PROLOGUE

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-Je te déteste, je te déteste, je te déteste. Mon dieu, tu es la pire chose qui me soit arrivée. Et tu sais le plus horrible dans tout ça ? Je criai à pleine gorge, impossible de m'arrêter. Je prenais de grands enjambés vers lui, impassible, stoïque, comme une statue de pierre. Son corps surplombant le mien, ses iris d'un vert perçant étaient teintés d'un voile d'émotions que je ne saurais décrire. Tu troubles mon existence et au fond je n'arrive même pas à vraiment te haïr.

Nous restâmes de longues minutes qui parurent des années entières à ne faire que se regarder, enfin, nous ne nous regardions pas, nous nous admirions. Mon interlocuteur me regardait comme si j'étais la huitième merveille du monde, comme si je m'apprêtais à disparaître tel du sable fin qui nous glisse entre les doigts, comme le temps inévitable qui se creusait entre lui et moi. Je ne saurais décrire les sensations, les frissons que mon corps m'envoyaient à présent. Je bouillonnais d'une colère intrépide, qui n'était même pas causé par ses yeux verts cachés derrière de longs cils noires. Cette colère n'était qu'une haine envers moi, seulement moi et ses sentiments qui me rongeaient de l'intérieur.

Ses bras remplis de cette encre noir, redessinant chacun de ses péchés, saisirent mes épaules avec force. J'étais bloquée, comme une proie prête à se faire dévorer par son prédateur. Son regard faisait des allers-retours incessants entre mes lèvres et mes yeux bleus, il ne parlait pas mais son âme, elle, criait. Elle hurlait des maux et des blasphèmes que seule mon âme arrivait à déchiffrer. L'air froid et la pluie avaient disparu avec le reste du monde. Il n'y avait que lui et moi, nos esprits et nos âmes. Je n'étais plus un corps mais une entité qui nageait dans cette atmosphère troublante. Son touché fut la seule chose qui me ramena à la réalité, lorsque soudainement le bourreau de mon ataraxie se mit à parler.

-Tu es le bagne de mon existence, il n'y a pas assez de maux et de péchés pour décrire ce que mon âme ressent lorsque tu es là. Je déteste cela, je déteste dépendre de tes lèvres, je déteste dépendre de ton corps et je déteste sans cesse avoir besoin de toi, de toi toute entière.

NOS AMOURS MAUDITSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant