CHAPITRE 22

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CAMILLE

Le bruit métallique des rames de métro berce la tristesse de mon cœur. Je sens mon corps vide, tout en moi est insignifiant. Je me sens comme une carapace sans rien à l'intérieur.

Je ne pleure même pas, j'ai besoins de temps pour mieux respirer, pour comprendre et pour apaiser mon cœur. J'ai trop pris en si peu de temps, il faut que je me concentre à nouveau, que tout rentre dans l'ordre.

Je savais qu'il m'attirerait des ennuis, mais j'ai lutté contre ma raison et je m'en veux terriblement dorénavant. Il me reste encore un semestre a passé, et j'ai beaucoup de temps à me consacré. Je suis seule, libre et indépendante.

Plus rien ne me retient, même pas une quelle qu'onques drogue qui viendrai nuire à l'avenir que je me réserve.

— Nous vous rappelons que des pickpockets sont toujours présents, veuillez rester vigilant à vos affaires de valeur.

La voix métallique résonne dans le wagon, ne me faisant ni chaud ni froid. J'ai besoin de vide, et pourtant je vais voir la personne la plus bavarde que je connaisse.

Et comme si le temps s'accorder à mon humeur, cela fait une semaine qu'il ne fait que pleuvoir. J'en veut à la terre entière, a cette pluie qui s'abat sur mes états d'âme, à ma tristesse qui m'empêche de manger et ma solitude qui perturbe mes révisions.

Et même après cette semaine passée, la colère que je ressens en moi ne diminue pas. Elle me ronge, glissant le long de mes muscles, caressant mes veines et faisant bouillir mon sang. J'ai envie de hurler, de me faire mal, de tout anéantir.

J'aimerais briser tous les objets qui m'entoure, repoussé les murs qui m'entoure et bruler tout le reste. Oublié tout ce que je sais, annihiler mes sentiments et rester froide comme un glaçon. Être un robot, métro, boulot, dodo.

Le métro s'arrête et je me glisse hors de ce dernier, trainant mon corps cadavérique. Mes pas me mènent directement devant se petit portillon de banlieue, abritant un jardin parfaitement entretenu, le petit potager au fond de l'allée ferais surement envie à l'épicier en bas de la rue.

— Camille ?

Ma tante sort de sa maisonnette, le sourire toujours fixé aux lèvres, elle tend ses bras vers moi.

— Tu m'avais manqué, ma caille !

Son entrain me ferait presque sourire, mais ce n'est pas le cas, et elle le remarque d'ailleurs.

— Houlà, c'est une petite mine que voilà, m'enlace-t-elle.

— J'ai besoin de tes conseils, Marguerite.

Elle me prend la main et me fait entrer dans son pavillon. M'invitant à prendre place dans le salon, elle part vers sa cuisine.

— Voilà pour toi, ma chérie.

Marguerite pose alors un plateau rempli de sucrerie, deux chocolats chauds avec des petit marshmallow sur le dessus.

— Ne te brule pas, il est chaud, me sourit ma tante en me caressant l'épaule.

Elle lit en moi comme dans un livre ouvert, ressentant ma tristesse a des kilomètres. De tempérament si frivole d'habitude, elle se montre douce et attentive face à la tête dépiter que je lui offre.

— Je ne sais même pas par quoi commencer, soufflais-je. J'ai rencontré ce garçon en bat de mon bâtiment, et il vend de la drogue. Il me vendait des médicaments pour stimuler mon cerveau afin d'améliorer mes révisions.

Je ne lui cache rien, Marguerite sait déjà tout de ma vie, et je ne compte pas lui cacher cette partie, infime désormais, de mon récit.

— Il m'a aidé à me sevrer de cette merde, et malgré mes craintes face aux hommes... j'ai succombé, vois-tu.

DépendanceWhere stories live. Discover now