CHAPITRE 11

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CAMILLE

Je referme enfin ma mini valise. Je pars une semaine, pas plus pas moins. Ma seule semaine de vacances, qui est en réalité une semaine de révision juste avant les partiels, je la passe à Angers.

Il faut bien que je revoie mes parents, ça doit faire trois bons mois que je ne les ai pas vu, et même si j'ai peur qu'il remarque que quelque chose ne va pas, ils me manquent beaucoup.

Alors je pars le temps de révisé, ça va me ressourcer un peu, juste histoire de m'éloigner un peu du boucan parisien et de retourné à mes sources.

Je l'ai dit à Hugo, d'ailleurs c'est la seule chose que je lui ai dite depuis un moment. Il fait comme si de rien n'été, mais je sais qu'il bouillonne.

Mais je ne connais pas réellement ses intentions, ce qu'il veut obtenir de moi en réalité. Je me méfis des gens comme ça, il cherche toujours quelque chose, ils ne font jamais les choses sans intérêt. J'ai l'impression qu'il a un bon fond, qu'il fait ça sans arrière-pensée, mais on n'est jamais sûr de rien.

On est samedi matin, je prends le train dans quarante minutes, il faut que je parte maintenant, ça devient urgent.

Je referme la porte de mon studio, quittant cet endroit horrible l'espace d'une semaine. Je disparais le temps de six jours, laissant les personnes que je connais, prenant un peu de recul.

Je reviens la veille des partiel, pile pour savoir si je vais m'enfoncer encore plus dans l'échec, ou si je vais pouvoir sortir la tête de l'eau. Je suis un peu à l'ouest en ce moment, je ressens le manque, il me ronge de l'intérieur, mais je lutte, ça reste supportable. J'ai peur de beaucoup de chose, je ne sais pas si c'est un des effets secondaires. Comme avec Hugo, il me perturbe, et je ne voulais aucune distraction. Je n'aime pas du tout cela !

J'espère que ce petit voyage me remettra sur le droit chemin, et me fera reprendre conscience de ce qui est le plus important pour moi. Il faut que mon cerveau comprenne que la drogue n'est pas une bonne chose pour moi. Et il faut que mon cœur comprenne que fréquenter Hugo me mènera à ma perte.

J'aime le danger, les risque, frôler la frontière de l'interdit, mais il ne faut jamais que je la franchisse.

Une fois devant arriver mon train, les portes s'ouvre, je demande à un contrôleur s'il va bien à Angers, juste à titre de précaution. Je m'effondre alors sur un des sièges, ferme les yeux et garde ma main sur la poignée de ma valise durant les une heure et demi de trajet.

Je révise sans relire mes cours, je me les résiste par cœur, me remémorant les graphiques, les schémas et tous les dessins qui explique la complexité du cortex cérébral.

Je sursaute quand les haut-parleurs du train annoncent l'arrivée en gare de Angers. Mon cœur s'accélère bêtement au moment de descendre. Ma ville me manque tant.

Soulevant ma valise, je pose enfin mes pieds sur le quai. Lair emplis mes poumons, une euphorie naturelle ce crée en moi, ravivent une flamme qui s'était éteinte à mon départ.

Je vois au loin mon père agité ses bras en l'air. Un sourire se crée instantanément, je sens même mes yeux s'humidifier, mais je reste forte. Je ne vais quand même pas pleurer pour ça...

– Camille !

La voix de ma mère résonne alors dans toute la gare. Je laisse un rire s'échapper tellement la scène ressemble à celle d'un film.

Ma maman est vêtue d'une longue jupe crayon en cuir, un chemisier blanc et d'un grand manteau noir pour se protéger du froid. Je retrouve là la femme toujours élégante qui ma éduquer.

DépendanceWhere stories live. Discover now