Chapitre 3

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La semaine n'avait pas été plus reposante que les autres pour Gia et sa famille. Elle ne voyait pratiquement pas son frère, son oncle et son père qui n'étaient presque jamais à la maison mais toujours au port et même parfois à Londres pour plusieurs jours et personne ne semblait s'en soucier à part Gia car elle ne comprenait vraiment pas pourquoi ils iraient à Londres alors que de ce qu'elle savait de leur travail, ils sont au port pour l'entretien et les réparations des bateaux, elle se demandait bien ce qu'ils allaient faire là-bas.
- Mais mamma dit moi tu sais ce qu'ils font à Londres ?
C'était un vendredi matin ensoleillé comme rarement ici, les femmes de la famille avaient donc décidé de prendre leur déjeuné sur la petite terrasse qui se trouvait à l'arrière de la maison.

C'était une terrasse assez grande pour contenir une table et quatres chaises. Ils se retrouvaient rarement tous ensemble ici car ils finissaient par rapidement se marcher dessus et puis le temps ne leur donnait pas non plus beaucoup d'occasion pour manger dehors comme sa famille avait l'habitude de faire lorsqu'ils vivaient en France.
Malgré tout Gia aimait beaucoup cette terrasse même si elle était encerclée de mur. Depuis son arrivée elle avait essayé de la rendre plus chaleureuse avec des fleurs et des bougies ici et là, elle avait même rénové la table et les chaises en metal qui avaient rouillées avec le temps. Gia aimait faire ce genre de choses lors de son temps libre, elle n'avait pas vraiment d'amis depuis son arrivée ici (sauf pour Sofia qu'elle avait revu depuis la dernière fois et avec qui elle s'entendait très bien). Elle avait donc dressé une liste à son oncle de ce qu'il lui fallait pour pouvoir faire ce qu'elle voulait avec ces meubles. Il n'avait pas posé plus de questions que ça lorsqu'elle lui avait dit que c'était tout simplement pour rendre la terrasse plus agréable.
Elle avait passé ses matinées sur la terrasse avant d'aller donnner ses cours d'anglais l'après-midi.
Elle l'avait surtout beaucoup nettoyé et débarassé de toutes les choses que son oncle et sa tante avaient entassés ici (au fil des années, ils s'en servaient surtout de débarras). Les murs étaient gris clair et la table et les chaises étaient maintenant vert foncées (c'était la seule peinture antirouille qu'avait trouvé son oncle). Grâce à ce petit effort, elles pouvaient aujourd'hui manger toutes les trois leur déjeuné accompagnées des quelques rayons de soleil qui arrivaient à passer.

- Oh tu sais ma fille ce sont des histoires d'hommes, nous tant que nous pouvons nous occuper de notre foyer et nourrir toute la famille nous n'avons pas à poser de questions. Sa mère lui répondit alors que Gia était déjà assise à table tandis que sa mère et sa tante remenaient les plats pour déjeuner.
- Tu veux dire que tata et toi vous ne vous inquiétez pas de ce que font vos maris ?
Sa mère et sa tante s'étaient enfin assise avec elle et elles riaient face à la question.
- Ma petite tu comprendras quand tu auras un mari que parfois c'est bien mieux lorsqu'il n'est pas à la maison et que nous pouvons rester entre femmes.
- Mais pour moi être mari et femme ce n'est pas cela ! L'amour doit faire que nous voulons rester toute la journée avec notre moitié ! Il n'y a plus d'amour entre vous ?
- Passe moi ton assiette. Lui dit sa mère afin de pouvoir la servir.
Gia regardait sa mère et sa tante en attendant une réponse.
- Oh Gia tu es bien trop naïve, bien sûr que nous nous inquiétons pour ton père et ton oncle mais avec le temps nous avons appris que rien ne sert de se morfondre, que nous aussi nous avons des choses à faire de nos journées.
- Oh... Eh bien si c'est comme cela, pour rien au monde je ne veux me marier. Gia regardait son assiette et commença à manger sans plus rien dire.
Sa mère et sa tante ne pouvaient pas s'arrêter de rire.
- Ma fille tu lis beaucoup trop de livre d'amour, il serait vraiment temps de t'emmener à un bal afin que tu puisses voir à quoi ressemble le monde réel, tu comprendras que même s'il n'est pas aussi rose que dans tes livres, il n'est pas si terrible que ça.
Sa mère lui avait pris la main comme pour la consoler de quelques chose qui ne faisait même pas pleurer sa fille car elle n'avait aucune envie d'aller à ce genre de bal, en trois mois ici elle avait toujours réussi à les esquiver et elle comptait bien continuer ainsi.

Entre nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant