine, sans crier gare, avait déjà repris son cours, sans prendre la peine de m'attendre, la vie s'était réveillée à nouveau. Je sortis de la chambre, afin de prendre un rapide petit déjeuner avant de partir à l'université. En entrant dans la cuisine, je tombai nez à nez avec ma mère que je n'avais pas vu la semaine précédente. Elle était déjà habillée, prête à partir, un grand sourire apparut sur son visage lorsque, elle remarqua ma présence.

-Mon fils ! Comment vas-tu mon ange ? Elle me prit dans ses bras mais j'écourtai notre étreinte, je n'avais aucune envie d'être proche d'elle.

-Arrête de m'appeler ainsi, je n'ai plus huit ans. Soupirai-je, sans la regarder, je fuyais ma mère comme la peste.

-Merci Dean moi aussi je vais très bien. Dit-elle d'un ton ironique.

-Content de le savoir. Tu comptes te barrer combien de temps cette fois-ci ? Les bras croisés, je faisais face à ma génitrice, attendant impatiemment sa réponse, or celle-ci ne semblait pas venir. Je t'ai posé une question, Alma. Ma mère écarquilla les yeux en entendant son prénom sur mes lèvres, un prénom si amer que celui-ci me brûla à sa sortie.

-Dean ne m'en veut pas, s'il te plaît. Elle se mit à sangloter, ma génitrice était très forte pour ce genre de chose, elle méritait un oscar pour son talent d'actrice et de manipulatrice mais ça ne marchait plus avec moi. Mon regard aussi tranchant qu'un couteau, ne la quittait pas des yeux.

-Arrête de chialer, on sait très bien tous les deux que la seule chose qui t'importe est d'aller te faire sauter et entretenir par un de tes connards. Alors casse toi maintenant. Crachai-je à la femme qui m'avait mis au monde. Ses yeux remplis de larmes étaient à présent tournés vers le sol, elle renifla en relevant la tête et quitta la pièce. 

Je finis par prendre mon petit-déjeuner en paix après cette commedia dell'arte digne d'une grande pièce de Molière. Je quittai enfin la maison, prêt à affronter une nouvelle journée de cours.

J'arrivai à mon premier cours avec un peu de retard dû au trafic très dense de ce matin. C'était un cours sur la finance, que j'avais pris par dépit. Je dormis tout le long de ce cours, récupérant mes heures de sommeil manquantes. Une fois les deux heures écoulées, je sortis enfin de l'amphithéâtre, le manque de nicotine comprimait mes poumons, il fallait absolument que je sorte. Une fois dehors, je coinçai une cigarette entre mes lèvres et l'alluma, la fumée toxique de celle-ci remplit mes poumons me ramenant ironiquement à la vie. La chose qui me butait à petit feu était la seule chose qui me permettait encore de vivre. Je fumais cette cigarette, jusqu'au filtre, inspirant chaque produit cancérigène que celle-ci contenait. J'écrasai ma cigarette au sol, et retournai à l'intérieur en direction de la cafétéria, mon ventre criait famine. En pénétrant dans celle-ci déjà remplie de centaines d'élèves, je remarquai au loin le groupe avec qui je passais la plupart du temps à la fac. Celui-ci était composé d'Atlas, deux de ses amis à qui je ne parlais que rarement et mon ami d'enfance Nicholas. Je saluai le groupe et partis me chercher un café.

-Rutherford. Prononça une voix, que je connaissais parfaitement bien, derrière moi. Je me retournais pour faire face à mon interlocutrice. Celle-ci était vêtue d'une robe noire et de longues cuissardes qui lui recouvraient presque toute la jambe. Ses cheveux blonds étaient bouclés et descendaient en cascade sur ses fines épaules. Ses iris d'un bleu polaire me regardaient, ne laissant traverser aucune émotion.

NOS AMOURS MAUDITSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant