CHAPITRE 9. DEAN

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J'avais attendu le week-end toute la semaine et celle-ci fut excessivement longue. Le temps, entouré de tous ces bourges à l'université, paraissait si long, qu'il était difficile parfois de le supporter. Néanmoins les cours en eux même étaient très intéressants, j'aimais en quelque sorte ce que j'étudiais, enfin, la plupart du temps.... Je n'avais pas vu ma mère de la semaine, ce qui m'avait laissé la maison pour moi seul. Celle-ci était sûrement avec un de ses innombrables mecs. Dans ce genre de moment je regrettais tellement de l'avoir suivi, elle n'avait pas changé, et je détestais cela. J'avais quitté ma mère le jour où nous avions quitté Florence, refusant catégoriquement de rester avec elle ou avec qui que ce soit.

Elle n'était pas une bonne mère, voilà ce qu'elle était, une mauvaise mère, m'aimant qu'un jour sur deux, ou quand elle a besoin de moi. Mais c'était ma mère et je l'avais déjà abandonné pendant six ans, je ne pouvais pas l'abandonner de nouveau. Je m'étais alors habitué à ce manque d'amour et à son absence, et je crois que je vivais mieux comme ça. 

Ce soir, je comptais me rendre à la soirée d'Alessandro, je n'avais rien à faire et je devais trouver un moyen de m'occuper l'esprit avant demain. De plus, je n'avais fait que travailler et m'entraîner cette semaine, aucune goutte d'alcool n'était entrée en contact avec mon sang depuis bien trop longtemps pour moi. Je ne pris pas la peine de bien m'habiller, ce n'était pas nécessaire quand il s'agissait des soirées d'Alessandro. J'enfilais un simple jean noir large et une chemise blanche que je laissais ouverte. Mes converse et mon casque en main, je montai sur ma moto et me mis en route.

La musique s'entendait à des centaines de mètres, alors, lorsque je pénétrais dans l'immense villa d'Alessandro, la musique risquait bientôt de m'exploser les tympans. Je saluai quelques de mes anciens amis, connaissances de la fac et des filles qui apparemment me connaissait sans m'avoir jamais vu auparavant.

-Rutherford ravi que tu sois venu ! cria au-dessus de la musique, une voix derrière moi, qui n'était personne d'autre que monsieur Alessandro Russo. Je me retournais pour lui serrer la main. J'espère que tu es prêt pour demain, je compte sur toi et Lilith.

-Ne t'en fais pas pour moi, Aless. Fais toi du souci pour ta petite sainte nitouche. Mon interlocuteur éclata de rire et répliqua.

-Crois moi Dean, Lilith est l'antonyme de sainte nitouche. C'est la meilleure pilote que j'ai eu depuis que tu es partie. Elle a la folie et l'agilité, qu'il te manque Rutherford. Cette fille est un diable sur tous les points.

-On verra ça demain soir. Dis-je en tournant les talons. Comment une gamine de dix-huit ans pouvait être meilleure que moi ? Tout ça n'avait pas de sens.

Je divaguais entre les corps pendant quelques minutes, un verre de vodka à la main, quelques filles venaient ici et là, m'offrant leurs corps et quelques baisers, que je ne refusais pas. Mes yeux se posèrent sur la piscine et s'arrêtèrent sur ses cheveux blonds lissés par l'eau qui ruisselait de sa tête à ses pieds. Son maquillage intact malgré l'eau faisait ressortir ses yeux azurs, et je pus m'empêcher d'analyser ensuite son corps. Celui-ci, frêle, était recouvert d'un simple bikini rouge. Alors que je ne pouvais quitter des yeux la fille qui se trouvait à quelques mètres de moi, elle se mit à parler en se rapprochant du bord où je me trouvais. Ses deux iris dilatés par l'alcool, plongèrent dans mon regard.

-Tu comptes me mater pendant combien de temps Rutherford ?

-Je ne te regardais pas, ne te fais pas de films, princesse. Je mentais délibérément, oui je la matais enfin non je l'analysais, ce qui au fond n'avait rien à avoir... Lilith sortit de l'eau, trempée, l'eau et le chlore de la piscine ruisselaient sur sa peau bronzée.

-Je sais que je te fais bander, Rutherford, mais un peu de tenu. On se déteste, rappelle toi. Murmura-t-elle effleurant mon corps. Un frisson me parcourut dans tout le dos, qu'est ce qui m'arrivait ? J'attrapai le bras de Lilith et chuchotai à mon tour, dans son oreille, d'une voix grave.

-Une gamine dans ton genre ne me fera jamais bander, j'aime les femmes, pas les fillettes insolentes et capricieuses. Lilith éclata de rire et me regardait à présent avec un regard noir.

-Alors arrête de baver comme un chien quand tu me vois Dean, ça devient ridicule. Va t'occuper d'une de tes salopes. Elle tourna les talons, se détachant de mon emprise et me laissa au bord de la piscine, furieux et seul. Cette fille était vraiment une chieuse, son caractère était insupportable. Son répondant était si imprévisible et insolent que parfois il devenait drôle, enfin sauf quand elle me les cassait un peu trop, cela arrivait donc très rarement.

Je continuais alors le reste de la soirée avec une fille dont j'avais oublié le nom, une certaine Serena ou Elena, enfin quelque chose comme ça. A vrai dire, une fois plongé en elles, j'en avais rien à foutre de leur prénom. La fin de soirée fut assez floue jusqu'à ce que je décide de rentrer chez moi vers une ou deux heure du matin. Je tombais sur l'emmerdeuse que j'avais remballé tout à l'heure, mademoiselle Lilith Sinclair.

-Tu crois qu'un jour, tu seras capable de me lâcher, Rutherford. Lâcha-t-elle, remettant sa robe en place.

-Je vais te gâcher la vie jusqu'à ma mort, princesse. Et puis tu n'as qu'à rester chez toi, comme tu devrais le faire au lieu d'être ici. J'ai d'ailleurs une question pour toi.

-Dis moi tout. Dit-elle d'un ton sarcastique en croisant les bras sur sa poitrine.

-Tu penses que ton frère réagirait comment en apprenant que sa petite sœur chérie se tape un mec très peu fréquentable et participe à des courses de moto illégales ? Son visage se décomposa plus les mots sortaient de ma bouche. Alors princesse, on ne fait plus la maline ?

-Mais pour qui tu te prends à me menacer comme ça ? Dit-elle furieuse en avançant vers moi.

-C'est ce qui arrive quand on me parle mal, princesse. Je parlais calmement, jouant fièrement avec ses nerfs. Et sache que je ne te menace pas, je peux faire de ça une promesse si tu le souhaite.

-T'es un putain de malade, vas le dire à mon frère je ne te retiens pas, personne te croira. Et puis merde, je te parles comme je veux d'accord, je ne suis pas une de tes putes. Sérieusement t'as un problème avec ton égo, Rutherford ? C'est quoi le souci ? C'est parce que je ne suis pas comme les autres filles qui se jettent dans tes bras après un clin d'œil et quelques paroles. Mais ce que tu n'as toujours pas compris c'est que je te trouve pathétique et je ne finirais jamais dans ton lit, je ne suis pas une de tes salopes.

-Moi je pense le contraire Lilith, regarde toi, ton corps est collé au mien, je n'ai pas bougé, mais toi désespérée tu viens te coller, te donner à moi. Tu me détestes mais tu me cherches sans cesse. J'attrapais son menton pour que celle-ci me regarde. Son regard pétillait par la colère et je ne sais quel autre type de haine que Lilith ressentait envers moi.

-Tu viens me chercher et c'est moi qui me donne à toi. T'es vraiment puéril comme type. Je te déteste, je ne veux pas me mélanger avec un mec comme toi.

-J'en ai rien à foutre que tu me déteste, crois moi, c'est réciproque. Mais dis moi que je te dégoûte, dis moi que ton corps rejette le mien. Elle me regarda droit dans les yeux et me repoussa de ses deux mains. Alors princesse ?

-Ferma là, Rutherford. Cracha-t-elle, Lilith tourna les talons et s'éloigna de moi.

-Bonne nuit à toi aussi, princesse.

NOS AMOURS MAUDITSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant