CHAPITRE 3

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CAMILLE

— Ici nous avons un patient atteint du VIH. C'est un patient test qui a accepté de passer des essais cliniques.

Le petit groupe d'élève suit le professeur comme si c'était Dieu en personne. Mais je fais comme eux, tel un chien, je suis l'homme en blouse blanche a la trace.

— Voici une cardiopathie. Cette patiente est un cas d'école et va subir une opération à cœur ouvert.

Nous avons longé le couloir des urgences, là ou certain patient qui n'ont pas de chambre dans leur service, patiente. Le professeur se tourne alors vers nous et nous regarde un par un. Je sens le jugement dans son regard et ça ne me plaît pas du tout.

— Je vous laisse vous repartir sur les plusieurs patients que je vous ai montrés. Vous avez uniquement le droit de discuter avec eux, mais en aucun cas vous ne les toucherez. Vous n'êtes que des premières années, ne l'oubliez jamais !

Je me tourne et tombe sur Maxime. Un rugissement se bloque dans ma gorge, de con !

— Ça va, beauté ?

Il essaye de me toucher les cheveux, mais je lui tourne le dos et lui lance un doigt d'honneur par la même occasion.

— Une vraie pimbêche. Tu vas redoubler, la frisée.

Je me retourne à nouveau pour lui faire face. La seconde suivante, ma main part, mais il la rattrape en vol avant qu'elle n'atteigne sa joue de gosse de riche.

— Ho, ce que tu es caractériel, j'aime ça, gémit-il presque.

Un haut-le-cœur monte le long de ma gorge, mais je déglutis et me retiens de justesse de lui gerber dessus. Il me dégoûte tellement, fringue de riche, coiffure de prince charmant et sourire de prétentieux, absolument aucune once de sa personne ne m'attire.

— Vous, là !

Je fais volte-face et tombe nez à nez à la blouse blanche du professeur.

— Vous êtes à la ramasse. Vous vous mettez ensemble et vous attendez le prochain patient qui...

Il n'a pas le temps de finir sa phrase que les portes coulissantes des urgences s'ouvrent. Un homme en porte un autre à l'aide de son bras et de son épaule droite.

— Voilà ! Vous allez aider ces personnes-ci !

Je me tourne et vois la gueule enfariner de Maxime, dégoutter d'avoir un cas aussi merdique qu'un simple alcoolique. Je suis aussi déçu que lui, mais je redresse mes épaules et ne montre rien.

J'ai choisi ce métier, c'est pour soigner tout le monde que je suis là. On ne choisit pas ses patients quand on est médecin, on aide tout le monde.

Je m'avance alors vers les deux hommes et fais signe à Maxime de prendre un brancard ou je ne sais quoi pour transporter ce monsieur.

— Bonjour, messieurs, je peux vous aider ?

— Bah oui, tu peux nous aider, putain !

Le jeune homme qui aide l'alcoolique redresse enfin la tête et là, à cet instant précis, j'ai envie de pleurer toutes les larmes de mon corps. Pourquoi ma vie est si merdique ?

Je reconnais instantanément la tête du petit con de dealer qui trafique de la drogue à deux blocs du mien.

— Voilà un fauteuil roulant, s'exclame Maximilien le conquérant.

Je me tourne et lui prends des mains tellement sèchement qu'il me jette un regard noir. Il fait le gentil avec les patients et les docteurs, mais avec moi, c'est une autre affaire. Connard !

DépendanceWhere stories live. Discover now