Toutes les femmes de la famille incluant Sofia étaient réunies dans la cuisine de la maison familiale, elles avaient préparé un énorme repas car Vincenzo et toute sa bande venaient dîner ce soir, c'était Giovanni et Marco qui les avaient invités, ils avaient demandé à leurs femmes de préparer un bon repas de l'entrée au dessert pour ces jeunes hommes qui avaient travaillé durement et comme à leurs habitudes, Rita et Renata n'avaient pas plus posé de questions. Gia était à peine rentrée vers 16 heure, accompagnée de Sofia sa mère et sa tante s'étaient presque jetées sur elles pour leur dire de venir les aider en cuisine, les filles n'avaient pas vraiment eu le choix.
Il était 21 heure passée, la famille (accompagnée de Giovanni et Marco qui étaient rentrés entre temps) avait déjà mangé et avait débarrassé les plats pour les mettre à l'abris des divers insectes qui pouvaient avoir envie d'aussi manger. Les garçons étaient en retard, Sofia et Gia lavant la vaisselle tandis que Rita et Renata discutaient au salon. Giovanni et Marco eux, semblaient plus inquiets. Marco était devant la maison à surveiller l'arrivée potentielle du groupe. Giovanni lui était dans le salon à faire les cent pas en ne quittant pas sa montre des yeux.
- Giovanni, assied-toi, tu vas me rendre folle à tourner en rond ! Ils se sont sûrement arrêtés au bar ! Giovanni avait donné son stress à sa femme, elle semblait plus calme que lui mais intérieurement elle savait que son fils n'était pas du genre à rater un repas, surtout lorsque tous ses amis sont invités à la maison.Gia et Sofia elles, s'étaient assisent à la terrasse avec un thé chaud, Sofia venait tout juste d'apprendre à Gia comment faire un parfait thé anglais.
- Alors tu aimes ? Elle tenait son thé dans ses deux mains, elle aimait la sensation de confort que cela lui procurait.
- Je n'aurais jamais cru, mais oui j'aime ça. Gia avait bu son thé presque d'une seule traite.
- Tu sais, Sofia riait, il faut presque le déguster ! Ce n'est pas une boisson à boire d'une seule traite comme tu viens de le faire.
Gia riait à son tour.
- Je le note pour mon prochain thé.
Et pendant quelques minutes aucune ne parlait, elles regardaient le ciel. Il était noir, aucune étoile n'y apparaissait.
- Tu sais où ils sont toi ?
- Hmm, de quoi ? Sofia avait sorti Gia de ses pensées.
- Les garçons.
- Je pensais que toi tu savais ! Elle avait tourné sa tête vers son amie.
- Pas du tout, pour moi Vincenzo était juste au travail et rentrerai ce soir.
- Ohh... Gia regardait à nouveau le ciel.
- D'ailleurs... Sofia se pencha en avant, les coudes sur ses genoux, sa tête dans ses mains, elle regardait le sol. J'ai quelque chose à te dire.
- Je t'écoute ? Gia s'était rapidement redressé sur sa chaise très intéressée.
Et là, Sofia, sans dire un mot, sorti une bague de la poche de son gilet et la mit à son doigt avant de tendre sa main vers son amie.
Gia se leva d'un bond.
- Pardon ! Dis-moi que ce n'est pas une blague ! Que cela est réel !
Sofia se leva à son tour. Gia sautillait d'excitation.
- Non, c'est bien réel, elle avait un sourire jusqu'aux oreilles, mais chut ! Ne le dis à personne, nous allions l'annoncer à tout le monde ce soir mais je voulais que tu sois la première au courant.
Gia sauta dans les bras de son amie.
- Nous allons être sœur ! Pour de vrai ! Oh madre mia* Vincenzo va voir ce qu'il va avoir ! Quel cachotier !
Les deux femmes riaient, presque criaient de joie quand elles entendirent un autre cri, celui-là n'était un pas cri de joie. Les deux amies s'étaient arrêtées d'un coup. Elle écoutait ce qu'il se passait.
- Qu'est-ce que c'était ? Disait Gia en regardant vers la maison.
- Je ne sais pas.
- Les filles ! Gia ! Sofia !
- C'était Renata qui criait.
Sans hésiter les filles se précipitèrent à l'intérieur de la maison. En entrant dans le salon, une scène presque d'horreur se passait sous leurs yeux. Elles ne bougeaient plus, sous le choc.
- Gia va me chercher une pince et du linge propre et l'alcool le plus fort. Rita sorti Gia de sa paralysie. Elle se précipita dans la cuisine afin de trouver tout ce dont sa mère lui demandait.
Les garçons étaient tous enfin arrivés, Leo était porté par tous, il saignait, Marco les avaient intercepté dans la rue avant de prendre lui-même Leo dans ses bras et de le ramener au salon. Directement les mamans avaient réagi.
- Pose-le sur la table Marco ! Disait Rita.
- Sur la table ? Il ne sera pas à l'aise ! Disait Marco, le jeune homme toujours dans les bras.
- C'est moi l'infirmière tu fais ce que je te dis !
Marco s'exécuta sans plus rien dire, en effet Rita était infirmière depuis 40 ans, elle avait vécu la guerre, savait gérer ce genre de situation, même avec des moyens rudimentaires.
- Vincenzo ! Sofia sorti enfin de sa paralysie, elle se précipita dans les bras de Vincenzo, lui semblait ne rien avoir. Elle prit sa tête entre ses mains. Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
- Une bagarre, complètement stupide, des jeunes qui ne venaient pas d'ici faisait n'importe quoi ! Il regardait son père.
- Oh les jeunes ! Vous êtes tous devenus fous ! Renata disait en ramenant des serviettes.
- Les garçons tenez le, il ne faut pas qu'il bouge ! William donne moi un coussin pour sa tête !
William se retourna et prit le premier coussin qu'il put atteindre. En se retournant pour donner le coussin à Rita, il tomba sur Gia.
- Donne-le-moi. Ce qu'il fit sans rien dire et elle alla placer le coussin sous la tête de Leo pendant que Rita déboutonnait la chemise du jeune homme afin de pouvoir voir d'où venait les saignements. Gia tenait la tête du jeune homme tandis que Sofia, Vincenzo, Lorenzo et Kieran tenaient du mieux qu'ils pouvaient Leo qui gémissait de douleur.
- Il s'est pris une balle ? Une simple bagarre ? Gia avait vu l'épaule de Leo. Elle s'énervait.
- Gia ce n'est pas le moment. Renata pris la relève sur sa nièce. Gia regardait par-dessus l'épaule de sa tante. Le regard plein d'horreur.
- Bois ça. Ne t'arrête pas. Rita était allée chercher de l'alcool, pas pour désinfecter sa plaie mais pour que Leo puisse moins sentir la douleur de sa blessure.
Gia regardait les visages de tout le monde, Sofia était horrifiée, les garçons se regardaient les uns les autres avec inquiétude, son oncle et son père discutaient dans la cuisine, puis elle croisa le regard de William, il était toujours près du canapé, se tenant la tête avec sa main qui couvrait la moitié de son visage.
Gia se dirigea vers lui et enleva sa main de son visage.
- Tu saignes. Elle regardait sa blessure. Il était ouvert à l'arcade droite.
- Ce n'est rien, il remit sa tête dans sa main, j'ai juste mal à la tête.
Elle lui reprit la main avant de le tirer vers l'étage.
- Viens.
Il la suivait jusque dans la salle de bain sans rien dire. Elle le fit s'asseoir sur les toilettes.
- Bon... Je crois que nous avons une trousse de secours ici. Elle avait ses poings sur hanches en regardant la salle de bain avant d'ouvrir un placard et de trouver la fameuse trousse de secours. Elle se retournera vers William qui regardait le sol.
- Regarde-moi. Elle prit son menton dans sa main afin de lever sa tête. Elle était debout face à lui.
- Je t'assure ça ne...
- Tu as des morceaux de verres dans ta plaie il faut les enlever. Elle dit en se retournant pour chercher une pince dans la trousse afin de pouvoir retirer les morceaux de verre. Tu as de la chance, ça n'a pas l'air profond, tu n'auras pas besoin de points de suture.
- Comment tu sais ça ? Il leva la tête vers elle.
- Ma mère est infirmière, nous avons vu la guerre, nous avons soigné beaucoup de personnes. Elle reprit son menton dans sa main afin que sa tête bouge le moins possible.
William la regardait sans rien dire. Elle avait déjà commencé à enlever les bouts de verres.
- Ça ne fait pas mal. Dit-il.
- Je suis connu pour ma douceur. Dit-elle ironiquement en étant penché sur son visage, ne bouge pas.
Elle termina de retirer tous les bouts de verres dans le silence.
- C'est bon, je pense avoir tout retiré.
- Tu penses ?
- J'en suis sûre, pardon. Elle se retourna à nouveau vers la trousse, trouva une compresse et de l'alcool avant d'en verser dessus et de revenir à nouveau vers William.
- Qu'est-ce que c'est ? William n'avait pas vu ce qu'elle avait verser sur ce genre de tissus blanc.
- Ça risque de piquer. Et sans prévenir elle tapota la compresse sur sa plaie.
William poussa un petit gémissement de douleur et sans s'en rendre compte, mit sa main sur la taille de Gia, en serrant sa robe.
Gia eu un moment de pause face à son geste mais termina de désinfecter sa plaie.
- Tu as les yeux bleus. Dit-elle en se relevant et en mettant la compresse à la poubelle.
- Oui. William regardait à nouveau le sol, ses mains entrelacées entre elles.
- Je n'avais jamais remarqué. Elle se mit contre le lavabo. Il se leva pour se retrouver face à elle. Ils se regardaient sans rien dire.
- Une simple bagarre hein ? Elle brisa le silence.
- Oui. Il se grattait l'arrière de sa tête en la regardant gêné.
Elle se redressa et se rapprocha de lui. William la regardait faire sans rien dire. Elle n'était qu'à quelques centimètres de son visage.
- Je pense que nous avons des pansements quelques part, tu n'as pas besoin de points mais il faudra penser à désinfecter la plaie chaque jour. Je vais te faire un pansement pour la protéger les premiers jours. Elle se retourna à nouveau pour reprendre la petite bouteille d'alcool dans la trousse.
Tiens, prends là, n'oublie pas, chaque jour.
William lui prit la bouteille des mains.
- Merci.
- Nous devrions descendre, voir s'ils ont besoin de nous. Ça ira ?
- Oui, j'ai mal à la tête mais oui.
- Tu as dû te prendre un coup, tu as besoin de repos. Elle passa devant lui pour se diriger vers les escaliers, il la suivit de près.
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Entre nous
RomanceL'après guerre, la famille Lai, originaire de Sardaigne quitte le sud de la France qui à été son refuge durant la guerre pour rejoindre leur famille et le reste de la communauté italienne parti s'installé durant et après la guerre afin de fuir les h...