CHAPITRE 13

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HUGO

La trotteuse de ma montre ne va pas assez vite à mon gout. J'aimerais que le temps passe plus vie, que je puisse aller vérifier qu'elle va bien.

Je guette tout autour de moi, m'assurant qu'elle ne soir pas rentrer sans que je la voie. Mais non, elle ne passe pas, et le temps passe.

Il est quatre heures trente du matin déjà.

Que fais-elle ?

Un toxico arrive à mon niveau tout en grommelant des mots incompréhensibles. Un soupir quitte ma bouche, rien ne va plus. Je boue de l'intérieur, pourquoi ai-je si peur pour cette jolie brune ?

Je ne lui dois rien et inversement, je ne la connais que depuis quelques semaines. Pourtant j'ai l'impression de la connaitre, ou est-ce ce que je désire, la connaitre beaucoup plus ? connaitre ses démons, toute la souffrance qu'elle cache en elle. Elle me semble si force et à la fois tellement fragile. Quelque chose en moi me démange de connaitre tout, de tout découvrir d'elle.

Je secoue la tête et reviens à la réalité, fasse à mon camée du jour.

– De la poudre, s'te plait, crache-t-il.

Il me tend un billet de vingt euros et en contrepartie je lui donne un petit sachet en plastique de cocaïne. Une bonne merde qui parait pure sous sa blancheur, mais qui vous broie de l'intérieur.

Mon regard se braque instinctivement sur la personne qui passe au loin. Je force sur ma vue, mais dans la nuit noire, je ne voie qu'une ombre.

La carrure ne me parait pas familière pourtant. Un milliard de scénario me viennent en tête, mais je vois bien que ce n'est pas Camille.

L'ombre tourne finalement à droite et ne rejoins pas le bloc en question.

Je suis perdu, en train de devenir dingue. La folie me suit de près. Mon regard dérive sur ma montre, plus qu'une demi-heure.

Je distribue alors quelque dose, de quoi rassasié tous les gratteurs de veines du quartier, puis l'heure arrive.

H !

A la seconde ou je croyais être libre, la voix de mon chef retentie dans la rue comme une piqure de rappel.

Je ne suis plus aux aguets, je me sens fuyard et déconcentré. Mes idées sont tellement portées sur cette fille que j'en oublie ma vigilance et ma propre sécurité.

Quand Brice arrive à mon niveau, il se plante face à moi d'un air nonchalant et je crains le pire.

– Demain, j'ai une mission pour toi. Un truc plus gros.

Je fais un mouvement de menton en sa direction pour qu'il approfondisse la chose.

– Rendez-vous a vingt-deux heure, et prends une cagoule et des gants.

J'hésite un instant à lui demander, mais après tout, je n'ai qu'une vie, rien ne me retient.

Quoi qu'il en soit, ça me rapportera plus que d'habitude, c'est ça qui importe vraiment. Et je ressentirais plus d'adrénaline.

Je hoche simplement la tête, puis mon chef me salue à son tour avant de faire volteface.

La jolie brune et mes petits problèmes de faible me reviennent instantanément. Il faut que je veille sur elle. Je trottine presque jusqu'à son appartement, grimpant les marche deux par deux.

Un sentiment au fond de moi est mauvais. Mais je le repousse rapidement et déverrouille la porte d'entrée.

Elle n'est pas là, je n'entends pas sa respiration, pas de petite veilleuse allumée. J'allume toutes les lumières de ce petit appartement, faisant le tour de toutes les pièces.

DépendanceWhere stories live. Discover now