CHAPITRE 20

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HUGO

Posté au même endroit, les écouteurs vissés dans les oreilles, je cherche ce qui pourrais m'intéressé.

— Un dix, me demande un gars en s'approchant.

Je sors de ma sacoche dix gramme de shit en échange de vingt euros. Rien de fou, c'est comme d'habitude.

C'est surement une des dernières fois ou je ferais se boulot, ou je vendrais des stupéfiant dans la rue. Mon dernier job illégal.

— Ça va, H ?

Mika se place à côté de moi, s'appuyant contre le mur comme je le suis actuellement.

— Oui, et toi ? Je suis en train de réfléchir à tout un tas de choses.

Il émet un son qui se rapproche d'un rire, je ne suis pas certain.

— Tu cherches un emploi, c'est ça ?

Je hoche la tête et sert un nouveau gars qui s'approche de moi.

A vrai dire j'ai essayé de faire mon CV hier soir avec Camille, mais je n'ai rien à mettre dedans. Je n'ai pas de niveau d'étude, pas d'expérience, que dalle.

— Je pense à quelque chose, après ça n'a rien d'incroyable, mais c'est totalement légal.

Je me tourne vers lui, attendant ce qu'il a à me proposer. Il me parle d'un travail dans le 17ème, quelque chose de stable et de simple.

— Hugo de Lacroix !

Je n'ai même pas le temps de me retourner qu'une main s'élance et frappe ma joue.

— C'est quoi ce bordel, grogne Mika.

Je me masse la joue et lève le regard vers ma mère, droite devant moi.

— Ma mère. C'est elle le bordel.

— Qua tu encore fais, Hugo ?

Je fais un pas en arrière, me préparant à recevoir une nouvelle gifle.

— Tu veux que je...

— Non, ne t'inquiète pas, je gère.

Mon chef hoche la tête alors que ma mère hurle à nouveau, le regard menaçant a deux centimètres de mon visage.

— Tu ne gère rien du tout, petit merdeux !

Je me redresse alors de toute ma stature, la dépassant de deux bonnes têtes. Elle parait si petite maintenant. Son air autant se radoucie automatiquement.

— Tu es sur mon lieu de travail, on se voit plus tard si tu en a tant besoins que ça.

Elle grogne comme un animal, sa tête passe de moi a Mika sans s'arrêter.

— Un travail ? Tu appelles ça un travail, Hugo ? sérieusement, je ne t'ai pas élevé comme ça !

Je ne sais plus ou me mettre, elle ne veut pas partir et mon chef se tient à quelque mètre de moi, écoutant cette merde.

— Maman, putain...

— Tu te tais ! Hugo, qu'a tu encore fais ? ton père ma appeler hier soir. Il hurler de colère et pleurer en même temps. Qui a-t-il ?

Je comprends mieux, tout à coup. Ce connard n'a pas pu s'empêcher de chercher de l'aide. Une fois tout seul il redevient la merde qu'il est.

— J'ai décidé de prendre un nouveau départ, voilà tout. J'ai quitté l'appartement et il se retrouve seul. Tu n'as qua le rejoindre qu'il te fait tant de peine que ça.

Cette femme de pouvoir qui se tient face à moi, n'est plus. Elle rabaisse alors son caquet, consciente de mes paroles, et de leurs vérités.

— Et tu comptes faire quoi ? devenir un patron de la mafia ?

Je me tourne vers Mika, constatant qu'il a pris du recul et gère les gars qui vienne chercher leurs fixes.

— J'ai rencontré quelqu'un, je prends un nouveau départ. Je suis allé voir papi et mamy ce week-end, et j'ai décidé de m'améliorer.

— En leur soutirant de l'argent ?

Des pas résonnent, pleins de personnes parles autour de nous et je déteste ça. Me montré en spectacle devant tout mon bâtiment.

— Tu ne vois que le mal en moi, que le vice que je n'ai même pas. Tu ne m'as jamais éduqué, jamais été là pour moi, et aujourd'hui tu vas me faire croire que ça t'intéresse.

Son regard se baisse, je vois ses doigts s'entortillés entres eux, signe de malaise.

— Tu m'a abandonné ici, me laissant avec un alcoolique malheureux. Tu été la quand j'ai dû faire mon deuil, quand je me suis cassé une cote il y a deux ans. Tu n'étais pas là non plus quand je fouillé dans les poubelles pour manger, quand j'ai pris une prune par un drogué. Tu n'as jamais été la quand j'en avais besoins.

Elle se décompose, je vois ses yeux s'humidifier. Sa peine la ronge.

— Et tu décides de revenir dans ma vie quand tout va mieux, quand j'ai rencontré la bonne personne, décider de changer et d'avoir un vrai travail. C'est ça ?

Des pas resonne derrière ma mère, mais je n'en fais pas cas. Je suis trop concentré pour vider mon sac contre cette femme que j'aime énormément, mais dont je doute de son propre amour envers ma personne.

— Alors maintenant tu pars. Tu comptes me poursuivre toute ta vie ? Me pourchassé éternellement ?

— Hugo...

Mon regard pivote légèrement et je tombe nez à nez face à des yeux noir charbon.

— Camille ?

Je la vois hésité, elle tourne, cherche à s'échapper comme elle le faisait avant. Sauf que maintenant j'ai décidé d'être un homme, un vrai.

— Viens.

Je contourne ma mère et m'approche de ma belle brune, la main tendue.

— Ça va ? murmure-elle, mal à l'aise.

— Toujours quand tu es la, lui souriais-je.

Ses doigts serrent les miens si fort que je comprends que quelque chose d'autre ne va pas.

— Fils !

Tout mon corps se tend quand la voix de mon père retentie. Mon regard vire vers Mika qui se tient toujours à quelque mètre de là. Il la lui aussi entendu et me lance une œillade.

— Il va falloir intervenir, je crois, lui lançai-je.

Je garde ma main dans celle de Camille et me place devant ma mère. Je sais ce qu'il est capable de lui faire, et surtout s'il est ivre.

— Tu vas revenir de suite, petit con de mes deux !

Le bruit d'un pistolet qui se charge, et la seconde suivant, juste avant que mon père me percute de plein fouet, Mika l'intercepte.

— Il ne va pas vous suivre, et vous aller rentrer chez vous.

Son arme braquer sur mon père, je voie se dernier avaler sa salive avec difficulté.

— Oublier Hugo. Laisser le tranquille et aller voir ailleurs.

Mika parle d'un ton ferme sans lui manquer de respect. Je vois en lui le chef d'un groupe conscient de ce qu'il fait.

— Ce n'est pas fini, sale merdeux !

Mon paternel fait volte-face et repars de là ou il est venu aussi sec. Il ne manquer plus que lui au tableau des horreurs.

La main de Camille dans la mienne me tire, me ramenant sur terre.

— Il faut que je te parle, Hugo.

Je me tourne vers elle et vois dans ses yeux la peur.

DépendanceWhere stories live. Discover now