CHAPITRE 14

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HUGO

Mon cœur me fait mal tout au fond de ma poitrine. Je cours, je ne m'arrête plus. Toute la haine que j'ai gardée en moi depuis tant d'année ne fais que resurgir. J'ai besoin de tout évacuer.

Le destin sabbat sur moi sans relâche, il ne me laisse pas depuis qu'il est mort, ça en devient terrifiant.

Peut-être que la faucheuse me pourchasse, je sens cette ombre accrocher à mon dos, ses yeux percent attendant ma chute.

Je cavale en direction de mon bloc, j'ai une mission à accomplir et je suis en retard. Je n'ai pas dormi de la nuit, rien manger et même bu. Je ne pense qu'à elle, je ne sais pas ce qu'il c'est passer, mais je crains le pire. J'ai déjà envie de commettre un meurtre !

J'arrive à une rapidité inouïe, mon chef m'attendant déjà devant le véhicule. Une Mercedes A45 AMG noire, vitre teintée. Je ne vais pas passer inaperçue avec ça.

— Hugo, me salue-t-il.

Mon souffle est erratique, mes yeux me grattent, rien ne va.

— Bon, tu sais ce que tu as à faire. Tu suis la voiture ouvreuse jusqu'au lieu de rendez-vous, tu livres et tu repars tout seul par une autre route.

Je hoche simplement la tête. J'ai déjà fait ça et c'est toujours compliquer pour moi. J'ai toujours la boule au ventre quand je conduis maintenant. Quand je pose mes mains sur un volant, la vitesse, rien ne me plait dans cela.

— Parfait, on se voie demain, alors.

Avec une tape dans le dos, Mika me pousse vers la voiture. C'est l'heure pour moi de faire à nouveau face à une de mes plus grandes peurs.

Quand je m'installe derrière le volant, mon cœur se serre instantanément. Mes doigts moites passent sur le cuir du volant, mon pied tremblant presse la pédale et la voiture pars déjà.

J'essaye de suivre la voiture devant moi, je crains tellement la vitesse. Je sens le moteur gronder sous mes jambes, le compteur affiche déjà 200km/h. tout en moi rejette l'action que je suis en train de faire. Je me surpasse, je lutte contre moi-même pour ne pas perdre pieds.

Le GPS intégrer m'indique également là où nous allons. Je sais que j'en ai pour trois heures de route. Nous allons en Belgique. Le trajet semble durée une éternité, heureusement qu'il y a la musique, sinon j'aurais déjà tout planté.

Il fut un temps où j'adoré conduire, le vrombissement des moteurs de grosses voitures. Ça me faisait rêver de pouvoir en avoir une à moi un jour, la vitesse, la sécurité que l'on ressent une fois installer derrière le volant.

Mais tout a changé, maintenant tout me dégoute là-dedans. Je ne ressens en rien de la sécurité, je ne vois que le danger, le mal. Je ressens son ombre derrière ma nuque, me dictant le mal comme je lui en ai fait.

Je déteste tout ça, je déteste me souvenir. J'aimerais plutôt qu'on m'ampute que de devoir me souvenir de tout ça un instant de plus. Mon cœur se comprime si fort que ma respiration cesse. Mes yeux voie flou l'espace d'une seconde, celle de trop.

Un flash bleu me sort de ma léthargie. Je mets un temps infini à comprendre ce qu'il se passe, mais quand le téléphone sonne, mon instinct se reconnecte instinctivement à la réalité.

— Les flics !

Mon pied presse la pédale plus fort, mon cœur ne se relâche pas, bien au contraire. Je sens mon sang bouillir dans mes veines tellement fortes qu'elles me démangent.

— Tourne à la prochaine à droite.

Je fais ce que la voiture devant moi m'indique sans même réfléchir.

DépendanceWhere stories live. Discover now