CHAPITRE 5. DEAN

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Seul, dans ma chambre, je faisais les cents pas, repensant à la proposition d'Alessandro. Est-ce que j'étais vraiment prêt à reprendre mon ancien train de vie ? Sur le moment l'offre me parut plutôt alléchante, mais en y réfléchissant le contre s'ajouta petit à petit sur la balance, rendant le pour léger comme une plume. Je passai mes mains dans mes cheveux, je ne voulais pas revivre mon ancienne vie, je ne voulais pas revivre ce qu'il s'est passé.

Je n'arrêtais pas de penser à cela encore des heures durant. Mais une chose fit pencher la balance, je savais ce que je voulais faire. En une fraction de seconde je venais de prendre la décision qui bouleversera peut-être le reste de mon existence.

Mais alors que je me saisissais de mon téléphone, une voix résonna dans toute la maison, ma mère. Je descendis la rejoindre voir ce qu'il se passait. J'inspectai d'abord la pièce et je vis ma mère très bien habillée. Ses cheveux châtains étaient impeccablement plaqués et rassemblés en un chignon, elle portait une robe beige cintrée et un blazer, son allure donnait l'impression d'une riche femme d'affaire, ce qui au fond s'approchait de la réalité.

-Je sors ce soir, ne m'attend pas, je ne rentrerais que demain matin. Dit-elle enfilant ses talons.

-Tu vas où si bien habillée ? Dis-je intrigué, ce n'était pas le genre de ma mère de sortir le soir, surtout toute une nuit.

-J'ai un rendez-vous. Dit-elle en croisant les bras.

-Un rendez-vous qui dure toute la nuit ?

-Arrête avec tes questions Dean, je sors c'est tout. Je n'ai pas d'explications à te donner, je suis ta mère. Elle prit son sac et partit, je n'eus même pas le temps de dire quoique ce soit, que sa voiture sortait déjà du garage.

Je pris alors mon téléphone, furieux, et composai son numéro. Seulement une sonnerie eut le temps de retentir que sa voix résonnait déjà dans le micro.

-Dean, en quel honneur m'appelles-tu ?

-Alessandro, je vais reprendre les courses. Un long silence s'installa entre nous deux, je ne savais pas si il prenait cela pour une blague mais je n'avais jamais été aussi sérieux de toute ma vie. Allô ? Repris-je.

-Tu es sûr ? Dit-il d'un ton incertain.

-Plus que jamais Alessandro, je veux reprendre ce qui est à moi. Et rien ne me fera changer d'avis. Quand est la prochaine course ?

-Lundi soir, mais elles se font au sein de la bande, on sélectionne les quatres meilleurs pilotes, pour les prochains tournois. Je suis tellement heureux que tu sois de nouveau des nôtres. J'ai hâte que tu rencontres nos nouveaux champions.

-Les règles sont-elles restées les mêmes ?

-Oui sauf une, les voitures et les motos s'affrontent sur le même circuit et sur la même course. Il n'y a plus de distinctions, les soirées sont beaucoup plus mouvementées maintenant. Sinon l'endroit et le reste des règles restent inchangés.

-Très bien alors je serais présent lundi soir, mais n'en parle à personne.

Alessandro acquiesça et je raccrochai. Me voilà de nouveau de service, après six ans. Je n'avais pas repris les courses à Londres, je ne voulais plus être associé à quelque chose d'illégal comme je l'avais été bien trop fois avant. Mais cet endroit était trop ennuyeux pour ne pas enfreindre une nouvelle fois les règles.

Je m'assis sur mon canapé ne sachant quoi faire, les yeux plongés dans le vide. Une idée traversa soudainement mon esprit, l'invitation d'Atlas pour cette fête de bienvenue. Je n'avais rien à faire et une terrible envie de boire. Je me levai rapidement et sortis de chez moi. Une fois sur ma moto je me dirigeai vers l'université de Florence.

NOS AMOURS MAUDITSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant